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Le Compte Rendu du « Le Passage du Témoin »

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Par   •  12 Octobre 2018  •  Dissertation  •  1 939 Mots (8 Pages)  •  891 Vues

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Le Compte Rendu du « Le Passage du Témoin »

« Le Passage du Témoin » écrit par Jean-Philippe Pierron, est apparu en 2006, Editions du Cerf, à Paris. C’est un ouvrage littéraire sur la philosophie du témoignage.

L’ouvrage se divise en huit chapitres, dont chacun traite le témoignage d’un point de vue diffèrent, commençant par « L’explication étymologique grecque et latine du mot témoin », ce chapitre est suivi par les chapitres suivants dans l’ordre « le témoignage et le langage » , « le témoignage et littérature », « le témoignage et droit », « Le témoignage et  la connaissance », « le témoignage et les sciences religieuses » , « le témoignage et le martyre » et finalement «  l’éthique du témoignage ».

Dans l’introduction, l’auteur met l’accent sur l’importance du témoignage « Comme si le témoignage, dans la crudité et la nudité de son dévoilement, était devenu la seule manière d’entrer véritablement dans le vif du sujet, au cœur de la vérité » page11

Il met l’accent sur le contre témoignage et le faux témoignage qui jette le doute sur la parole des témoins et les rend peu fiable.

L’écrivain souligne l’importance du témoin : « Le témoin est un médiateur, une méditation, un passeur, une figure de transmission » page 14

L’écrivain a commencé par le chapitre «  Etymologie du témoignage » pour expliquer aux lecteurs le sens du mot témoignage dans ces origines gréco-latine. « Le témoignage, est l’acte ou le résultat de témoigner, c’est-à-dire d’attester, de déposer » page 22. Il donne une grande importance au témoin qui selon lui, est « porteur d’une vérité ». page 23

L’écrivain introduit le mot « martyre »dans le 1er chapitre ensuite il consacre le huitième chapitre pour en parler. Le mot martyre associe terriblement la parole et la mort. « Le martyre s’il constitue bien une situation extrême, révèle que l’on peut mourir au nom de ce qui fait vivre »page23

Plus que mémoire, le témoignage devient mémorial ; en effet grâce à la mémoire que le témoignage existe une fois raconté il devient inoubliable.

Le mot « survivance » est étroitement associé au témoignage , sans la survivance des témoins qui ont vécu les misères, il n’y aurait pas de témoignage ; c’est leur lutte contre la mort qui compte.

Le deuxième chapitre est étroitement lié au premier : c’est le « témoignage et langage ».  Comment le témoignage est-il fait ? Comment les témoins s’expriment-t-ils ? Le langage peut-il traduire le témoignage ?

« Le témoignage est un dire », c’est à travers le langage et les expressions utilisées que les témoins présentent leurs témoignages « tu peux me croire », « j’y étais , je l’ai vu », « je promets » , « je te jure ».

Le témoignage  est un travail de médiation au service de la transmission, le témoin est considéré comme un auteur qui a pour rôle de transmettre ce qu’il a vu et vécu « le témoignage est un  acte d’auteur, il suppose toujours une dualité essentielle, où l’on intègre et fait valoir une insuffisance, une capacité. » page 31

Le témoin est toujours engagé à son dire, il devient responsable de ce qu’il déclare et de ce qu’il représente « Cet engagement du témoin dans son témoignage est éclairé par la philosophie du langage. La sincérité du témoignage indique une présence du sujet à son dire » page 34.

La sincérité devient un mot clé dans le sujet du témoignage, c’est la fidélité du témoin qui compte, le témoin présente ce qu’il représente, c’est son engagement et sa parole qui font naitre dans le destinataire le sentiment de croire son dire. « Cette clause de sincérité pointe l’idée que le témoignage est radicalement présence du témoin à son dire », « le témoignage est bien révélateur d’une initiative linguistique. Dans son dire, le témoin n’est pas seulement constitué, il est également le constituant[…] son dire est un faire » page 38.

Cependant le langage est toujours mis en doute «  Mystère du témoignage donc, qui met à mal les relations du langage et de la réalité. Il interroge la capacité du langage à faire référence » page 40

C’est-à-dire la capacité du langage à représenter la réalité, en fait, tout dépend de la manière avec laquelle le témoin utilisera le langage « le témoin investit le langage pour s’y dire d’une manière singulière » page40

Le vocabulaire utilisé par le témoin sera critiqué par des historiens, les juges ou mêmes les lecteurs pour en vérifier la vérité et pour accéder à un témoignage fiable.

Le témoin silencieux est un élément vital, son silence est considéré comme parole fiable et honnête « le témoin silencieux, et ce n’est pas une tautologie, ne dit rien, tel est son dire ». page 55.

« Tenir parole , dans le cas du secret , signifie ‘se taire’ » page 57.

Le troisième chapitre « témoignage et littérature » tente de répondre à cette question, comment le témoignage peut-il décrire le mal et les catastrophes vécues par les témoins. Comment transmettre la scène vécue par les témoins aux lecteurs ? « Le projet du témoignage n’est pas seulement de raconter. Il ne se limite pas à une entreprise descriptive ou informative. »Page 61.

Le témoignage est toujours le contraire de l’écriture narcissique « le récit testimonial est aujourd’hui une forme de littérature qui constate avec bien des écritures volontiers narcissiques » page 59. Le témoignage est aussi différent aux écritures autobiographiques «  le témoignage n’est pas l’autobiographie. Comme écriture de soi, l’autobiographie ou les confessions explorent la singularité du soi dans l’infinie variété de ses mouvements intérieurs. » Page 61. Le témoignage n’est pas un témoignage sans un témoin, son rôle ne se limite pas de décrire ou dire son témoignage, il développe une subjectivité travaillée par lui.

Le témoignage est un enseignement plus que renseignement «  il profile une manière d’être homme et un style de rapport à la vérité »page 60.

Le témoignage est avant tout une entreprise informative, qui a pour rôle de raconter des faits vécus et des réalités révélées. « Le témoignage vise la transmission ».

L’écrivain se fond sur l’ouvrage de Svetlana Alexievitch « Derniers Témoins »  comme exemple de sa théorie se posant les questions suivantes : Comment a-t-elle utilisé le langage pour transmettre son message ? Comment le témoignage a-t-il pu révéler des vérités vécues par les témoins ?

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