Résumé de texte : Albert CAMUS, L'Homme révolté, chapitre 5, "La pensée de midi", 1951
Guide pratique : Résumé de texte : Albert CAMUS, L'Homme révolté, chapitre 5, "La pensée de midi", 1951. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar diisdiss • 25 Février 2017 • Guide pratique • 610 Mots (3 Pages) • 3 531 Vues
Le révolté selon Camus
Pas de difficultés insurmontables dans ce texte à condition de voir qu'il présente quatre figures :
- le révolté meurtrier, nihiliste que condamne Camus
- le « bon » révolté : il lutte pour la justice, la vie, contre la destruction
- le maître tyrannique qui interdit toute communication avec l'esclave, lequel subit le mensonge, la terreur, l'injustice
La difficulté est surtout présente dans la première page : une fois observé que le raisonnement est concessif, on comprend mieux la démarche de l'auteur fondé sur les précautions qu'il prend à distinguer les bonnes raisons des révoltés nihilistes (qu'il partage), du mauvais usage que ceux-là font de leur engagement en osant le jusqu'au-boutisme meurtrier, un radicalisme vaniteux.
On doit s'autoriser la reprise de certains mots : très essentiellement des noms (révolte, liberté, vie, justice), pas les adjectifs, adverbes, encore moins les constructions grammaticales.
La démarche de l'auteur dans la deuxième page est du type consécutif et par opposition : c'est à marquer par l'emploi de connecteurs.
Le raisonnement du dernier paragraphe est le plus délicat à transcrire : c'est un syllogisme :
- 1 : L'homme n'est pas un révolté parfait (Dieu)
- 2 : Or il veut instaurer un ordre parfait
- 3 : Donc la révolte ne pourra être faite à la perfection
La fin indique donc que le révolté a une tâche difficile, tragique, voire absurde : il doit alors lutter avec humilité en bornant au mieux ses actes pour éviter qu'ils ne soient liberticides. La connaissance de la doctrine de l'auteur, philosophe de l'absurde (Sisyphe), permet de confirmer la thèse finale.
Proposition :
Quand la colère conduit le révolté à sacrifier son ennemi sur l'autel de son engagement, ne devient-il pas un homme de mauvaise foi ? Certes, il tue au nom d'une morale idéale qui lutte contre l'injustice et l'esclavage, s'oppose à l'oppression afin de restituer le dialogue entre les hommes. Mais la révolte, trop dogmatique, doit à son tour prendre en considération le risque continuel de la terreur liberticide.
Quand on se révolte, on ne doit pas tout se permettre. Un révolté ne peut en effet s'arroger le droit de tuer. Il doit en revanche borner ses exigences et respecter la liberté de vivre de ses ennemis s'il veut prétendre combattre pour la liberté
Le révolté se bat donc pour défendre des valeurs inaliénables : le respect de la vie et de la justice que son action doit s'efforcer de communiquer au mieux à ses adversaires. Mais il le fera sans orgueil : qui en effet peut prétendre détenir tous les droits ? C'est pourquoi la révolte constitue un défi tragique. Elle consiste à lutter avec le risque continuel de mal agir. Et s'il commet l'irréparable, il doit alors assumer de mettre sa vie en péril.
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