Les fourberies de Scapin, Molière

La pièce de théâtre « Les fourberies de Scapin » de Molière (1671) est une pièce de théâtre classique fortement représentative de la comédie italienne « commedia dell’arte », durant cette période Molière travaille sans relâche pour Louis XIV et c’est pour les divertissement de la cour qu’il écrit les « Les Fourberies de Scapin ». Comment Molière met-il en scène d’une manière satirique les relations entre un maître et son valet ? Nous verrons dans un premier temps les procédés comiques d’une scène de farce puis comment la relation entre un maître et son valet est ici mis en scène dans cet extrait dans l’acte II scène 7.

      L’extrait de l’acte II scène 7 des « Les fourberies de Scapin » et une scène de farce.  La comédie s’appuie en partie sur le personnage de Scapin qui est entraîné dans un rythme et dans une agitation excessive, il se moque de Géronte et tente de devancer l’avarice de son maître en utilisant son fils. Il improvise ainsi une idée extravagante en faisant croire à son maître que son très cher fils s’est fait kidnappé par des turcs qui en demandent une rançon assez importante. Géronte ,vieil homme avare et matérialiste se retrouve ainsi partagé entre son amour pour l’argent et celui de son fils, il est tellement emporté par un combat intérieur qu’il ne se rend pas compte que le récit de Scapin est invraisemblable et fantaisiste. Géronte est étranger à tout ce qui s’écarte de l’argent et est très matérialiste. Pas une seule fois il ne met en doute la crédibilité du récit de Scapin et l’idée fixe du personnage devient un élément comique majeure de la scène . Ces circonstances constituent le comique de situation de la scène. Pour rendre cette scène encore plus humoristique, Molière emploi d’autres procédés comiques dont le comique de mot  grâce à des répétitions;  la déploration de Géronte : «  Mais que diable allait-il faire dans cette galère? »  apparaît 4 fois dans le dialogue (lignes 4, 13, 25, 39). Le sens de cette phrase évolue dans la scène et devient de plus en plus burlesque. Molière renforce ainsi le côté comique et met en évidence l’entêtement du vieil homme. Géronte se caractérise par son avarisme pour cinq cents écus « Cinq cents écus ! N’a-t-il point de conscience ! » (l18) « Croit-il […] que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? » (l22) malgré l’urgence de la situation. Géronte tente de trouver d’autres solutions afin de contourner la rançon qui refusent malgré lui d’être dans le jeu de Scapin qui réplique et rappel à l’enjeu Géronte : «Géronte : Va-t’en dire à ce turc que je vais envoyer la justice après lui. » (l1) la réplique de Scapin est brutale «Scapin : La justice en pleine mer ? Vous moquez-vous des gens ? » (l3) .  Mais Géronte cherche à nouveau une possibilité sur le dos de Scapin cette fois-ci en le flattant « Géronte : Il faut que tu fasses l’action d’un serviteur fidèle » (l6) mais la encore il est interrompu au bon sens du valet « Eh Monsieur songez-vous à ce que vous dites ? » (l10) Géronte persiste à trouver une autre solution et veut vendre ses vêtement aux fripiers pour recueillir la somme voulue mais c’est insuffisant. Scapin est lassé et réagit avec agacement (ligne 40 à 45), cette scène reflète de même un comique de caractère : l’avarice du maître Géronte, dupe qui se retrouve divisé entre l’amour et l’argent et qui ne se rend même pas compte que le mensonge de son valet est superflu et le valet fourbe qui fait preuve de malice en tentant de soutirer de l’argent à son maître. Les procédés comiques dans l’extrait de cette scène sont donc multiples : comique de situation, de mot/répétition, de caractère et le conflit indirect entre un maître et son valet puisque Géronte pense qu’il lutte contre un turc alors que ce n’est qu’une imposture de Scapin.

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