Dissertation Ubu Roi

En premier lieu, l’auteur s’attaque aux défauts du personnage tyrannique du Père Ubu pour critiquer son pouvoir sur la société lorsque celui-ci est devenu roi. En effet, il décrit le personnage d’Ubu comme un homme cupide et avare, qui aussitôt nommé roi, prend des actions qui démontrent sa soif d’argent et de pouvoir : « Comment, c’est tout ! Oh bien alors, en avant les Nobles, et comme je ne finirai pas de m’enrichir, je vais faire exécuter tous les nobles, et ainsi j’aurais tous les biens vacants. Allez passer les Nobles dans la trappe. » (p.74) Dans cet extrait, on constate que le seul objectif d’Ubu est d’user de sa nouvelle autorité afin de récupérer tous les biens pour lui-même. L’hyperbole utilisée par l’emploi de l’expression « je ne finirai pas de m’enrichir » souligne le côté cupide d’Ubu par l’exagération de son désir d’argent. Il est avide, ne respecte personne et tue les gens à la file comme des poulets, tout ça, dans le seul but de s’enrichir. Cette scène de meurtre est toutefois une scène de comédie qui met en lumière le désir de l’auteur de critiquer le pouvoir. Il le fait avec humour en utilisant plusieurs types de comique, dont le comique de situation. Par exemple, lorsqu’il fait passer à la « trappe » les nobles, cette scène semble à la limite légère et farfelue. Il est amusant d’imaginer un homme, habillé de façon élégante et avec une attitude hautaine, tomber dans un trou. On remarque aussi le comique de répétition aux moments où il reprend la question «Qui es-tu? » à maintes reprises, sans même se soucier de la réponse. Il utilise également toujours la même réplique : « Dans la trappe ». Le Père Ubu est incohérent dans son rôle de monarque. Il met l’argent au-dessus de tout, sans aucune classe ni noblesse, alors que les nobles accordent normalement plus d’importance à leurs rangs et leurs réputations qu’à leurs richesses. Tout cela, dénonce la mauvaise application de son pouvoir face au peuple. Un bon roi se devrait plutôt d’être juste, généreux et empathique plutôt qu’égoïste et ne penser qu’à lui. De plus, l’auteur décrit aussi le personnage aux commandes comme une personne cruelle et violente. Dans le contexte social du pouvoir du roi sur son peuple, Ubu décide et impose un nouveau système financier afin de percevoir des taxes aberrantes de la part des paysans. Étant donné qu’il a aussi fait exécuter tous les financiers, il part donc recueillir les impôts lui-même avec ses

« Grippe-Sous » : « Eh bien, cornegidouille, écoute-moi bien, sinon ces messieurs te couperont

les oneilles. »(p.79) Cet extrait met en lumière les défauts d’Ubu dans l'exercice de sa souveraineté. Il se présente dans les maisons du peuple en étant très dictateur et tyrannique, deux des travers absolus du pouvoir. Ses propos sont cruels et ses actions violentes, cela crée de l’oppression sur les habitants de son royaume. L’utilisation de la violence est aussi gratuite et sans scrupule. Le père-Ubu prend notamment le pouvoir par la force et de manière sadique lors de la tuerie des nobles en utilisant un « Pince-Porc » et une « Chambre-à-Sous » pour les décerveler. Le personnage est poussé à l'extrême, ce qui peut rendre le tout très comique. Il ne peut pas être pris au sérieux tellement il est grossier et pathétique, tandis qu’il devrait plutôt penser et agir avec ses sujets de façon pacifique et clémente afin d'améliorer leur qualité de vie. L’auteur utilise un vocabulaire burlesque et un niveau de langue familière comme “cornegidouille” et “oneilles” dans le but de ridiculiser les actions insensées du souverain. Ce dernier apparaît ainsi comme un personnage possédant une personnalité loufoque sans aucun coeur. Les situations de nature brutales et sauvages se succèdent avec indifférence au point de les rendre absurdes. L’auteur nous démontre de cette façon que tout n’est que dérision.

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