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Dissertation boue et or

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Par   •  27 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 474 Mots (6 Pages)  •  486 Vues

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        La poésie, ce sont des textes qui parlent de sujets qui nous sont familiers, à la forme plutôt structurée, et qui ont la capacité de nous toucher profondément. La poésie est un moyen de communication. Il permet de se révolter ou bien de déclarer sa flamme ou d’évoquer des sujets plus banals. C’est ici le cas avec Charles Baudelaire, poète du XIXème siècle connu notamment pour son célèbre recueil Les Fleurs Du Mal. Celui-ci a fait scandale à sa sortie en 1857, le poète devra payer une amende et supprimer six de ses textes pour outrage aux bonnes mœurs, à la morale publique et à la religion. Charles Baudelaire le subira comme une humiliation et ne s’en remettra jamais. Aujourd’hui nous allons nous demander si le poète est condamné à tremper sa plume dans la "boue", la fange pour parvenir à créer. Nous verrons premièrement que la "boue" est très concrète et physique, mais surtout inspirante, dans le monde que décrit le poète. Il y a aussi tout une partie morale où il est question de vices, de prostitution, de Spleen, de mort, de laideur.  Mais malgré tout, nous remarquerons aussi dans une deuxième partie que la beauté pure y figure également. Le beau est pour le poète une autre source d'inspiration à travers l'idéal, l'amour, l’évocation de la femme aimée, les moments heureux de la vie, le voyage. Tous ces thèmes inspirent C. Baudelaire d’où le titre de son recueil, un oxymore, Les Fleurs Du Mal.

        Charles Baudelaire est connu pour avoir mené une vie de bohème, voire de débauche. En tout cas, elle n’a pas été facile. Dès l’âge de six ans, il perdra son père. Suite à cela, il vivra une relation fusionnelle avec sa mère Caroline, mais celle-ci le délaissera peu à peu pour son nouveau mari le général Aupick. Vers l’âge de vingt ans, Charles Baudelaire sera contraint d’effectuer un voyage en bateau qu’il vivra plutôt mal. Au cours de sa vie, malgré l’héritage laissé par son père, Charles Baudelaire sera criblé de dettes, côtoiera les prostituées et connaîtra la maladie. Trois femmes, en plus de sa mère, joueront un rôle déterminant dans son rapport à elles, pas toujours évident. Ces éléments biographiques sont importants et expliquent sans doute en partie le penchant de Charles Baudelaire pour le côté obscur de la vie et une certaine fascination pour le Mal.

Sans certains poèmes comme “Une Charogne”, qui exprime la “boue” transformée en “or”, Charles Baudelaire n’aurait peut-être pas eu le succès qu’il a connu. Dans ce poème, il décrit un animal en décomposition, c’est par excellence un sujet inhabituel en poésie, qui a plutôt un rapport avec la laideur, mais celle-ci est inspirante et le poète la transforme en beauté. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’il était un peu condamné à convertir cette fange en quelque chose de précieux. Par l’utilisation de beaucoup de métaphores, personnifications, anaphores, synesthésies ou encore par des métonymies, il arrive à nous faire changer d’avis sur un objet, un concept et à le rendre plus “beau” qu’il ne l’était déjà, à le sublimer, car, le “laid” donc la “boue” est très subjectif, nous ne pouvons pas affirmer que quelque chose l’est ou ne l’est pas. Dans le recueil Les Fleurs Du Mal, le poète parvient à faire partager au lecteur cette vision dans de nombreux poèmes qui font son succès chez les modernes mais aussi chez les romantiques, car C. Baudelaire innove non pas par la forme, souvent classique (versification en alexandrins ou octosyllabes, rimes croisées le plus souvent dans des quatrains), mais bien par le fond. Il introduit de nouveaux objets et concepts, il fait usage de mots peu utilisés en poésie, souvent des mots crus, très réalistes. Dans la section des “Tableaux parisiens”, il fait entrer la ville en poésie, avec tout ce qu’elle a de plus banal et de plus cruel, comme l’indifférence vis-à-vis de personnes mises au ban de la société, dans les poèmes “Les petites vieilles” ou encore “Les aveugles”. Ces scènes-là, Charles Baudelaire les a observées au cours de errances dans la ville qu’il connaît bien.

Dans une autre section, “Spleen et idéal”, à travers les poèmes "La cloche fêlée" et “Spleen”, nous observons que Charles Baudelaire essaie de lutter, de s’élever, de tendre vers un idéal mais ses efforts restent vains, il succombe au Spleen, terrassé par la tyrannie d’un mal existentiel qui le ronge, peut-être en raison de ses conditions de vie dont il se sert ici.

Dans cette même section, la femme est évoquée à maintes reprises et semble dangereuse, nocive, vénéneuse parfois, par exemple dans "Le serpent qui danse" ou encore "Le poison". Elle n’est pas synonyme d’apaisement, de sérénité, elle n’est pas maternelle, elle peut même être une prostituée. Les termes crus employés et nombreux oxymores ont fait dire à certains que Charles Baudelaire était misogyne. Il semble tendre vers un idéal féminin qu’il ne peut atteindre, et peut se révéler cruel vis-à-vis des femmes.  

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