Evolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée et inégalités en France
Dissertation : Evolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée et inégalités en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar YasmineBen16 • 29 Octobre 2022 • Dissertation • 2 807 Mots (12 Pages) • 405 Vues
Evolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée et inégalités en France
SOMMAIRE
I- La diminution de la PSVA au profit du taux de marge contribue à accroitre les inégalités 2
- Analyse et évolution de la PSVA et du taux de marge 3
- L’impact de la financiarisation 4
- Autres facteurs contribuant à la baisse de la PSVA conduisant à l’augmentation des inégalités 5
II-L’évolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée n’est pas représentative des inégalités car ce n’est pas un bon indicateur. 6
- Déséquilibre des revenus au sein de la PSVA 6
- L’indicateur pour évaluer la part salariale n’est pas forcément judicieux, présentant des failles notamment dans la comptabilité 7
Bibliographie 8
Le partage de la valeur ajoutée revêt une dimension politique forte puisqu’elle détermine la répartition des fruits de la production économique entre le travail et le capital mais surtout du fait de la forte progression des inégalités dans certains pays avancés. Cette répartition a sensiblement évolué en faveur du capital dans de nombreux pays de l’OCDE notamment la France sur le champ de l’ensemble de l’économie. De ce fait, le problème du partage de la valeur ajoutée est le cheval de bataille des débats politiques, du fait qu’il y aurait un déséquilibre du partage de la valeur ajoutée entre le capital et le travail. Ce déséquilibre serait source de l’accroissement des inégalités. Il faudrait noter d’un point de vue chronologique, une baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée sur l’ensemble de l’économie depuis les années 1980, en France jusqu’à la crise des subprimes. Parallèlement, le mouvement de réduction des inégalités s’est sensiblement atténuée c’est d’ailleurs ce que ressent l’opinion publique pour lui il y a une accentuation des inégalités.
La diminution de la PSVA a-t-elle accentué les inégalités? Cependant il n’existerait pas déjà un déséquilibre au sein même de la PSVA?
Nous verrons dans un premier temps, le déséquilibre de la PSVA par rapport au taux de marge qui contribue à accentuer les inégalités. Et dans un deuxième temps, nous verrons que le partage de la VA ne constitue pas un bon indicateur car il existe des déséquilibres à l’intérieur même de la part du travail.
I- La diminution de la PSVA au profit du taux de marge contribue à accroitre les inégalités
Depuis les années 1980, la configuration est celle d’une baisse tendancielle de la part des salaires dans la VA. Cela se fait au profit du taux de marge, ce qui contribue à accroitre les inégalités.
Analyse et évolution de la PSVA et du taux de marge [pic 1]
Source : Pikkety et Saez, 2007
Tout d’abord reprennons les analyses de Piketty et de Saez datant de 2007 analysant l’évolution du taux de marge en France (mesurer par le rapport entre l’excédent brut d’éxploitation et la valeur ajoutée au cout des facteurs). On observe lors des années d’après guerres, certe une baisse du taux de marge ce qui se traduit par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée (du fait d’une relation contraire entre le travail et le capital). Mais on observe également un retournement de cette tendance dans les années 1980, avec une hausse du taux de marge et donc a fortiori une baisse et un déséquilibre de la part des salaires dans la valeur ajoutée.
L’Insee, tenant compte des normes de la Commission européenne du calcul de la part des salaires sur l’ensemble de l’économie, a comparé l’évolution de la part des salaires et de la part des profits distribués en France entre 1960 et 2010 (voir doc 6 de la brochure). On peut noter, sur l’ensemble de l’économie, une baisse de de la part des salaires à partir de 1982 mais aussi une augmentation dans la même période de la part des profits distribuées. La baisse de la part des salaires s’est faite au profit de l’augmentation de la part des profits. En résumé, l’évolution de la part des salaires dans la valeur ajoutée s’est faite tout d’abord par une stabilité de la part des salaires, obtenue par une légère baisse relative des salaires nets compensant la progression du salaire socialisé dans la période récessive de 1974. On note une phase de transition lors des années 1975-1982 où la part des salaires franchit une marche d’escalier qui provient de la progression des cotisations sociales. On note enfin une baisse brutale de la part des salaires qui intervient entre 1982 et 1989 causée essentiellement par un ralentissement très marqué du salaire net.
[pic 2]
L’impact de la financiarisation
La financiarisation peut être vue comme un vecteur de la hausse des inégalités. En effet les déséquilibres de la PSVA peuvent être liés au développement de la finance et de la montée en puissance du pouvoir actionnarial. La part des bénéfices réservée aux actionnaires sous forme de dividendes ou rachat d’actions n’a cessé d’augmenter depuis une vingtaine d’années.Traduisant le passage d’un capitalisme contractuel à capitalisme financiarisé (facilité par le développement de la finance).
[pic 3]
Le capitalisme financiarisé a pour objectif la maximisation de la valeur actionnariale. En effet, cela ce fait en réduisant la part salariale dans la valeur ajoutée. La financiarisation peut être mesurée par la croissance de la capitalisation boursière, qui passe de 8 % du PIB au début des années 1980 à 100 % du PIB en 2007, avant la crise. Cette augmentation fulgurante des dividendes distribuées peut être traduite par le fait que les entreprises ont utilisé leurs profits supplémentaires en contrepartie de la baisse de la part des salaires pour se désendetter dans un premier temps, mais surtout pour pour distribuer plus de dividendes. En France les entreprises ont distribué des profits qui représentent 13 % de la masse salariale net en 2010, contre 4 % au début des années 1980. Cependant à l’intérieur même du taux de marge, on note certes une augmentation des dividendes distribués par les entreprises mais en parallèle les investissements des sociétés et les intérêts ont tendanciellement baissé (les intérêts distribués ont atteint en 2012 un niveau historiquement faible). On assiste à un phénomène “nouveau” : le tassement des salaires au profit de la croissance des revenus financiers qui, en se combinant creusent fortement les inégalités sur l’ensemble des revenus mais aussi traduit la dégradation de la relation entre le travail et le capital.
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