Rhinocéros, Ionesco
Commentaire d'oeuvre : Rhinocéros, Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar hyrop • 24 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 634 Mots (3 Pages) • 1 505 Vues
RHINOCÉROS – EUGÈNE IONESCO
La Seconde Guerre mondiale est le plus grand conflit que l’humanité a connu. Les horreurs de la guerre ont amené un questionnement chez plusieurs auteurs, à savoir s’il y avait vraiment une raison valable à toutes ces atrocités. En résulte un mouvement de pensée qui a fait naître le théâtre absurde. Eugène Ionesco, grand écrivain de ce courant et auteur de Rhinocéros, dans laquelle il traite du dangereux phénomène de massification, par l’utilisation de l’absurde, tant dans le contenu que dans la forme de la pièce. Ionesco illustre ce phénomène par l’exagération des traits de caractère de ses personnages et leur innocence qui évolue graduellement.
Tout d’abord, Ionesco exagère la naïveté de ses personnages pour illustrer leur manque de libre-arbitre et ainsi accentuer le problème de massification. On constate tout au long de la pièce que la réaction des gens face à la situation change et que les rhinocéros sont de plus en plus acceptés par les autres et cela va même aller par la suite jusqu’à l’admiration complète de ceux-ci : « On s’y habitue, vous savez. Plus personne ne s’étonne des troupeaux de rhinocéros ». (p.139), « Ce sont des dieux. » (p.158) Puis vers la fin, Bérenger affirme : « ce sont eux qui sont beaux. ». Un phénomène de massification prend forme au fur et à mesure que la pièce avance, et plus il y a de rhinocéros, plus ils sont acceptés et enviés par tous ceux qui ne se sont pas encore transformer. Ils ne sont plus capables de raisonner de manière sensée et se fient à la loi de la majorité, pour créer leurs propres jugements. De plus, les rhinocéros ne sont présents que pour représenter les changements d’idées brutaux.
On peut prendre pour exemple la transformation de Jean et le changement brutal de sa personnalité et de ses pensées : « L’humanisme est périmé ! Vous êtes un vieux sentimental ridicule. » (p.106). En se transformant Jean n’est plus le même homme et adopte un état opposé au siens et à ses valeurs afin de suivre un mouvement conformiste.
D’autre part, Ionesco utilise le procédé de l’absurde dans la forme de son récit pour dénoncer la stupidité de ce phénomène. Il ridiculise les gens qui agissent dans le seul but de se faire accepter par les autres, en leur faisant répéter plusieurs fois les mêmes phrases afin d’accentuer le sentiment qu’ils suivent le mouvement de la masse pour mieux se faire accepter : l’épicier : « oh ! Un rhinocéros ! », Jean : « oh ! Un rhinocéros ! », Daisy : « oh ! Un rhinocéros ! ». Cette mise en forme permet de nous faire comprendre le ridicule de la situation et de ces personnages sans personnalité qui copie sans cesse les agissements des autres par peur de se faire rejeter par la majorité ou de ne pas être dans la normalité.
Ensuite, Ionesco dénonce ce mouvement de masse par une image plus simple, mais toute aussi efficace et plus ancré dans le réel, lorsque que les gens se déplacent en fonction des déplacements des autres. Un exemple parfait de cet effet se déroule quand Jean et Béranger discutent : « Les autres personnages délaissent la Ménagère et vont entourer Jean et Bérenger qui discutent très fort. » (p.48). Les déplacements des personnages semblent être influencés par le bruit que font Jean et Béranger lors de leur dispute, tel des animaux dépourvus de bon sens et de logique.
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