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Dissertation sur la pitié

Commentaire d'oeuvre : Dissertation sur la pitié. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  913 Mots (4 Pages)  •  568 Vues

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Gourvenec Niels         

La souffrance est un état prolongé de douleur physique ou morale, elle  est présente dans notre monde depuis toujours, et on pourrait évoquer l’exemple d’une souffrance contemporaine en citant celle du peuple des Ouïghours, minorité musulmane présente en Chine et en Asie. Les Ouïgours subissent de lourdes discriminations conséquences de  l’instauration d’une politique répressive contre leur communauté par la République populaire de Chine en 2010. Des milliers d’entre eux sont ainsi déportés dans des “camps de déradicalisation” où ils sont victimes de torture,de violence, de viols … On pourrait comparer cette situation à un ethnocide actuelle, c’est pourquoi ces atteintes aux droits fondamentaux peuvent nous questionner sur le sujet de la pitié. Dans cette interprétation nous verrons comment Rousseau définit le sentiment de pitié dans un extrait de son œuvre Émile ou de l'Éducation. Rousseau affirme que pour éprouver de la pitié, il faut être capable d’imaginer la souffrance d’un autre à partir de la sienne. Pour s’interroger sur cette notion de pitié, nous allons tout d’abord démontrer qu’éprouver de la pitié signifie être capable de souffrir pour un être semblable en se représentant sa souffrance à partir de la nôtre. Puis nous verrons que cette faculté d’éprouver de la pitié pour nos semblables naît par le biais de l’imagination.

        Premièrement la pitié selon Rousseau est le “premier sentiment relatif qui touche le cœur humain selon l’ordre de la nature”. Ce sentiment  porte à compatir aux souffrances ou aux faiblesses d’autrui. La pitié est donc directement liée à la compassion. Ce sentiment naît en se représentant la souffrance d’autrui, mais pour éprouver de la pitié, il faut être capable de souffrir pour un être semblable, c’est-à-dire  quelqu’un qui est pareil à nous même, un être humain. Le mot semblable place tout le monde sur le même socle d’égalité. Rousseau dit que pour devenir “sensible” et “pitoyable”  et donc ressentir de la pitié, il faut savoir “qu’il y a des êtres semblables [...] qui souffrent ce qu’[on] a souffert”, “qui sentent les douleurs qu’[on] a senties, et d’autres dont [nous devons] avoir l’idée comme pouvant les sentir aussi”. Rousseau, à travers cette citation, nous montre l’universalité de ce sentiment qu’est la pitié à savoir  un sentiment qui touche tout le monde. De plus, pour éprouver de la pitié, il est nécessaire d’imaginer la souffrance d’un autre à partir de la sienne, de sa propre expérience car on ne peut imaginer la souffrance. Cependant il est possible d'imaginer une situation qui pourrait faire souffrir, mais pas la souffrance en elle-même.

Deuxièmement, nous allons démontrer que la faculté d’éprouver de la pitié pour nos semblables provient de l’imagination. Comment tout d’abord appréhender la notion d’imagination ? Il s’agit d’une fonction propre à l’homme et  par laquelle l'esprit voit, se représente, sous une forme sensible, concrète, des êtres, des choses, des situations dont il n'a pas eu une expérience directe. L’imagination est donc une représentation du monde qui nous entoure et qui varie entre chaque être humain en fonction de leur sensibilité, c'est-à-dire la capacité de pouvoir éprouver des perceptions et des sensations. L’imagination est donc opposée à toute forme d'expérimentation du monde par les sens car ces expérimentations ne sont pas des représentations de notre monde mais des perceptions bel et bien réelles. On peut donc en conclure que grâce à la pitié, tout humain a la capacité de se représenter une situation dont il n’a pas eu l'expérience directe. Ainsi, selon Rousseau, pour nous laisser nous émouvoir à la pitié il faut “nous [transporter] hors de nous et nous [identifier] avec l’animal souffrant ; en quittant, pour ainsi dire, notre être pour prendre le sien”.  On observe clairement dans cet extrait que Rousseau lie le sentiment de pitié à la faculté de l’imagination qui nous permet de nous identifier à la personne ou l’animal souffrant. L’identification c’est le fait d’ être capable de se mettre à la place de quelqu’en et par conséquent, d’imaginer et de ressentir ses émotions. Ce qui veut dire que sans imagination, il n’y a pas de pitié et on peut confirmer cette idée par une citation de Rousseau : “ Ainsi nul ne devient sensible que quand son imagination s’anime et commence à le transporter hors de lui”. L’imagination est à la base de la pitié. Mais on peut donc se poser la question suivante : les animaux possèdent-ils de l’imagination ? Et par conséquent on pourrait aussi se demander si ils éprouvent quelconque forme de pitié ou compassion pour leur congénères.

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