Fiche de lecture analyse des pratiques professionnelles

UE 4.5  S2  ANALYSE DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Description de la situation :

Je suis actuellement à ma troisième semaine de stage de première année infirmière, dans un EHPAD à Paris. Je travaille de 8h30 à 19h30. Les pathologies sont variées, j’ai en charge trois résidentes. J’accompagne Madame Jeanne âgée de 82 ans atteinte d’une démence de type d’Alzeimer du stade modéré.

Évaluée GIR 4 (Groupe Iso ressources Humaines), elle a donc besoin d’aide partielle pour les soins d’hygiènes et de confort (toilette/douche, l’habillage,...). Ayant un camping car , elle aimait bien voyager. Veuve depuis 2012 et mère de deux filles.

Je suis à ma deuxième semaine, je prend en soins Madame Jeanne pour les soins d’hygiène et de confort, elle était peu loquace, pleurait souvent, avait de tremblements et semblait angoissée.

Le personnel soignant était confronté à des difficultés face au refus de Madame Jeanne. Elle refusait l’accompagnement aux soins (toilette/douche).

Il est 9h, je m’apprête à accompagner Madame Jeanne dans la réalisation de sa douche. Elle est dans sa chambre devant son plateau de petit déjeuner qu’elle refuse de prendre. Je m’avance vers elle, et l’a fixé dans les yeux. Je lui dis bonjour, je fais un sourire sous le masque. Je me présente en lui disant que je suis l’étudiante infirmière, qui vous aide pour la toilette le matin. Le ton de ma voix est calme, je parle lentement, mes phrases sont claires, courtes et je ne donne qu’une information à la fois.

Je vais vous décrire la disposition de la chambre. A l’entrée c’est un peu étroit, il y a le placard à droite, après le mur s’ouvre un peu plus, puis vient le lit devant une grande fenêtre où est disposé un fauteuil. Sur le mur de gauche il y a la porte de la salle de bain, après un grand fauteuil puis  un petit réfrigérateur.

Ensuite je propose à Madame Jeanne la douche, elle me répond « je ne peux pas la faire seule », je lui répète que je suis là pour l’aider. Je lui propose de rejoindre la salle de bain, afin de faire sa toilette. Elle commence par manifester un refus en me repoussant mais je suis parvenue à la guider jusqu’à la salle de bain en la prenant délicatement par la main.

Madame Jeanne est autonome pour s’alimenter et se déplacer, mais elle a besoin d’aide partielle pour la douche et l’habillage. Elle semblait être gêner qu’une personne étrangère soit présence lors de sa douche. Elle me l’a fait remarquer en disant « je ne vais pas quand même me mettre nue ? ». Je lui rappelle que je suis là pour l’aider à faire sa douche. J’échange en même temps avec elle. Je sors les vêtements de son placard et lui propose de faire le choix.

Lors du déroulement de la douche, je lui préviens et je décris chacun de mes gestes. Ensuite je l’encourage à laver le visage seule puis je fais de même pour sa toilette intime. Elle participe activement à la douche malgré son âge.

Questionnement :        

- Dans cette situation mon attitude était-elle vis à vis de Madame Jeanne ?

- Quelle stratégie j’aurais mise en place pour la faire accepter la douche ?

Analyse de situation :

Lorsque j’ai accompagné Madame Jeanne à la douche, elle m’a fait savoir qu’elle ressentait de la gêne à se mettre nue. A cet instant j’ai eu le sentiment que je portais atteinte à sa pudeur. Il me paraît important de définir ce qu’est la pudeur : « c’est un sentiment de gêne qu’éprouve une personne à se montrer nue ».

Cette définition exprime bien comment la patiente est mal à l’aise à exhiber son corps, dénudé à autrui. Pour cette raison, en tant que soignante, je dois agir à chaque fois que je peux, à l’abri des regards. La personne ne doit pas être totalement nue lors d’une toilette (exceptée la douche).

Je dois l’a découvrir au fur et à mesure (d’abord le haut en suite le bas) avec son accord. Aussi j’installe un climat de confiance entre Madame Jeanne et moi, « la confiance est un sentiment de sécurité de celui qui se fie à quelqu’un, à quelque chose ». Elle se construit au jour le jour.

J’ai apporté une attention particulière sur la communication non verbale (le regard, le faciès, l’expression du visage, le gestuel, le silence, etc.) qu’elle m’envoie, pour que je comprenne ce qu’elle ressent et verbale afin de lui amener à la compréhension et l’acceptation du soin, de verbaliser son ressenti. De façon qu’elle n’ai pas le sentiment que je lui impose des choses.

La maladie d’Alzheimer est un type de démence qui provoque une diminution progressive et irréversible des fonctions mentales suite à la détérioration du tissu cérébral. Avec une évolution progressive au début, évoluant vers les troubles de la mémoire des faits récents sans rappel possible, difficultés ou incapacité pour de nouveaux apprentissages, difficultés pour effectuer les gestes de la vie quotidienne par exemple faire la toilette.

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