Guide méthodique de la dissertation
Analyse sectorielle : Guide méthodique de la dissertation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 2 068 Mots (9 Pages) • 633 Vues
Comprendre le sujet
• Analysez précisément le sens des mots :
o « cœur humain » : vie affective, émotions, sentiments, personnalité ;
o « accès » (sens figuré) suggère d'analyser comment le personnage éclaire le cœur humain, et donc d'étudier les moyens spécifiques dont dispose le roman pour le faire ;
o « dans quelle mesure » porte sur le mot « privilégié ». Il ne s'agit pas de savoir si le personnage donne ou non accès à la « connaissance du cœur humain », mais s'il s'agit d'un accès privilégié. L'expression suggère un plan dialectique, une discussion de l'idée ;
o la formulation « du cœur humain » est à distinguer de « d'un cœur humain » : l'emploi de l'article défini (du = de le) peut aussi être discuté.
• Reformulez la question avec vos propres mots : « Le personnage de roman permet-il de mieux connaître les émotions, les sentiments et les pensées de l'homme ? »
• Subdivisez la question : « Le personnage de roman permet-il de connaître un ou le cœur humain ? » ; « Pourquoi et par quels moyens spécifiques donne-t-il accès à la vie affective ? » et inversement : « Le roman n'a-t-il pas des limites dans la connaissance du cœur humain ? »
Chercher des idées
• Montrez comment, en partant d'un cas particulier (un personnage), le romancier peut donner une image du cœur humain.
• Comparez à cet égard le roman aux autres genres : qu'est-ce qui le rapproche du théâtre ? de la poésie lyrique ? Qu'est-ce qui l'en distingue (les moyens spécifiques du roman) ?
• Cherchez quel(s) type(s) de roman(s) ne permettent pas de peindre véritablement l'univers intérieur du personnage.
• Exemples de romans pouvant vous mettre sur la voie : les textes du corpus, mais aussi : le roman d'analyse psychologique (La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, les romans de À la recherche du temps perdu de Proust...) ; le roman d'apprentissage (L'Éducation sentimentale de Flaubert) ; le roman épistolaire (Les Liaisons dangereuses de Laclos) ; le roman autobiographique (L'Enfant de Vallès).
Pour réussir la 1031 : voir guide méthodologique.
Le roman : voir lexique des notions.
Corrigé :
Les titres en couleur et les indications en italique servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
Amorce : Il est souvent difficile d'accéder au « cœur » d'autrui. Nous avons accès aux gens qui nous entourent par leur aspect physique, leur comportement, mais on ne sait jamais ce qu'ils ressentent ou pensent dans le fond. Or, « le but suprême du romancier est de nous rendre sensible l'âme humaine, de nous la faire connaître et aimer dans sa grandeur comme dans sa misère, dans ses victoires et dans ses défaites » (Georges Duhamel, Essai sur le roman).
Problématique et annonce du plan : À travers ses personnages, le roman nous permet de connaître le « cœur » humain et nous éclaire sur l'homme. En quoi le roman est-il à cet égard un moyen privilégié par rapport aux autres genres littéraires ? N'y a-t-il pas des limites à cela ? Les personnages de roman permettent-ils toujours de connaître la nature humaine dans toute sa complexité ?
I. Le personnage de roman éclaire le cœur humain
1. Qu'est-ce que « la connaissance du cœur humain » ?
• Par métonymie, le « cœur » désigne les émotions, les sentiments, les passions, les désirs, les pensées, autrement dit tout ce qui n'est pas accessible de l'extérieur, tout ce que l'on cache ou dont on n'a pas conscience.
• L'adjectif « humain » renvoie à des personnes auxquelles le lecteur peut se comparer : il ne s'agit pas d'un cœur humain, mais du cœur humain. Les personnages de roman nous ressembleraient, car « le génie du roman nous fait vivre le possible » (Albert Thibaudet).
• Enfin, le mot « connaissance » n'est pas à prendre au sens scientifique : la « connaissance » est ici ce qui implique la lucidité sur les sentiments de l'homme, ce qui les fait comprendre.
2. L'accès à un cœur humain ou au cœur humain ?
• Comme le théâtre, le roman, à travers la peinture de son personnage, donne apparemment accès à un cœur humain (au cœur d'un homme). Le roman s'inscrit en effet dans une époque, il raconte l'histoire d'un personnage précis, d'une destinée singulière (Julien Sorel est un jeune homme du peuple « de 1830 » [+ exemples personnels]). Le personnage de roman n'est que la vision d'un homme à une époque et à un moment donnés.
• Pourtant le roman donne aussi accès au cœur humain. Chacun des personnages, parce qu'il est composé de plusieurs êtres réels, comporte une « parcelle » du cœur humain en général. Balzac explique que, « souvent, il est nécessaire de prendre plusieurs caractères semblables pour arriver à en composer un seul [...] La littérature se sert du procédé qu'emploie la peinture, qui, pour faire une belle figure, prend les mains de tel modèle, le pied de tel autre, la poitrine à celui-ci, les épaules de celui-là » (Avant-propos de La Comédie humaine, 1842). Pour Zola, « le romancier part à la recherche d'une vérité » et, s'il ne « s'écarte [pas] des lois de la nature », crée des « types » presque plus vrais que la réalité. « Au bout [de son travail], il y a la connaissance de l'homme. »
II. Le roman : un accès privilégié à la connaissance du cœur humain ?
Mais c'est là une capacité commune aux œuvres littéraires. Le roman serait-il, par rapport aux autres genres, un moyen privilégié de connaître l'homme ?
1. Les mêmes atouts que les autres genres
Le roman, pour éclairer l'homme, emploie tous les moyens dont disposent les autres genres littéraires.
• Ainsi, il tient du théâtre en recourant aux dialogues qui dévoilent le « cœur » du personnage et en font le portrait en paroles. Dans La Duchesse de Langeais (corpus), par des effets de contraste et de surprise, le dialogue révèle les
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