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Extraordinaire et monotonie - Exercice BTS Ecriture personnelle

Dissertation : Extraordinaire et monotonie - Exercice BTS Ecriture personnelle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2018  •  Dissertation  •  910 Mots (4 Pages)  •  1 314 Vues

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BTS L’Extraordinaire BTS 2018

Extrait du Bulletin Officiel :

Notre société se plaît dans la production de l'événement, en fait même une pratique si courante qu'elle frise la banalité. La recherche permanente de l'inédit, de la sensation, la surenchère organisée dans l'extraordinaire ne nous assujettissent-elles pas à une autre forme de monotonie ?

Rédiger l’écriture personnelle.

Orientation : OUI

L’extraordinaire vise à surprendre, à étonner ou à sidérer, contrairement à la banalité. Si la notion d’extraordinaire induit la production d’inédit, de sensationnel, de surenchère dans notre société, on peut se demander si l’individu ne finit pas par s’en lasser. Je répondrai à cette question [de façon affirmative] en montrant les limites de l’extraordinaire dans les médias, dans les événements festifs et dans le domaine du sport extrême.

Tout d’abord, le sensationnel occupe une place significative dans les images de la guerre : en témoigne la guerre actuelle qui se déroule pas très loin de chez nous, en Syrie. Cette guerre est relayée par les médias au quotidien et de fait, on assiste à une surenchère d’images via la TV mais aussi Internet : l’immédiateté et l’instantanéité de l’information font qu’une image en chasse une autre, on n’est donc plus touché par le choc. Pour aller plus loin, le sujet des migrants, personnes déplacées par la guerre ou la famine, n’émeut pas grand monde, même le nombre de morts dans la Méditerranée ne suscite pas l’intérêt. C’est pourquoi la photo du petit Aylan, enfant de 3 ans retrouvé mort échoué sur une plage a ému l’opinion : le sensationnel a fait réagir les politiques puisque cela a déclenché la promesse d’accueil de réfugiés en Allemagne et en France. Mais ce sensationnalisme peut être recherché, d’où la mise en scène que raconte Didier Daeninckx dans la nouvelle intitulée Sniper, dans le but de « faire de l’audience ».

Dans un tout autre domaine, le phénomène des snapchats, moments éphémères partagés qui consistent à capturer momentanément l’instant, (non plus dans l’optique de l’immortaliser), mais aussi celui des selfies qui supposent de se mettre en scène, ont leurs limites. De fait, partager constamment toutes ces images avec ses pairs, toute cette surenchère conduit à une saturation. En d’autres termes, un événement ne se suffit plus en lui-même, le fait de voir ce qui se passe ailleurs à l’instant T incite l’individu à aller de lieu en lieu, de fête en fête par exemple, donc à ne pas profiter de là où il se trouve à l’instant présent. On peut en déduire que nos jeunes contemporains sont dans une quête incessante, mais de quoi ?

Si la fête est synonyme de moment féérique comme on peut le voir dans la scène du Grand Meaulnes où celui-ci découvre la magie d’un monde enchanté, fascinant et merveilleux, à mille lieues de sa vie de collégien dans une campagne froide et triste, il n’en demeure pas moins que la fête n’est pas une fin en soi. En témoigne le film La Grande Belleza, de Paolo Sorrentino, où le protagoniste Jep Gambardella s’ennuie malgré une vie où foisonnent rencontres, fêtes, événements en tous genres, il est donc en quête de sens. En somme, pour Jep, l’extraordinaire ne réside pas dans la scène de théâtre dans un lieu improbable où une actrice loufoque se massacre la tête contre un mur, ni dans la séance de peinture où la fillette lance des pots de peinture contre une toile pour obtenir un magnifique tableau moderne vendu à prix d’or ; en revanche, la majestuosité des sculptures antiques le subjugue, à en croire l’affiche retenue pour le film. D’ailleurs, son existence ne trouve de salut que dans la contemplation de la grande beauté qui l’entoure au quotidien, celle des monuments romains, la grandeur d’âme d’une très vieille religieuse qui a dévoué sa vie aux plus pauvres, la simple et merveilleuse tendresse qui unissent le veuf de son amour de jeunesse avec sa nouvelle femme. Ce film montre bien que ce qui fait rêver le commun des mortels, n’est pas synonyme de bonheur, loin de là.

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