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Commentaire composé "J'ai un amant", Madame Bauvary, Flaubert

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Par   •  30 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  1 332 Mots (6 Pages)  •  13 723 Vues

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Commentaire composé : « J’ai un amant », Madame Bauvary,

Flaubert, 1856

« L'amour, c'est un lit où l'on met son cœur pour le détendre » disait Gustave Flaubert en 1846. Ce dernier est un auteur normand d’origine passionné par le romantisme, ayant vécu au XIXème siècle, qui travaillait beaucoup son style pour rechercher la perfection, et qui a rédigé  Madame Bovary en 1856. L’opinion de Flaubert pour l’amour est parfaitement retranscrite dans Madame Bovary, roman rédigé par ce dernier en 1856, à travers le personnage d’Emma. Il s’agit d’une jeune femme de province influencée par ses lectures romantiques, menant une vie médiocre avec son mari, Charles, médecin de campagne ennuyant et qui rencontrera par la suite Rodolphe, un riche propriétaire avec qui elle goute l’exaltation équivoque de l’adultère. Dans Madame Bovary, Flaubert rejoint les préceptes du réalisme, qui a pour but de décrire le monde et la société contemporaine, dans toutes ses composantes, s’opposant au romantisme. Ainsi, Madame Bovary est la reproduction exacte de la vie et elle exclut tout élément romanesque. Nous nous attarderons plus particulièrement sur l’extrait « J’ai un amant ! » (Partie II, Chapitre 9) moment pendant lequel l’héroïne éprouve sa joie d’avoir un amant, une scène très importante du roman.

Mais en quoi les sentiments d’Emma Bovary exprimés par l’auteur sont –ils énigmatiques ?

        Il sera dans un premier temps intéressant d’aborder dans un premier temps le lyrisme d’Emma, qui ressent à ce moment des sentiments tout à fait divers. Cependant, cette perspective se révèlera trop limitée, et nous nous apercevrons que l’auteur mêle à la fois de l’ironie aux émotions de l’héroïne, et aussi une dénonciation de sa liaison amoureuse.

        

Le lyrisme d’Emma est extrêmement important dans cette scène : cette dernière expose ses sentiments personnels « dès qu’elle se fut débarrassée de Charles », son mari. Heureuse, cette dernière, à travers une focalisation interne mise en place par Gustave Flaubert, laisse percevoir son point de vue : « elle voyait », « elle sentait », « en s’apercevant dans la glace, elle s’étonna », « n’apparaissaient qu’au loin »… Emma Bovary met par ailleurs ses sens à l’épreuve : « voyait », « s'apercevant », « sifflaient », « sentait encore l'étreinte », « se délectait », « savourait »…  pour faire un point sur elle-même et profiter pleinement de ses bonheur. De plus, différents champs lexicaux sont développés. Il apparaît dans un premier temps celui d’un choc (« étourdissement ») suivi d’une sensation éprouvée par Emma d’une transformation physique grâce à « quelque choses de subtil » de son corps : « Jamais elle n’avait eu les yeux si grands, si noirs, d’une telle profondeur ». Puis vient le large champ lexical du bonheur : « étourdissement », « transfigurait », « fièvre », « joies de l'amour », « passion », « bouillonnement joyeux »… développé parallèlement au champ lexical de la nature : « le feuillage frémissait », « les joncs sifflaient », « les sommets du sentiment étincelaient », « tout en bas », « dans l'ombre ».

De plus, la sensation amoureuse d’Emma est comparée à celle éprouvée par exemple par de la drogue : « extase », « délire »… grâce à quoi cette dernière est plongée dans « quelque chose de merveilleux ». Cependant, bien que nous, lecteurs, ayons accès à l’ensemble des pensées de, celle-ci ne s’exprime pas pour autant à la première personne du singulier (je) qui contribue, dans un texte lyrique, à la mettre elle-même en valeur avec l’expression de ses sentiments personnels. Elle est en effet décrite par la troisième personne du singulier, à savoir « elle ». Néanmoins cela ne nous empêche pas d’accéder aux propos d’Emma, comme « J’ai un amant ! J’ai un amant » ou bien des phrases employées dans le style indirect libre : « Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré », « N'avait-elle pas assez souffert ! », ce qui nous plonge directement dans l’état d’esprit. Ce texte, écrit en outre dans un rythme ternaire (« les arbres », « les chemins », « les fossés » ; « passion », « extase », « délire » ; « sans remords », « sans inquiétude », « sans trouble ») ponctué de plusieurs accumulations (« si grands », « si noirs », « ni d'une telle profondeur »…) et diverses figures de style (comparaison : « … comme à celle d’une autre puberté… » ; oxymore : « fièvre du bonheur »…) rejoint donc les bases du romantisme, porté par un style lyrique. Le but est, ici, est de parler des sentiments profonds d’Emma. Mais nous allons nous apercevoir que Flaubert satirise le romantisme dans ce passage, pour aller vers une dénonciation de pensées plus « crues » d’Emma.

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