Fiche synthèse : JMG Le Clézio, « A la gare de Marseille », Désert (1980)
Fiche : Fiche synthèse : JMG Le Clézio, « A la gare de Marseille », Désert (1980). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar antho6262 • 18 Octobre 2018 • Fiche • 1 476 Mots (6 Pages) • 2 539 Vues
Fiche synthèse : JMG Le Clézio, « A la gare de Marseille », Désert (1980)
Introduction :
-Désert, roman d’apprentissage
-publié en 1980
-Le Clézio, auteur de renommé niçois qui a reçu le prix Nobel de littérature en 2008
-il s’inspire de ses nombreux voyages pour nous faire part de sa vision réaliste du monde
-œuvre binaire composée de deux récits bien distincts. Le récit A nous retrace la vie de Nour, homme bleu, dans les années 1910 au Maroc, pays colonisé par la France à cette époque. Le récit B est celui de Lalla qui, pour fuir la pauvreté du Maroc, entreprend un long voyage vers l’Europe à la fin du 20ème siècle, période marquée par les « 30 Glorieuses »
-cet extrait, issu de la partie « La vie chez les esclaves » du récit B met en scène Lalla qui observe les gens à la gare de Marseille. A travers la description de la gare, elle nous décrit les conditions de vie dans lesquelles elle vit au Maroc
Pb : En quoi le tableau que nous décrit Lalla de ce lieu symbolique est un miroir de la situation des immigrés ?
Axe I] : tableau réaliste
- points de vue → question 4 CNED
- description détaillé → question 1 CNED
Axe II] : Le lyrisme comme stratégie satirique
- la gare, lieu de transit → question 2 CNED
- lyrisme et dénonciation → question 3 CNED
Axe I] :
a)
- Lalla = observatrice discrète et presque invisible de la scène, en retrait + expression très familière et oralisée pers princ :
1→ démonstratif « ce » : « la gare c’est aussi un des endroits où l’on peut voir sans être vu », l.1
2→ présentatif « il y a » → tournures familières + regard jeune, innocent, naïf
-alternance de deux points de vue dans cet extrait :
1→ des l. 12 à 19 et 27 à 30, c’est Lalla qui voit la scène → champ lex de la vue (« Lalla les regarde », l.19 ; « et sa vue se brouille, parce que c’est cela qu’elle pense », l.42 → c’est par les yeux de Lalla que le lecteur est censé voir la scène
2→ pdv omniscient qui dépasse pdv interne du perso = donner vision complète de la vie et destin des immigrants de la gare = l’auteur emploie son personnage comme porte-parole
-ces deux pdv nous plongent dans un texte engagé qui a pour but de dénoncer les conditions de vie misérables comme celles des soldats vaincus ou de la maladie qui « déchire » les corps mais aussi la « misère », le « froid » et la « pauvreté » de la gare.
L’auteur, à travers ces différents points de vue, nous propose une description détaillée de la gare.
b)
- description de la foule de la gare de Marseille = caractérisée par la diversité → il y a des « méchants », des « violents », des vieillards, des « femmes », des « enfants », l.3-8
- différentes nationalités sont également énumérées : « noirs », « nord-africains », « des turcs, des espagnols et des grecs »
→ énumérations et juxtapositions = rendre compte de la foule diverse, lieu de croisement de personnes de tout horizon
-ce tableau très précis illustre de façon visuelle l’agitation générale : réalisme descriptif = notation de couleurs (« bariolées », « cramoisie », « sombres ») et détails sur vêtements (« chemisettes », « sac de plage », « vieilles vestes »)
-ce lieu est métaphorique et incarne la nature essentielle de la ville moderne, lieu de brassage des cultures et des peuples, mais aussi lieu d’agitation, de bruit, de confusion, où les hommes sont perdus → cf incipit où les hommes bleus sont perdus dans le désert.
La gare, décrite dans ce passage de manière très précise, comme une peinture va permettre la mise en place de différents registres dans le but de critiquer et de dénoncer la société de l’époque.
Axe II] :
-les voyageurs qui se croisent à la gare sont principalement des immigrés d’origines diverses : les « Noirs », l. 10 ; « les Nord-Africains », l.13 ; « des Turcs, des Espagnols, des Grecs », l.15 → pays variés sur le plan géographique mais à forte émigration
-les hommes décrits sont donc tout d’abord pauvres et leurs possessions résident dans quelques bagages encombrants→ zeugma dans « en traînant leurs bagages et leurs enfants trop lourds », l.37 → ce sont à la fois les bagages et les enfants qui sont trop lourds à porter
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