Etude linéaire (acte III scène 3) Tartuffe de Molière

Réponses aux questions préparatoires à l’étude linéaire 3, III, 3

1°- III, 1: Que Dorine rappelle t-elle à Damis concernant Tartuffe et Elmire?

Dorine pense que Tartuffe a des sentiments amoureux « douceur de cœur » (v. 837) pour Elmire. Elle conseille à Damis de laisser faire sa belle-mère pour essayer d’empêcher le mariage de Mariane et de Valère en jouant de son influence sur le dévot : « Sur l’esprit de Tartuffe elle a quelque crédit ; / Il se rend complaisant à tout ce qu’elle dit » (v. 835-36), « Sur l’hymen qui vous trouble elle veut le sonder, / Savoir ses sentiments, et lui faire connaître/ Quels fâcheux démêlés il pourra faire naître » (v.840 à 842).

2°- III,3: Quels sont les enjeux de la scène pour Elmire? Pour Tartuffe?

Elmire doit donc dissuader Tartuffe d’épouser Mariane en se servant de l’influence qu’elle a sur lui et en jouant sur la séduction.

Tartuffe, pour la première fois seul avec Elmire, espère certainement la séduire en lui montrant ses sentiments. Cependant, à cause de son statut de dévot, il ne peut aimer une femme ; il doit donc lever ce problème lié à la religion. Se pose un autre problème moral : il a été recueilli par Orgon. Une relation adultère est donc doublement impossible : en plus d’être hypocrite, Tartuffe serait ingrat et injuste.

3°- Repérez les différents mouvements de la scène en les résumant rapidement.

v. 879 à 896 : Dialogue banal et aimable autour de la santé d’Elmire

        Tartuffe se préoccupe vivement de la santé d’Elmire, ce qui s’oppose déjà à l’indifférence montrée par Orgon pour sa propre épouse (I, 4). Tout en conservant un langage religieux, il essaie de lui plaire et certaines répliques sont ambiguës « Le plus humble de ceux que son amour inspire » (v. 882) ou laissent percer ses sentiments « On ne peut trop chérir votre chère santé » (v.892). Elmire lui répond de façon aimable mais, dans certaines répliques, elle s’amuse des excès de Tartuffe « Votre zèle pour moi s’est trop inquiété. » (v.891), « C’est pousser bien avant la charité chrétienne » (v.894).

v. 897 à 933 : Le quiproquo : Elmire veut parler à Tartuffe du mariage avec Mariane mais Tartuffe veut lui déclarer son amour. La conversation est ambiguë et sans cesse déviée.

        Elmire ramène la conversation sur le sujet qui l’intéresse, le mariage, mais ses propos sont évasifs « affaire » et ambigus, soit pour amadouer Tartuffe, soit pour le démasquer « J’ai voulu vous parler en secret d’une affaire, / Et suis bien aise ici qu’aucun ne nous éclaire. » (v.897-98), « ce que je veux, c’est un mot d’entretien,/ Où tout votre cœur s’ouvre, et ne me cache rien. » (v.903-904).

        Encouragé par cette ambiguïté, Tartuffe essaie de faire comprendre à Elmire qu’il l’aime en mêlant langage dévot et galant mais les mots laissent place aux gestes et Tartuffe est de plus en plus entreprenant et grossier (v.913 à 921).

        Elmire doit repousser ses avances sans le brusquer, elle feint de ne pas comprendre.         Finalement, pour dissiper tout malentendu, elle parle clairement de la proposition de mariage mais le quiproquo continue et un renversement s’opère : Tartuffe essaie toujours de faire comprendre à Elmire qu’il l’aime mais celle-ci feint de ne pas comprendre et justifie par la dévotion les propos de Tartuffe.

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