Avez-vous besoin de "juger, d'aimer et de haïr le personnage" pour apprécier la lecture d'un roman?
Dissertation : Avez-vous besoin de "juger, d'aimer et de haïr le personnage" pour apprécier la lecture d'un roman?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arlequin74 • 18 Décembre 2016 • Dissertation • 752 Mots (4 Pages) • 2 879 Vues
Le roman est un récit, une fiction provenant de l’imagination même d’écrivain. Alain Robbe Grillet, romancier et cinéaste français, a écrit qu’il a besoin de « juger, d’aimer, et de haïr le personnage » pour apprécier la lecture d’un roman. Mais est-il obligé de porter un jugement sur un personnage de roman pour en apprécier la lecture ?
Le personnage d’un roman est extrêmement important. Le juger est un élément clé pour apprécier ce livre.
Le lecteur peut s’identifier à un personnage auquel il aimerait ressembler. Un personnage héroïque, qui accomplit de grandes choses et qui reste droit.
Les chevaliers de la table ronde. Qui ne rêve pas de devenir un preux chevalier à la rescousse des opprimés ? Un homme bon, au grand cœur, fort et vaillant. Que ce soit Lancelot, le Roi Arthur, Perceval ou Yvain, tous ces hommes sont l’image du héros héroïque. Des personnages attachants, qui rendent admiratifs et qui font des envieux.
Le lecteur peut aussi ressentir des sentiments ou des émotions à l’égard de ce personnage, de l’empathie ou de la pitié même parfois.
Boule de Suif, Maupassant. Boule de Suif nous est d’abord présenté de manière péjorative : « petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis… ». C’est une prostituée, une de ces femmes appelées galantes. Mais plus nous avançons dans le roman, plus nous commençons à apprécier cette femme. Même si tous les passagers du convoi se méfient d’elle, elle partage son repas avec eux lorsque les provisions leurs font défauts. Elle est gentille et pleine de bonnes attentions. Mais nous découvrons combien les hommes sont parfois profiteurs et horribles. Arrivé à l’auberge, Elisabeth Rousset, autrement dit Boule de Suif, refuse les avances d’un officier allemand. Furieux, il leur refuse l’autorisation de départ. Va alors s’instaurer une ambiance dure entre les voyageurs et le protagoniste. Finalement, elle cède à l’officier sous la pression des passagers. Le voyage reprend son cours mais plus personne n’adresse la parole à Elisabeth. Elle reste seule, le cœur plein de haine, de honte et de tristesse. Nous ressentons de la colère nous aussi, pour ces passagers ingrats et abominables et de la tristesse pour cette femme qui n’a fait qu’aider.
Mais le personnage ne fait pas tout. Le lecteur peut apprécier un roman grâce à sa forme ou son fond et pas seulement grâce à son protagoniste. Il n’est pas obligé de ressentir quelque chose pour ce personnage ou se sentir proche de lui.
Le lecteur peut être séduit par la période dans laquelle se déroule l’histoire. Il est possible qu’il n’aime pas le protagoniste mais qu’il trouve néanmoins des bons côtés à ce roman car l’époque que le lecteur a parcouru l’a bouleversé ou lui a plus tout simplement. Il peut être d’avantage marqué par le cadre de vie d’une époque que par le personnage lui-même.
La peste, Camus. La ville d’Oran est aux prises de la peste qui décime tout sur son passage, et a pour personnage central, le médecin Rieux qui se consacre à venir en aide aux autres avec deux autres personnages, un prêtre et un journaliste. Cette œuvre mêle plusieurs idées, la prise de conscience de l’absurde, la révolte ainsi que la solidarité.
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