Les Genres du Roman
Analyse sectorielle : Les Genres du Roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Octobre 2013 • Analyse sectorielle • 1 350 Mots (6 Pages) • 932 Vues
LES GENRES DU ROMAN
Le roman est un genre littéraire qui a connu de multiples formes de XVIIème siècle à nos jours. Le roman ne s'est vraiment développé qu'à partir du XVIIème siècle contrairement à la tragédie ou à l'épopée qui se sont imposées dès l'Antiquité. L'abscence de définition théorique rigide a permis l'éclosion de sous-genres multiples.
1. LE ROMAN ET LA REPRÉSENTATION DE LA SOCIÉTÉ
Les romanciers interrogent le rapport entretenu entre un héros et une société donnée, qu'elle soit imaginaire (idéalisée ou non) ou la plus vraisemblable possible.
Le roman pastoral :
Inspiré par les oeuvres antiques de Virgile, le roman pastoral raconte l'histoire de bergers amoureux fuyant la ville – symbole de corruption – pour vivre un amour idéal dans un cadre bucolique. Ce genre de roman permet au lecteur de s'extraire de la société de son temps et d'imaginer un lieu imaginaire et féerique.
Exemple : L'Astrée (1607 – 1627) d'Honoré d'Urfé est un roman-fleuve racontant les amours d'Astrée et de Céladon. Les deux amants se déclarent leur flamme dans un cadre merveilleux.
Le roman social :
Au XVIIIème siècle, les romanciers mettent la fiction au service d'une argumentation. Le roman permet de dénoncer les pouvoirs politiques et les vices du siècle. En déléguant la parole à un personnage, le roman se révèle une arme de choix contre les censeurs.
Exemple : Les Lettres Persanes de Montesquieu (1721) sont un roman épistolaire (par lettres) dans lequel deux Persans racontent leur voyage en France. Rica et Usbek dénoncent le pouvoir royal et d'autres institutions de la France du XVIIIème siècle.
Le roman réaliste :
Ce n'est qu'au XIXème siècle que le genre romanesque triomphe. Le réalisme devient alors une esthétique dominante. Dans cette perspective, le roman réaliste coresspond au reflet exact de la société, "l'illusion du vrai" comme le dira Maupassant dans la préface de Pierre et Jean.
Toutes les composantes de la société doivent être représentées au sein du roman : ouvriers, paysans, bourgeois, aristocrates, ... Les romans réalistes – et naturaliste – proposent ainsi une représentation objective de la réalité.
Cependant, ce souci de "faire vrai" se double d'une intention critique : les romanciers prennent ainsi pour cible les moeurs bourgeoises ou les notables de province.
Exemple : Dans La Curée (1872), Zola dénonce l'opportunisme de toute une catégorie de personnes attirées par l'argent. Ce vice du siècle s'incarne dans la figure d'Aristide Saccard, héros peu fréquentable du roman.
Le roman existenciel :
Au XXème siècle, le "roman existenciel" interroge la relation entre un protagoniste et une société qu'il juge absurde. Le romancier propose alors des oeuvres engagées pour dénoncer la condition de l'homme moderne.
L'étiquette de "roman existenciel" est accolée aux récits de Malraux, de Sartre ou de Camus qui mêlent la matière romanesque à un questionnement philosophique. Ils transposent leur pensée dans le roman et emploient ainsi un discours philosophique.
Exemple : Dans La Nausée de Sartre (1938), le narrateu-personnage, Roquentin, découvre la vanité de toute action. Cette révélation l'amène à s'interroger sur sa propre situation : "Je me tais, je souris d'un air contraint. La bonne pose devant moi une assiette avec un bout de camembert crayeux. Je parcours la salle du regard et un violent dégöut m'envahit. Que fais-je ici ? Qu'ai-je été me mêler de discourir sur l'humanisme ? Pourquoi ces gens sont-ils là ? Pourquoi mangent-ils ?"
2. LE ROMAN À LA PREMIÈRE PERSONNE
Depuis le XVIIème siècle, le roman a revêtu les apparences du genre autobiographique. En introduisant un narrateur-personnage, les romanciers ont donné un gage d'authenticité à leurs oeuvres.
Le roman-mémoire :
Au XVIIIème siècle, le roman à la première personne connait un grand succès. Ce genre de roman, couramment nommé "roman-mémoire", fait entendre les confessions d'un narrateur. L'auteur renforce ainsi l'illusion d'un dicours authentique prononcé par une personne réelle.
Il arrive même que le romancier fasse précéder son récit d'un avis au lecteur pour donner plus de crédit au témoignage.
Exemple : Marivaux fait précéder La Vie de Marianne (1742) d'un "avertissement" censé donner plus de vraisemblance au récit : "Comme on pourrait soupçonner cette histoire-ci d'avoir été faite exprès pour amuser le public,
...