Culture générale : La solitude
Synthèse : Culture générale : La solitude. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dvlc • 29 Octobre 2019 • Synthèse • 2 057 Mots (9 Pages) • 5 387 Vues
VALANCE Daphné
BRET Amélie
Culture générale : La solitude
Synthèse :
Souvent mal vu dans la société actuelle, être seul peut pourtant être bénéfique au bien-être intérieur de l’Homme. Entre la famille, les amis, le travail et maintenant les réseaux sociaux, l’être humain est constamment sollicité et a peu de temps à se consacrer à lui-même. Il est important de différencier une solitude voulue et une solitude subie. Au regard du corpus proposé, composé d’un essai, d’une poésie, d’un article philosophique et d’un extrait de roman, il est question de se demander si l’homme a besoin d’être seul pour être heureux et lui-même. Il convient de rappeler que le bonheur nécessite l’isolement, la solitude mais que cette dernière doit être temporaire et voulue puisqu’une partie du bonheur se trouve dans la compagnie d’autrui.
Selon Tzvetan TODOROV, auteur de La vie commune. Essai d’anthropologie générale, « La Couleur des idées », publié aux éditions du Seuil en 1995, il explique comme la société démontre « la vocation du genre humain ». Effectivement les hommes préfèrent la solitude à la société, elle est pour lui le moyen de se redécouvrir, de se recentrer sur lui-même. Dans le cas d’une solitude voulue, elle permet une réflexion sur soi, de se concentrer davantage sur sa propre personne qui amène alors à mieux se connaître. L’homme évite donc les autres afin de penser, de s’interroger souligne T. TODOROV. Pour accéder à lui-même et se connaître, l’être humain doit éviter le jugement des autres et les conventions sociales imposées par la société que dénonce Charles BAUDELAIRE dans « À une heure du matin » publié en 1869 dans le recueil Le Spleen de Paris. C. BAUDELAIRE y dénonce l’hypocrisie et les faux semblant des Hommes dans la société. La vie en société suppose que l’être humain fasse des compromis et donc en quelque sorte limiter sa liberté, Jean-Jacques ROUSSEAU dans le roman Julie ou la Nouvelle Héloïse écrit en 1761 en est l’exemple même. Il obéit à la volonté de Julie, l’autre, qui lui demande de s’éloigner, contraire à ses envies et son bonheur. Autrui est aussi un obstacle au bonheur de l’homme. Le bonheur étant de combler ses désirs, il suffit à l’homme que ses désirs soient en rapport avec une autre personne, cette dernière peut devenir une barrière au bien-être. Jean-Jacques ROUSSEAU dans le roman Julie ou la Nouvelle Héloïse écrit en 1761, justifie son malheur par l’abandon de Julie dont il est amoureux. L’amour et les relations avec autrui est une source de souffrance pour l’Homme qui a alors besoin de retrouver sa paix intérieure comme le souligne Raphaël ENTHOVEN dans le magazine Philosophie, dans l’article « Sur une île déserte » paru en décembre 2007. R. ENTHOVEN considère que la solitude est préférable à « la sollicitude artificielle », autrement dit l’autre s’intéresse et utilise l’homme seulement pour son propre intérêt et non pour le bonheur de ce dernier. La solitude est donc une forme d’échappatoire.
Cependant, il est nécessaire de noter que la solitude permanente est insupportable pour l’Homme. La solitude non voulue et prolongée n’est pas compatible avec le bonheur.
L’Homme n’est jamais seul et T. TODOROV insiste sur le fait que même seul, les Hommes sont toujours « sociaux ». La solitude ne veut pas dire stopper toutes relations avec les autres, elle permet de communiquer d’une autre manière, une communication plus intense et portée sur la qualité des échanges plutôt que sur la quantité. S’éloigner d’autrui permet de prendre du recul et faire le bilan de ses relations avec les autres. Cet éloignement permet de se rendre compte de la valeur humaine estime R. ENTHOVEN. C’est une preuve d’amour pour la société que de s’isoler pour revenir prendre du plaisir aux rapports avec autrui. L’homme est donc un être qui a « l’instinct grégaire », un besoin de se réunir et ressembler à ses semblables. Même si J.J. ROUSSEAU se retire de la société, et se recentre sur lui-même dans la nature, cette solitude n’est pas absolue et définitive. La conscience de soi se travaille en même temps que la conscience que l’autre à de lui. En écrivant cette lettre à Julie, l’auteur se soustrait encore au regard de l’autre. Les autres ne disparaissent pas de la pensée de l’être humain puisque même seul l’Homme fait encore appel à ses semblables. C’est aussi le cas pour C. BAUDELAIRE qui prie ceux qu’il a aimé et demande leur soutien. Autrui est donc un soutien pour l’être humain, il permet une construction psychique et morale. De ce fait pour que l’humain soit équilibré, il doit pouvoir choisir entre solitude et « multitude » explique T. TODOROV en reprenant les dires de C. BAUDELAIRE. L’individu a besoin de la société pour vivre de ses passions et du regard des autres pour se construire mais il a aussi besoin d’être seul pour extérioriser ses frustrations et aimer avec du recul les autres.
En définitive, pour être heureux et lui-même, l’Homme a parfois besoin d’être seul et de s’éloigner de ses semblables. Ces moments de solitude sont essentiels pour atteindre une totale connaissance de soi. Mais cela ne signifie pas que la solitude est un passage obligatoire dans la vie de l’Homme, elle se doit d’être voulue et la solitude a finalement un sens parce que les autres existent.
Écriture personnelle :
Mahatma GANDHI disait « Il est facile de se tenir avec la foule. Il faut du courage pour rester seul ». Depuis toujours, nous vivons dans un monde où l’autre tient une grande place. Autrui est omniprésent dans notre vie, or il arrive souvent que cette présence constante soit ressentie comme un poids ou une limite à notre liberté. De ce fait, dans quelle mesure le désir de s’isoler des autres peut-il être un bien nécessaire ? En d’autres termes, la solitude permet-elle de mieux se connaître soi-même ? Pour en débattre, il serait opportun d’étudier les bénéfices pour l’Homme de s’ouvrir aux autres, puis de comprendre pourquoi l’être humain s’isole de la société pour enfin déterminer que la solitude est une échappatoire pour l’Homme pour savourer ensuite les relations humaines.
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