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Jean Cocteau, la machine infernale

Commentaire de texte : Jean Cocteau, la machine infernale. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  720 Mots (3 Pages)  •  692 Vues

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Commentaire littéraire

A. L’envoûtement du sphinx

Le discours du Sphinx a pour intention d’envoûter Œdipe. Dès le début de l’extrait, la didascalies « on voit qu’il lutte contre un charme » annonce le caractère magique de la scène.

Dans sa tirade, les phrases du sphinx sont longues, la virgule est le signe de ponctuation dominant. C’est l’accumulation qui caractérise cette partie, formant un véritable flux de parole ayant pour vocation d’ensorceler. Les énumérations s’enchaînent contenant des associations d’idées qui n’ont pas de liens apparents. Celles ci sont troublantes et le lecteur ressent une sensation d’étouffement. La tirade se compose d’un grand nombre d’accumulation de superlatifs et d’adjectifs au comparatif accompagnés de comparaisons comme "Mais plus adroit qu'un aveugle... sa proie de salive".Nous retrouvons également une énumération de verbe d'actions sur le modèle de Je + verbe + séries de compléments interminables « je sécrète, ….plainte céleste ». En outre, les effets de rythme qui proviennent des jeux d’allongement, ou d’abrègement qui ralentissent la parole, puis l’accélère , pour ralentir à nouveau ensuite produisent un discours hypnotique dans lequel le lecteur est plongé. Le dialogue ressemble à une berceuse captivante avec la présence de l’allitération du son « é » qui est répété : « gréé » ; « voilé » ; « ancré » ; « bercé ». A cela s’ajoute l’utilisation de l’adverbe d’intensité « si » qui provoque une nouvelle fois l’impression d’envoûtement.

La Sphinx est donc poétesse, artiste, que sa fonction meurtrière est un art. Sa tirade est d'inspiration surréaliste mais riches en allusions, en évocations poétiques. Son intervention est finalement très densément construite et témoigne de la parfaite maîtrise du langage de la Sphinx avec laquelle elle envoûte Œdipe.

B. Œdipe se voit déjà emprisonner

Le sphinx veut aussi charmer Œdipe comme lui a été séduit lorsqu’il l’a aperçut. Cependant Nous pouvons interpréter le fait que le Sphinx exerce son pouvoir dans le sens où il veut le manipuler afin de séduire le jeune homme qui, contrairement à lui, n’a pas été immédiatement charmé par son apparence plaisante de jeune fille. Dès le début de l’extrait, lorsqu’il lui avoue qu’il lui a plu, il tente de le manipuler en le faisant se sentir plus spécial qu’un autre voyageur. Œdipe lui répond comme si ses propos ne l’atteignait pas et qu’il ne le croyait pas mais son attitude corporel le trahit comme la didascalie nous le montre « On voit qu’il lutte contre un charme ». Pourtant, le Sphinx est sincère et réellement séduit. Lorsque le monstre souffle au jeune garçon de « s’abandonner » et de « ne pas résister », il voudrait qu’ Œdipe se laisse charmer, qu’il sombre face à lui. Il lui dit qu’il pourrait lui faire du mal mais au demeurant, sa menace n’est pas voulu. Le Sphinx veut qu’il lui appartienne. Nous retrouvons des idées d’emprisonnement mais aussi de mort dans la tirade du monstre avec des termes comme « filet des gladiateurs » ; « sanguinaires » ; « bourreaux d’Asie » ; « fatal » ; « poison » ; « amputerait » ; « peine de mort » ou encore « ligoter ». Cela représente ce qu’il voudrait lui faire subir. Le sphinx veut capturer Œdipe, on a l’image d’un fil qui est tissé : « déroule » ; « enroule » ; « nœuds » ; « tendus » ; « un fil qui te ligote avec les arabesques folles du miel qui tombe sur du miel  » mais également d’une boucle « bouclé comme la mer, la colonne, la rose » ; « la pieuvre ». Cela renvoie implicitement à une comparaison avec une araignée qui tisse sa toile, et serre pour "embobiner" Œdipe. Le miel renvoie également à une image d’engluement du héros et donc une sorte d’emprisonnement. D’ailleurs, on peut retrouver une allusion à l'étymologie du mot sphinx qui signifie "étrangleuse".A cela s’ajoute une réunion des contraires : « enroule/déroule » ; « tendre/d étendre » ; « nouer/dénouer » ; « souple dur » ; « tendu/bouclé » où nous retrouvons l’idée d’emprisonnement.

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