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Un exemple de dissertation rédigée

Fiche : Un exemple de dissertation rédigée. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2013  •  Fiche  •  5 821 Mots (24 Pages)  •  5 325 Vues

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Ceci est un exemple de dissertation rédigée. Il est évident qu’on n’attend pas d’un élève de terminale qu’il écrive une dissertation de 16 pages. Une dissertation de 5-6 pages manuscrites peut convenir, toutefois, comme certains élèves éprouvent des difficultés à se représenter « comment rédiger », j’ai préféré fournir un exemple de corrigé intégralement rédigé (et détaillé).

Evitez les copies ultra-courtes de deux pages. Vous pouvez écrire quelque chose de pertinent mais c’est généralement le signe que le sujet a été survolé. Le traitement sera certainement superficiel.

Inversement, inutile de verser dans le « remplissage ». Certains élèves accumulent des exemples sans argumenter ou des citations et des arguments d’autorité sans jamais analyser.

C’est bien d’apprendre des citations et des exemples, cela montre à votre correcteur que vous avez travaillé et que vous avez acquis un certain nombre de connaissances mais l’épreuve de philosophie n’est pas une épreuve d’érudition. C’est votre capacité à analyser un problème et à argumenter qui est évaluée. Le correcteur attend de lire votre pensée personnelle (pas votre opinion personnelle). Pensez-vous que le correcteur peut évaluer votre pensée personnelle si vous vous contentez de recopier les citations de grands auteurs sans les analyser ?

Vous noterez qu’il est possible d’intégrer les connaissances d’autres disciplines : littérature, sciences humaines (histoire, économie, psychologie, sociologie, psychologie sociale, histoire de l’art, psychologie historique), etc.

J’ai rédigé une dissertation complète et détaillée pour vous fournir un exemple de réflexion personnelle (j’utilise mes références) mais cela ne constitue aucunement un modèle parfait à copier. Par définition, la réflexion personnelle est personnelle. Chacun doit la développer par son propre travail réflexif.

La liberté n’est-elle qu’une illusion ?

Introduction (dans une vraie dissertation, n’indiquez pas les sous-chapitres)

Œdipe. L’oracle Tirésias prédit qu’Œdipe tuera son père et épousera sa mère. C’est son destin. Ayant connaissance de cet oracle, le père Laïos tente d’arrêter le destin en faisant éliminer son fils. Le bébé se retrouve finalement entre les mains d’un couple qui décide d’élever l’enfant. Devenu enfant, Œdipe suit son chemin. Il affronte le sphinx et libère Thèbes. Conformément à l’oracle, il tue son père et épouse sa mère. En apprenant l’horrible vérité sur sa condition, Œdipe fou de douleur décide de se crever les yeux. Mais Œdipe est-il responsable de ses actes ? Au fond, Œdipe n’est rien de plus qu’une marionnette agitée par le destin. Une marionnette qui se croit libre parce qu’elle bouge et affronte des épreuves mais qui, au final, suit un chemin tracé d’avance.

Œdipe est soumis à son destin : sa vie et ses choix sont déjà écrits à l’avance, prédéterminés. Œdipe ne possède donc aucune liberté, c’est-à-dire qu’il ne possède pas la capacité de faire des choix librement, indépendamment de toute contrainte. Par exemple, Œdipe a-t-il le choix d’échouer face à l’énigme du sphinx ? Non. Puisque son destin était d’épouser sa mère, il était destiné à survivre à toutes les épreuves placées sur son chemin. Pour lui la liberté n’est qu’une illusion, c’est-à-dire que sa liberté est pareille à une illusion d’optique. Par exemple, quand on trempe un bâton dans l’eau, il apparaît brisé (à cause de la diffraction de la lumière). Un observateur sait que le bâton n’est pas brisé pourtant il voit le bâton brisé. Et c’est la spécificité de l’illusion : elle présente une vision fausse, mais contrairement à l’erreur qui peut être corrigée, l’illusion demeure même quand on a pris conscience qu’elle n’était qu’une illusion.

Qu’en est-il de tout être humain ? L’expérience quotidienne du choix nous donne le sentiment immédiat de la liberté. Chaque matin, j’ai le choix entre mettre tel pantalon ou tel autre. Je sais que je suis libre puisque j’ai le pouvoir de mettre un pantalon puis de l’enlever pour en mettre un autre. Pourtant, on peut légitimement s’interroger sur cette prétendue liberté. Plusieurs mythologies s’accordent sur la croyance en un destin (parfois un concept abstrait, parfois représenté par les trois moires ou les trois parques). Un constat de fait établit que les individus des sociétés occidentales du XXIe siècle continuent de lire leur horoscope, comme si une croyance en un futur déjà établi persistait. On pourrait envisager que l’avenir est déjà écrit et que nous appelons « liberté » l’ignorance de cet avenir. Après tout, se croire libre ne garantit pas qu’on le soit réellement. Suffit-il de se croire intelligent pour l’être ? Ou mieux encore, suffit-il de se croire immortel pour l’être ? Assurément non. On peut donc objecter que la croyance en la liberté ne suffit pas à affirmer son existence vis-à-vis d’un destin.

Ainsi nous sommes amenés à nous poser la question : la liberté n’est-elle qu’une illusion ? Quels sont les enjeux de cette interrogation ? Cicéron, le philosophe stoïcien romain, dans son Traité du destin, résumait les conséquences de ce type de raisonnement qu’il nommait « le raisonnement paresseux » : « Si c’est votre destin de guérir de cette maladie, que vous fassiez ou non venir le médecin, vous en guérirez ». La croyance au destin risque de conduire à l’inaction. Par exemple, si un oracle ou une voyante vous annonce que votre destin est de réussir. C’est sûr, c’est assuré. Quoi qu’il arrive vous deviendrez riche. Dans ce cas, inutile de vous fatiguer. Vous deviendrez riche sans avoir à travailler, vous pouvez arrêter. Inversement, si un oracle vous annonce que votre destin est d’échouer. Si votre échec est assuré, quoi qu’il arrive, inutile de vous fatiguer. Tous vos efforts ne serviront à rien contre le destin donc inutile de vous fatiguer. Dans tous les cas, la croyance au destin et au caractère illusoire de la liberté risquerait de nous conduire au fatalisme, à l’idée que tout est déjà décidé d’avance, et à l’apraxie, c’est-à-dire à l’absence d’action. Or un peuple fataliste qui ne croit pas au pouvoir de sa volonté ne cherchera pas à gagner des libertés politiques par des luttes. Un homme fataliste qui pense que son destin est déjà écrit à l’avance ne tentera rien pour changer sa condition en mieux. La

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