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La nuit m'est trop courte, et le jour trop me dure - L'olive , Joachim du Bellay

Commentaire de texte : La nuit m'est trop courte, et le jour trop me dure - L'olive , Joachim du Bellay. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  5 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  8 184 Vues

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« La nuit m’est trop courte, et le jour trop me dure »

L’Olive, 1550, Joachim du Bellay.

Quelques éléments d’introduction, qui complèteront le cours sur Pétrarque.

            En même temps que La défense et illustration de la langue française (1549), du Bellay publie l’Olive, recueil de 50 sonnets, dont le nombre fut porté à 115 dans la 2e édition (1550).

L’inspiratrice : l’identité précise de la femme aimée n’est pas précisément connue ; il s’agit surtout d’une passion toute littéraire où la sincérité des sentiments tient peu de place : Du Bellay chante une maîtresse idéale, en s’inspirant jusqu’à les traduire presque littéralement, de Pétrarque et des poètes de son école.

Le pétrarquisme : voir le cours sur Pétrarque. Notre poème est un des meilleurs exemple de cette veine (=source d’inspiration). I Du Bellay se montrera plus critique vis-à-vis de son modèle dans sa satire «  Contre les Pétrarquiste », publié en 1553, après que la mode pétrarquisante a conquis, avec excès selon le poète, le monde littéraire français..

Idéalisme platonicien et inspiration chrétienne : Cette œuvre qu’on pourrait dire artificiel repose sur une conception  nouvelle de l’amour et de la beauté : l’amour pour la beauté terrestre traduit l’aspiration sublime de l’âme, prisonnière ici-bas, vers la beauté divine et idéale. À l’idée  d’un amour purement physique se substitue celle d’un amour chaste et pur, d’un élan vers la beauté et la perfection. En outre, dans quelques sonnets de la fin du recueil à l’idéalisme platonicien vient se mêler la foi chrétienne.

Éléments pour une lecture analytique :

  1. La forme du poème :

Forme fixe : sonnet, élaborée par Pétrarque au XIV e s. en Italie.

Le sonnet de Du Bellay est « régulier » = volonté de s’inscrire dans la tradition ;

Sonnet régulier = Rimes embrassées/Rimes embrassée /Distique/Rimes embrassées.

Les rimes : toutes féminines dans les deux quatrains, masculines dans les tercets = 1ère opposition entre les quatrains, qui forment un huitain, et les tercets qui forment un sizain.

  1. Le thème du poème

Dans ce sonnet, Du Bellay chante son amour pour Olive, une destinatrice idéalisée, source de bonheur mais aussi de souffrance. Ce paradoxe est constitutif de l’amant selon Pétrarque, dont Du Bellay s’inspire ici directement. Le lyrisme du poème sera donc l’expression d’une savante élaboration, emprunte de préciosité pétrarquiste, à travers les différentes images convoquées  -l’amant est prisonnier, il est blessé -, les très nombreuses figures de construction –parallélismes, chiasmes -, les figures de style    –allégories, métaphores – MAIS il sera aussi l’expression plus personnelle et plus authentique d’un désir plus incarné, à travers le champ sémantique du corps dans les 2 tercets, et dans le concetto , dernier vers qui, traditionnellement, donne son sens au poème.

1ère strophe :

Décasyllabes, entièrement en rimes féminines ( -e- caduc)

Le poète chante sa  souffrance dans les vers 1/2/3

Il exprime le bouleversement amoureux dont il est victime : il ressent et fait tout et son contraire ;

C’est la figure de l’antithèse qui illustre stylistiquement cet état, à travers :

V.1 parallélisme de construction, opposition terme à terme

V.2 reprise de la même structure

V.3  1ère évocation de la femme aimée à travers le déterminant «possessif « votre » 3ème personne de politesse : distance nécessaire : amour platonique, idéalisation.

« requiers votre grâce » : met l’amant en position de soumission ;

Allitération en consonnes dures : souffrance.

Syntaxe du 1er quatrain : 1 longue phrase , les 3 1ers vers : 6 indépendantes juxtaposées/coordonnées : elles constituent comme une description du bouleversement dont est victime le poète.

V.4  Seule  proposition contenant une relative , elle est syntaxiquement plus complexe que les précédentes car elle constitue une analyse de la situation, et non plus une simple description.  « Plaisir » et « endure » sont sous l’accent : plaisir dans la souffrance : topos pétrarquiste .

Synthèse : dès la 1ère strophe, le poète évoque son mal d’amour et, paradoxalement, le plaisir qu’il y prend. Il ne s’agit pas ici d’en faire le dévoilement progressif, mais de décliner de façon savante, et parfois virtuose, cette même idée.

2ème strophe :

Le  1er vers commence par le pronom « je », déjà fortement présent dans le 1er quatrain, sous la forme sujet ou COI. Cette strophe se place toute entière sous l’analyse des effets du sentiments amoureux :

V.5  chiasme

V. 5/7/8 : parallélisme de construction

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