Les Amants Magnifiques

Déterminer un titre : « L’arrivée de Chabannes, ami fidèle et amant déçu. »

A. Introduction :

• Suit immédiatement l’incipit.
• Introduit un nouveau personnage=Chabannes

• Ami fidèle du prince de Montpensier
• Devient amoureux de la princesse lorsque Montpensier part à la guerre.
• Confession amoureuse🡪refus de la princesse

• Cet extrait étoffe le portrait des personnages présentés et complexifie l’intrigue initial. Un nouveau rival entre dans le récit.

B. Analyse :

A. Introduction

(Présente le découpage et les enjeux de l’extrait. En principe, dans une analyse linéaire, le découpage de l’extrait influence le découpage de l’argumentation.)

Ce passage, qui suit immédiatement l’incipit de la nouvelle, introduit un nouveau personnage dans le récit, le comte de Chabannes, qui se caractérise par son statut ambigu : ami fidèle du prince de Montpensier, il devient amoureux de la princesse lorsque celui-ci repart à la guerre. La naissance du sentiment est immédiatement suivie par la confession amoureuse, puis par le refus de la princesse, fidèle à son époux. Le passage, introduisant un troisième personnage, participe non seulement à complexifier l’intrigue (le duc de Guise n’est plus le seul « rival » du Prince de Montpensier), mais il aussi met en lumière les qualités morales des principaux personnages de la nouvelle. C’est à travers cette double caractéristique de Chabannes, à la fois fidèle ami et amant déçu, que nous analyserons le passage suivant.

I. Situer le passage

II. Annoncer les « axes », les pistes de réflexions, qui constituent aussi les mouvements du texte.

III. Qualifier les enjeux du passage (En prenant un peu de recul, qu’est-ce qui, dans l’extrait analysé, est important pour l’économie du récit plus globalement ?

B. Analyse

C’est le corps du travail. C’est dans cette partie que l’on développe l’argument présenté dans l’introduction, en veillant à respecter la structure annoncée dans l’introduction. Attention : explication ne veut pas dire paraphrase. Il ne s’agit pas de résumer le texte ou de le reformuler, mais bien d’en dégager les enjeux thématiques et esthétiques, à partir des procédés stylistiques à l’œuvre. On mobilisera à cet égard les figures de style et les outils de la poétique du récit.

(Une amitié fidèle et réciproque avec Montpensier, la rencontre avec la princesse)

Le duc de Chabannes est d’emblée présenté comme un ami fidèle de Montpensier. L’admiration du premier pour le second, exacerbée par les adverbes d’intensité (« un si grand homme », « si cher »), le conduit à un acte particulièrement révélateur de son respect : la conversion - Chabannes quitte en effet le parti huguenot pour rejoindre le camp catholique. Loin d’être unilatérale cependant, cette amitié est réciproque : le duc de Guise défend Chabannes contre les accusations de Catherine de Médicis, ce qui, eu égard au contexte et au statut de la reine-mère, constitue un geste politique fort. Le duc de Guise confirme cette amitié en accordant à Chabannes la faveur de résider à Champigny avec sa femme pendant son absence. Le motif déploie un fort potentiel romanesque, dans la mesure où il oppose la pleine confiance du prince à l’attente du lecteur, qui peut d’ores et déjà anticiper la suite des événements : la vive admiration que Chabannes éprouve à l’égard de la princesse, renflouée par les hyperboles, suit un mouvement progressif marqué notamment par le sémantisme des verbes (« le comte demeura seul avec la princesse et continua d’avoir pour elle un respect et une amitié… » ; « la confiance s’augmenta de part et d’autre ») et les locutions adverbiales (« gagna bientôt l’estime », « il la rendit en peu de temps une des personnes du monde la plus achevée ») doublent en effet l’amitié innocente d’une certaine ambiguïté. La « sagesse » et l’« âge avancé » de Chabannes devaient en outre précipiter le scénario dans l’esprit du lecteur l’évolution de l’amitié au sentiment amoureux, Chabannes correspondant au caractère topique du « vieillard amoureux », abondamment représenté dans la littérature morale (voir Les Caractères de La Bruyère) ou dans la comédie (Molière, L’École des femmes) au XVIIe siècle.

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