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La construction d’une identité alimentaire nationale

Dissertation : La construction d’une identité alimentaire nationale. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2016  •  Dissertation  •  2 748 Mots (11 Pages)  •  4 075 Vues

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1. PREPARATION DE LA SYNTHESE DES DOCUMENTS

1.1

Le premier document  intitulé « La construction d’une identité alimentaire nationale » est un article écrit par Alexandre D, publié en octobre 2009 sur un blog appelé « Blog della identita alimentari ». C’est un article de type argumentatif, il remet en question la façon dont se construit l’identité alimentaire nationale, principalement sur les conditions nécessaires, les moyens déployés et les acteurs participatifs. L’auteur s’appuie sur un exemple concret ; celui de la Belgique :

  • Une identité réelle ; en s’appuyant sur l’expérience on constate que le lien entre une nation et son alimentation existe vraiment jusqu’à devenir des stéréotypes comme en France on mange du fromage, des escargots, des cuisses de grenouilles… ou encore en Italie on mange des pâtes et des pizzas, en Angleterre on mange mal…
  • La dimension historique ; L’identité alimentaire française a commencé dans les hautes sphères de la société française. Un peu après la Première Guerre Mondiale, la culture culinaire s’est démocratisée allant jusqu’à ériger la nourriture en symbole national pour certains pays.
  • Les conditions et les moyens mis en place ; pour que l’identité émerge, il faut dans un premier temps que le pays soit confronté à d’autres cultures. D’après Peter Scholliers, le déclic pour la Belgique aurait été l’exposition universelle de 1910. Il faut aussi déterminer la spécificité culinaire du pays en question. Il s’agit de produit ou de recettes véritablement spécifiques, ou alors on peut aussi créer « de façon plus ou moins artificielle » et en leur donnant une dénomination particulière comme « à la belge », « de Bruxelles »… ou d’ajouter un ingrédient du pays dans une préparation.
  • Les acteurs ; Les cuisiniers, les écrivains, les commerçants et les consommateurs ont un rôle dans l’identité culinaires d’un pays. Le cuisinier s’occupe des recettes typiques de sa région ou son pays, l’écrivain parle ou critique la nourriture, les rédacteurs de guide de restaurants analyse les plats, les commerçants mettent en avant les produits locaux pour vendre, les touristes découvrent les produit locaux,…

1.2

Le deuxième document intitulé « Les arts culinaires : patrimoine culturel de la France », est extrait d’un rapport d’information sénatorial qui a été publié en juillet 2008 par Catherine Dumas. Ce document parle de la diversité et de la qualité de la cuisine française, autant au niveau des produits, du savoir faire, des traditions et des métiers. Dans une autre partie, l’auteur étudie l’impact que la cuisine a sue l’économie, le tourisme, et l’image de la France à l’étranger :

  • Caractéristique de la cuisine française ; l’extrait souligne d’abord la diversité des produits mais aussi des métiers qui y sont associés. Il n’y a pas seulement la question de cuisine mais aussi de patrimoine, c'est-à-dire de bien propre, de richesse que l’on tient par héritage. La qualité de la cuisine française est due à son positionnement géographique mais aussi à une longue tradition et pratique d’une relation entre l’homme et la nature. La France a des produits du « terroir » soit une identité culturelle spécifique car chaque région possède des spécificités régionales ou locales qui disposent d’une protection avec « L’appellation d’origine contrôlée » ou « patrimoine rural ».
  • Au-delà du territoire ; La cuisine française, « phare de la cuisine mondiale » est un atout pour valoriser et développer le pays. La France a l’honneur d’avoir une grande renommé. Les étranger sont curieux de nos savoirs faires et envieux de nos tablées appétissantes et conviviale, ils viennent en France autant pour le patrimoine historique que le patrimoine culinaire. La France a donc une image de marque dans la mondialisation. La France attire 82 millions de touristes chaque année ce qui entraîne un impacte économique sur le pays. La cuisine est un véritable art, source de création et apport économique incontournable donnant au pays une identité unique.

1.3

Le document 3 est une chronique d’Eve Mongin parue sur le blog de Libération.fr publié en février 2009. La chronique est intitulée « Quand un maire italien traque la cuisine ethnique ». Elle évoque et aussi dénonce avec ironie l’égo démesuré des italiens qui pensent que seule leur nourriture est bonne. Eve Mongin s’appuie sur une anecdote : l’interdiction par le maire de Lucca de « toutes nouvelle activité de restauration provenant d’ethnies diverses ».

  • Une réalité inquiétante ; L’auteur évoque d’abord le constat selon lequek il existe en Italie une augmentation des conflits et des dénonciations pour trouble de voisinage à cause de l’utilisation de la cuisine « ethnique » utilisée par les étrangers. Le maire de Lucca a interdit les activités de restauration provenant d’ethnie diverses, une décision qui est soutenue par le Ministre de l’agriculture qui a instauré en 2000 un arrêté pour freiner les fast-foods.
  • Les causes ; Les italiens pensent que leur nourriture est la meilleure au monde, c’est de la que vient le dégout e la cuisine française et leur rejet pour les nourritures étrangères. Il ne faut pas toucher à leur fierté. Derrière leurs pratiques et leurs paroles, se cache une discrimination envers les étrangers. Leur intolérance est dénoncée dans cette chronique.
  • Paradoxes ; Heureusement il semble que ce ne soit pas partout la même chose, en Sicile par exemple le plat typique est le couscous.

1.4

Le quatrième document est constitué de deux aquarelles portant le nom de « Terroir en péril » et réalisées par Y. Lasserre en mai 2010. Par le biais de l’image, le peintre tire la sonnette d’alarme des terroirs français touchés par la contrefaçon. Les deux aquarelles sont à première vue fortement liées dans une relation de cause à effet. Sue la première aquarelle on peut voir la vache française charolaise se faire lécher par la vache chinoise qui porte le label charolaise premier prix. Sur la deuxième, la vache chinoise s’est faite tuer et se retrouve dans la nourriture d’un paysan sous la forme d’un hamburger. Le consommateur français avec son béret sur lequel est écrit « AOC », semble désemparé par ce qu’il tient entre ses mains.
Ces peintures montrent que notre terroir est menacé, que la qualité de la production française est mise à mal et que les américains avec leurs hamburgers  peu appétissants sont en concurrence déloyale avec les traditions de nos régions. La question de la transparence de la production se soulève, ne nous ment on pas ? Avec les nombreux scandales alimentaires les questions peuvent être pertinentes.
Face à l’intitulé de l’ensemble du dossier on se demander quelle image ces aquarelles donnent en terme d’identité nationale. Le paysan français est représenté comme une victime puisqu’il ne parvient plus à vendre ses produits de qualité face à la « salle bouffe » qui est commercialisée à bas prix sur le marché par les américains. La vache charolaise semble vivre dans un cadre où il y a un bon milieu de vie (herbe fraîche et soleil).
L’identité alimentaire américaine est grandement dévalorisée, l’Amérique est symbolisée par un hamburger peu appétissant dont la viande semble provenir d’une vache chinoise (le sang semble encore couler du steak).
C’est certainement une alerte pour les consommateurs sur réalité du marché alimentaire qui met en danger le patrimoine culinaire français et désintègre les valeurs d’une civilisation.

1.5

Le dossier, avec des documents argumentatifs, s’intéresse aux liens qui existent entre l’alimentation e l’identité nationale ; la cuisine peut-elle créer une identité nationale et comment ? Les documents montrent que l’alimentation fait partie intégrante de la culture d’un pays, de son patrimoine et même qu’elle peut en être le signe de reconnaissance. Elle participe au rayonnement culturel et aussi économique de chacun des pays.

Le premier thème pourrait être la question des produits du terroir. En effet, l’identité nationale alimentaire, s’il y en a une, se fait à travers des recettes ou des produits présentés comme des spécialités. Chaque pays ou zone géographique aurait donc des plats et des aliments emblématiques. Pour ceux qui n’en ont pas, l’article d’Alexandre D donne des stratégies pour en fabriquer comme avec une dénomination (« à la belge, de Bruxelles ») ou l’ajout d’un ingrédient considéré comme national. En Belgique, il y aurait la bière, en France on peut en relever beaucoup avec le vin, la viande ou encore le fromage, certains fruit et le pain. En Italie, c’est le troisième document qui nous montre que les italiens sont attachés à leur produit en refusant l’entrée d’autres produits. Les aquarelles représentent la France et ses produits du terroir avec une vache charolaise et un paysan avec son béret AOC tout en soulignant la contrefaçon qui menace les produits du terroir français au détriment de la qualité et de la santé de l’aliment et du consommateur.

Le deuxième thème abordé est celui de l’intérêt économique et commercial de l’alimentation. Catherine Dumas le met en avant dans son rapport d’information sénatorial en 2008 : la culture culinaire crée des emplois avec la diversité des produits et donc des métiers et aussi des activités avec l’ouverture de café ou de restaurants. Elle attire aussi les touristes qui veulent découvrir ce qui fait la particularité d’un pays et auxquels on cherche à servir des plats dits comme typiques et participe à l’attrait qu’exerce un pays sur le reste du monde : ainsi nous sommes obligés d’être d’accord avec les italiens qui pensent avoir l’une des meilleurs cuisines du monde. Mais cet intérêt économique est à double tranchant comme le souligne Y. Lasserre dans ces aquarelles ; Jusqu’où peut-on aller pour gagner plus d’argent et comment allier intérêt économique et respect des produits du terroir ?

Dans une troisième partie, le thème pourrait être la lutte contre les contrefaçons. Eve Mongin, dans sa chronique, dénonce l’attitude du maire de Lucca en Italie qui chasse les restaurants dits ethniques du centre historique de la ville. Cette attitude extrême cache peut être la crainte de tout pays de voir les produits du terroir qu’il promeut détrôner par d’autres produits dont ils ne pourraient pas revendiquer la fabrication. Les français par exemple ne protègent-ils pas leurs produits par des labels comme le rappelle Catherine Dumas ? Il est vrai que les aquarelles d’Y. Lasserre démontrent aussi efficacement la mise en danger de nos terroirs touchés par la contrefaçon et la restauration rapide.

1.6

Document 1

Document 2

Document 3

Document 4

Idée directrice :

Les moyens et les acteurs nécessaires à la construction d’une identité alimentaire nationale

Diversité et qualité de la cuisine française : son impacte culturel, économique et touristique

Les italiens et la lutte contre les nourritures étrangères.

Yves Lasserre dénonce les contrefaçons et la restauration rapide.

Idée ou mini-thème 1 : Indispensable dans la construction d’une identité

La rencontre avec d’autres cultures

Les italiens refusent le contact avec les « autres », ils sont sur la défensive plutôt que de s’ouvrir sur une construction alimentaire

Idée ou mini-thème 2 : rôle des produit et des hommes

Les produits ont un petit rôle ; il s’agit d’emprunter d’autres recettes et de remplacer un ingrédient ou d’ajouter un produit du terroir. Les intervenants sont les restaurateurs, les clients, les écrivains et les commerciaux, chacun joue un rôle dans la construction d’une identité alimentaire

Le territoire française offre une grande diversité de produits ce qui augmente notre patrimoine alimentaire. Les hommes gardent des coutumes ancestrales grâce à leurs produits et leur savoir. (rôle des labels par les politiques, des grands chefs et des écrivains)

La charolaise de l’élevage français. Le label sur le béret.

Idée ou mini-thème 3 : rôle des stéréotypes

Les stéréotypes de chaque pays font leur identité alimentaire

Le pain, le fromage et le vin aux yeux des étrangers

La qualité de la viande française contre la viande chinoise

Idée ou mini-thème 4 : retombées économiques et touristiques

Les métiers dans la nourriture génèrent beaucoup d’argent et créent beaucoup d’emploi. Les touristes viennent beaucoup en France pour son image gastronomique

1.7

1ère Partie : Une identité alimentaire

a) La connaissance de l’étranger
b) Les produits et les hommes
c) Les stéréotypes

2ème  Partie : L’intérêt économique, commerciale et touristique d’une identité culinaire

a) Les retombées économiques et touristiques
b) Les retombées nationalistes

2. REDACTION DE LA SYNTHESE

L’alimentation est une forme d’identité nationale bien réelle. Comme le dit Alexandre D., il est facile de le vérifier, dans chacun des pays qui l’entourent, il a une idée sur ce qu’on y mange. On sait bien que le touriste, lorsqu’il se rend dans un pays, souhaite y découvrir les habitudes alimentaires et les produits locaux. On s’attable alors pour manger un plat traditionnel ou pour déguster un produit emblématique du pays ou de la région dans lequel on se trouve : de la bière en Belgique, du fromage en France ou des pâtes en Italie. Le stéréotype semble être recherché ; il permet de représenter un pays et a le mérite d’être reconnu par les étrangers. En France il est facile de donner des exemples représentatifs : la choucroute alsacienne, le cassoulet de Toulouse, le kouign-amann breton, etc. C’est cette dimension stéréotypée même qui donne à l’alimentation un caractère durable et qui permet donc d’en faire un élément de l’identité nationale.

Que sont ces produits stéréotypés ? La plupart du temps il s’agit de ce qu’on appelle des produits de terroir, du moins des ingrédients ou des recettes spécifiques du pays ou de la région. Quand il n’y en a pas, on en fabrique, comme le montre les stratégies évoquées par Alexandre D. dans son article de 2009, comme pour la dénomination (« à la belge, de Bruxelles, etc.) ou l’ingrédient du pays qui, ajouté à un plat, deviendra la spécialité de la région. Les produits de terroir semblent assurer l’origine et la qualité d’un aliment face à un consommateur de plus en plus regardant sur ce qu’il mange. Le rapport de Catherine Dumas montre à quel point le patrimoine culinaire français est un atout pour le pays : en effet ce qui est noté en France c’est la diversité mais aussi la qualité des produits qu’on y trouve, expliquée par de longues traditions et une relation privilégiée entre l’homme et la nature notamment. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Yves Lasserre manifeste ses inquiétudes dans ses aquarelles : il faut absolument conserver les labels de qualité et ne pas se rendre au marché de la mondialisation et de la malbouffe. Et notons qu’en Italie aussi, on voit à quel point les habitants sont soucieux de conserver leurs traditions au point de vouloir exclure toute forme de nourriture étrangère (la chronique d’Eve Mongin).

Mais alors quelles sont les conséquences de cette alimentation devenue emblématique dans de nombreux pays ?

Nous verrons tout d’abord les impacts économiques, touristiques et commerciaux de cette identité alimentaire. En France, le patrimoine culinaire a un impact sur le tourisme puisque 82 millions de touristes viennent chaque année autant pour le patrimoine historique que culinaire, si l’on en croit Catherine Dumas dans « Les art culinaires : patrimoine culturel de la France ». Plus largement, c’est une source de revenus importante puisque l’alimentation crée des emplois et des métiers variés, développe des activités. Pour Alexandre D., tout comme pour Catherine Dumas, l’alimentation engendre des profits. C’est pour cette raison que les différents acteurs s’engouffrent dans ce nouveau marché : si les restaurateurs et les rédacteurs de guides de restaurants choisissent de mettre en avant certains plats typiques, les commerciaux eux, n’hésitent pas à inventer des traditions dans l’objectif de vendre.

C’est surement ici la limite d’une telle pratique. Promouvoir un art culinaire, source de créativité humaine et de valorisation des savoirs faires c’est bien, mais chercher un intérêt économique à tout prix ? L’alimentation est touchée par la contrefaçon, ce qui pourrait mettre à mal la qualité des produits proposés. Pour faire face, le maire de Lucca en Italie proscrit l’installation de restauration rapide et de nourriture étrangère  dans le centre historique de sa ville. Dans ses aquarelles, Yves Lasserre dénonce également la substitution mensongère des vaches françaises par des vaches chinoises, pour offrir en finalité un produit d’une bien piètre qualité. Faut-il vraiment se fermer à ce qui vient d’ailleurs ? Cela ne reviendrait-il pas à mettre en place des discriminations ? De plus, et comme le dit Catherine Dumas, il ne faut pas perdre de vue le fait que la cuisine française (et autre cuisine) s’enrichit dans les échanges avec les autres traditions culinaires. Il faut simplement garder un regard critique sur les choses, mettre en place des méthodes qui garantissent l’origine et la qualité des produits avec les labels français par exemple, afin de pouvoir tirer le meilleur parti du rayonnement apporté par l’identité alimentaire, sans perdre de vue les valeurs qui nous sont chères.

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