L'Etranger, A.Camus, le meurtre de l'Arabe
Commentaire de texte : L'Etranger, A.Camus, le meurtre de l'Arabe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sarazobel • 13 Décembre 2017 • Commentaire de texte • 702 Mots (3 Pages) • 3 775 Vues
L’Etranger - Albert Camus – le meurtre de l’Arabe
Le meurtre, acte fatal au cœur des faits divers de nos jours est considéré comme tragique et ses deux acteurs, le meurtrier et la victime, portent respectivement les étiquettes dites du « méchant » et du « gentil ».
Dans le texte de Camus, on observe que les rôles sont inversés.
L’auteur, Albert Camus est né en Algérie, d’où le contexte spatial du roman. Ecrivain mais aussi philosophe, il impose avec l’Etranger le sentiment de l’absurde et de l’angoisse de l’homme moderne et approche le sujet du meurtre de manière peu classique.
Ce texte pose la question de la responsabilité et de la fatalité ; il interroge les rapports entre déterminisme et liberté. Comment cette scène fait -elle du narrateur une victime ?
On étudiera d’abord l’élément de décor qu’est le soleil et son influence sur le personnage puis le paradoxe du rôle du meurtrier selon Camus
On ressent fortement au début puis tout au long du texte l’évocation directe de la mort qu’est le soleil pour le personnage de Meursault. En effet, il compare en premier le soleil du jour du meurtre de l’Arabe à celui du jour de l’enterrement de sa mère et dit en ressentir les mêmes douleurs. Plus tard dans le récit, l’arabe lui présente son couteau avec lequel il va par la suite tenter de l’assassiner « dans le soleil » et on peut noter que la description de l’arme par Meursault est uniquement constituée de figures liées au soleil telles que : « la lumière a giclé sur l’acier » ou « comme une longue lame étincelante »
La métaphore du soleil représentant la mort est donc partie intégrante du texte.
Les deux personnages de retrouvant nez à nez, ils s’affrontent d’abord dans un duel de regards, également confrontés à la désagréable puissance du soleil qui, comme clairement expliqué, est source de souffrance pour Meursault qui, malgré lui, fait un pas en avant pour tenter d’atténuer la souffrance ; geste qu’il sait « stupide » par son inutilité mais qu’il réalisera malgré tout.
On constate par la suite que c’est cet unique pas en avant qui déclenche la violence entre les deux hommes.
C’est donc le soleil qui, indirectement, déclenche le duel et par conséquent le meurtre.
Camus aborde le thème du tragique en mettant en scène un meurtre qui parait classique à première lecture. A force d’analyse, on remarque que le meurtrier pourrait en fait être la victime ; en effet ce dernier, agressé par le soleil va tout d’abord tenter de s’en soulager par un pas en avant, ce qui déclenche l’attaque de l’Arabe et, par conséquent, la défense du futur meurtrier. En effet, Meursault, n’avait pas pour but premier d’assassiner l’Arabe. On peut voir dans le texte que le meurtre relève plus ou moins de l’autodéfense car il a été causé par un engrenage d’actions par lesquelles le narrateur a été comme attaqué à la fois par l’Arabe et le soleil.
Il est donc tourné par Camus au statut de victime.
On observera chez Meursault une prise de confiance en lui soudaine qui se déclenche lors du premier tir. Après ce, le narrateur se sent comme pousser des ailes et n’a aucun mal à achever l’Arabe par plusieurs coups de feu théoriquement inutiles mais qui symbolisent une prise de conscience.
On peut dire que Meursault se libère en se condamnant.
Le narrateur est donc victime tout d’abord de l’attaque physique du soleil, de l’Arabe mais aussi de sa prise de conscience, il est maintenant acquis pour Meursault qu’il est un être humain capable d’action propre même si, pour en arriver à cette libération il a fallu passer par la mort tragique d’un personnage
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