Eugène Ionesco - Rhinocéros
Dissertation : Eugène Ionesco - Rhinocéros. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar richardseek • 25 Avril 2020 • Dissertation • 680 Mots (3 Pages) • 596 Vues
Rhinocéros – Eugène Ionesco
Rhinocéros est une pièce de théâtre paru le 6 novembre 1959 et écrite par Eugène Ionesco. Dans cette œuvre, l’auteur décrit les méfaits du comportement humain face à la convention sociale et l’acceptation de normes par l’effet de groupe. Il se sert de cette image pour faire un parallèle avec la montée du fascisme juste avant la seconde guerre mondiale. De cette manière, on en vient à interpréter la symbolique du monstre que décrit l’auteur à travers le personnage de Bérenger. Pour ce faire, nous allons commencer par développer sur l’aspect du monstre en tant qu’adhésion à la foule, puis nous finirons par étudier l’opposition de cette définition en démontrant le monstre en tant qu’anomalie qui se refuse d’adhérer à la tendance populaire.
Dans sa pièce, l’auteur raconte l’histoire d’une maladie qui transforme la population en rhinocéros « féroce » (p28) et « fauve » p28. En effet, ces bêtes saccagent tout sur leur passage et se multiplient jour après jour. Pourtant, les personnes souffrantes de cette maladie tendent à accepter ce phénomène et abandonner le combat face à leur triste sort : « Parlons-en de la morale, j’en ai assez de la morale, elle est belle la morale ! Il faut dépasser la morale » (p104). En effet, on remarque ici une répétition du mot « morale » qui vient mettre l’emphase sur la critique de Jean sur l’aspect humain et ce qui le rattache à celui-ci avant sa transformation. C’est ici que l’auteur vient faire le parallèle avec la montée du fascisme en Europe dans les années 1930. Il vient dénoncer l’acceptation de la population et leur obéissance aveugle à un système pourtant révoltant (ici une maladie). Cependant, le protagoniste se rend à l’évidence et se voit lui-même finalement comme un monstre en comparaison au reste de la population.
En effet, cette épidémie dont souffre la population finit par atteindre Bérenger, qui se retrouve souffrant dans son lit, parfois visité par Daisy, son amour secret, ou encore Dudard, un de ses collègues. C’est dans l’acte 3 que Bérenger se refuse de se laisser avoir par la maladie. Il juge les autres comme « trop tolérant, trop large d’esprit ! » (p.128) ou encore « faible » (p.142) ou même « fou » (p.154). A travers ces propos, l’auteur, vient appuyer sur la haine que ressent le protagoniste pour les pauvres malades qui se laissent abattre. Pourtant, lui-même se fait reprocher d’être différent par ses proches : « vous voyez le mal partout » (p.104) ; « je ne crois pas en votre amitié » (p.99). Par ces mots et après avoir perdu son entourage pour finir « seul » (p.159), il regrettera son choix et finira par admettre qu’il est lui-même mauvais « je ne suis pas beau (…) ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort » (p.161) « je suis un monstre » (p.162). L’auteur vient ici appuyer sur le sentiment de culpabilité qui envahit peu à peu le protagoniste et qui vient lui faire penser qu’il est finalement un monstre et qu’il s’est trompé depuis le début. La solitude et la tristesse le rendent progressivement fou puisqu’il essayera même de se comporter comme un rhinocéros pour forcer la transformation.
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