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Les illusions Perdues de Balzac - Le Jeune Homme de Mauriac

Dissertation : Les illusions Perdues de Balzac - Le Jeune Homme de Mauriac. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2022  •  Dissertation  •  1 895 Mots (8 Pages)  •  517 Vues

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SUJET

Dans l'avant-propos de son livre Le Jeune Homme paru en 1926, François Mauriac écrit à propos des héros de roman d’apprentissage :

« A ceci, d'abord, nous reconnaîtrons le jeune homme : l'indétermination. Il est une force vierge qu'aucune spécialité ne confisque ; il ne renonce à rien encore ; toutes les routes l'appellent ».

Pensez-vous que cette affirmation puisse s'appliquer à Lucien, héros du roman d'apprentissage Les Illusions perdues ? Répondez à cette question en illustrant vos arguments de citations précises.

Le roman d’apprentissage, de formation ou initiatique, est né en Allemagne au XVIIIème siècle. Mais c’est au XIXème siècle que ce type de roman fleurit avec notamment Bel-Ami de Guy de Maupassant, Le Rouge et le Noir de Stendhal, L’Education sentimentale de Gustave Flaubert ou encore Illusions perdues de Honoré de Balzac.

Il met en scène les apprentissages dans le monde d’un jeune homme inexpérimenté, souvent naïf, confondant rêve et réalité, qui va se heurter aux dures réalités de la société dans laquelle il vit et qui à travers les épreuves, perd sa naïveté et fait son apprentissage pour devenir adulte.

Généralement, ce héros est un jeune provincial en quête de gloire qui « monte sur Paris », car il est convaincu que c’est le seul lieu où il pourra concrétiser ses rêves.

Cette candeur est la première caractéristique du héros du roman d’apprentissage, ce que François Mauriac souligne entre autres dans l'avant-propos de son livre Le Jeune Homme paru en 1926 : « A ceci, d'abord, nous reconnaîtrons le jeune homme : l'indétermination. Il est une force vierge qu'aucune spécialité ne confisque ; il ne renonce à rien encore ; toutes les routes l'appellent ».

Les héros des romans d’apprentissage sont inexpérimentés, ingénus mais obstinés, avides de savoir et plein d’ambition, comme Lucien Chardon, héros du roman Illusions perdues de Balzac.

Dans le deuxième tome de ce roman divisé en trois parties Un grand homme de province à Paris, qui relate l’arrivée de Lucien Chardon à Paris et son évolution dans la société parisienne, le héros répond à toutes ces caractéristiques.

Nous montrerons donc dans un premier temps en quoi Lucien Chardon est un jeune provincial indéterminé, sans expérience. Dans un deuxième temps, nous exposerons ce qui fait de lui « une force vierge qu’aucune spécialité ne confisque ». Enfin, nous verrons en quoi Lucien est un personnage résolu (« il ne renonce à rien) et ambitieux (« toutes les routes l’appellent »).

Selon François Mauriac, l’indétermination et la jeunesse caractérisent le héros des romans d’apprentissage, ce qui est bien le cas pour Lucien Chardon.

Balzac insiste sur ces deux caractéristiques non seulement lorsqu’il décrit Lucien, mais aussi lorsqu’il rapporte ce que disent et pensent les autres personnages dont Lucien lui-même.

Dès les premiers paragraphes du deuxième tome Un grand homme de province à Paris, Balzac décrit Lucien en insistant sur son jeune âge afin que nous puissions tout de suite nous rendre compte de son inexpérience mais aussi de sa naïveté.

Lucien est comparé à un enfant par le narrateur : « les grâces de l’enfance », « enfantillages » (p. 229), « il se laissait aller à ses gentillesses de jeune rat sorti du trou » (p. 230).

Balzac évoque régulièrement la jeunesse de Lucien pour exprimer son inexpérience, qui en découle fatalement : « Pour un jeune poète » (P. 239) « cet ange brillant de jeunesse » (p. 247).

Ces caractéristiques sont également exprimées au travers des autres personnages du roman, comme Mme de Bargeton qui s’adresse à lui en l’appelant « cher enfant », ou encore M. Doguereau qui l’appelle « jeune homme ».

Lucien lui-même se qualifie régulièrement d’enfant et de jeune homme et a parfaitement conscience de son inexpérience lorsqu’il écrit à Mme de Bargeton qui l’a renié : « Que diriez-vous, madame, d’une femme à qui aurait plu quelque pauvre enfant timide […] cet enfant c’est moi […] » (p.270 et 271).

Et Lucien démontre bien qu’il est jeune et inexpérimenté puisqu’il obéit sagement à Madame de Bargeton qui s’adresse à lui comme si elle parlait à un enfant.

Il accepte de loger ailleurs mais pleure comme un enfant qui craint (à raison) l’abandon : « Nous ne devons pas, cher enfant, ni demeurer ensemble à Paris […] Louise expliqua les lois du monde à Lucien, qui ouvrit de grands yeux […] ; et, chose plus grave ! il n’avait aucun pouvoir. Aussi ne put-il retenir de grosses larmes qui roulèrent dans ses yeux. […]. Songe que je ne suis qu’un enfant, […] Mais, cher enfant, le monde te demande peu de choses » (p. 234 et 235).

M. du Châtelet qui convoite Mme de Bargeton insiste et profite de la jeunesse et l’inexpérience pour parvenir à ses fins et détourner Mme de Bargeton de Lucien : « ne faites pas encore de ces sacrifices à un jeune homme que vous n’avez encore comparé à personne, qui n’a été soumis à aucune épreuve » (p. 232).

« Du Châtelet souriait aux hésitations […], comme les vieux loups de mer se moquent des novices qui n’ont pas le pied marin » (p. 240).

Lucien, lors de la scène à l’Opéra dans la loge de la Marquise d’Espard, démontre par ses manières et sa maladresse être jeune et sans expérience, ignorant les règles et les manières de la société parisienne, ce qui lui vaudra d’être rejeté par Mme de Bargeton et la Marquise d’Espard : « Voici M. du Châtelet, dit en ce moment Lucien en levant le doigt pour montrer la loge […] dans la moindre chose sans peine de vous paraître » (p. 252) ; « Eh bien, reprit la Marquise […] il n’est pas élevé, par quel hasard le protégez-vous ? » (p. 262 et

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