Commentaire composé et question de corpus sur l'Ecole des Femmes
Commentaire de texte : Commentaire composé et question de corpus sur l'Ecole des Femmes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Théo Battut • 25 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 2 968 Mots (12 Pages) • 802 Vues
Question de corpus et commentaire composé de type bac sur l’Ecole des Femmes :
Comment et à quelles fins les dramaturges mettent-ils en place, dans les scènes représentées dans ce corpus, un effet de théâtre dans le théâtre ?
La question de corpus porte sur trois textes notés A, B et C. Le document A est un extrait de l’œuvre de Molière, L’Ecole des femmes qui a été écrite en 1663, c’est une pièce de théâtre comique. Le document B est un extrait de l’œuvre de Molière, La Critique de l’Ecole des femmes, c’est une pièce de théâtre autoréflexive composée d’un seul acte, qui a été écrite en 1663 en réponse à la querelle de L’Ecole des femmes. Et enfin, le document C, est un extrait de l’œuvre de Jean Genet, Les Bonnes qui est une comédie absurde et qui a été écrite en 1947.
Dans un premier temps, nous nous attarderons sur les différentes marques qui permettent la mise en place de théâtre dans le théâtre dans les textes, A, B et C. Puis dans une deuxième et dernière partie, nous répondrons à la question « A quelles fins le théâtre dans le théâtre a été mis en place par les dramaturges dans ces différents extraits de pièce de théâtre ? »
Nous pouvons remarquer que l’effet de théâtre dans le théâtre présent dans les documents A, B et C est traduit par différentes marques qui sont communes aux différents textes.
Dans le texte A, il n’y a qu’un public, Arnolphe. Il écoute le récit d’Agnès, qui ne feint pas son émotion et qui ne sait pas que ce qu’elle raconte, met Arnolphe au supplice. Seul le spectateur de la pièce est dans la confidence grâce aux apartés qu’il fait. D’autre part, dans les textes B et C, nous remarquons différents publics. Dans le texte B, nous relevons le parterre qui est le public de la comédie que donne le personnage nommé « une de nos amis » l.1 ; est-ce le « marquis » interpelé l.8 ? Nous retrouvons aussi le marquis qui est le public de la comédie que donne le parterre et enfin Dorante qui est à la fois spectateur puisqu’il assiste à la représentation et metteur en scène du marquis (dans sa narration) surtout et du parterre. Il en tire une conclusion sur le jugement littéraire du parterre en opposition avec le jugement avec les doctes (« parmi ceux qui le composent […] ridicule »). Et à l’intérieur du texte C nous observons deux publics, Solange qui est le public de Claire et réciproquement Claire qui est le public de Solange.
Dans le texte A et C, nous pouvons relever différentes conventions théâtrales, dans le texte A, il est possible de supposer qu’Agnès contrefait sa voix pour jouer les deux personnages qu’elle endosse, c’est-à-dire son propre personnage et la vieille, de plus nous pouvons noter la présence d’un décor vers 1 « porte » et vers 12 « balcon ». Et dans le document C, des costumes sont utilisés, « Claire endosse les vêtements de sa maîtresse », mais aussi des accessoires, « miroir » et « réveil ». Différemment, dans le texte B, les conventions théâtrales sont peu présentes, nous n’en observons qu’une, un décor l.1 « sur le théâtre » qui équivaut à sur la scène.
Une suite d’évènement est présente dans tous les textes. Dans le texte A, Agnès rapporte au discours direct et au présent de narration, les arguments de la vieille qui sont des actions car ce sont ceux-ci qui vont engager Agnès à ouvrir au galant. Dans le texte B, nous observons la présence d’un récit donnant des informations sur l’attitude du marquis qui « l’autre jour » (l.1) a assisté à L’Ecole des femmes et sur la réaction du parterre. Le marquis « écouta avec un sérieux […] fit » l.1 à l.10 : l’acteur se rend ridicule et lui-même juge le parterre ridicule (« regardant le parterre en pitié ; et quelquefois aussi, le regardant avec dépit » l.4 et 5). Et enfin dans le texte C, nous remarquons qu’un dialogue a lieu entre les deux jeunes femmes, il devient de plus en plus violent (c’est une dispute), et des coups sont portés. Madame (Claire) fait l’objet d’acerbes propos de la part de Claire (Solange).
Le document A ne présente qu’un seul acteur, Agnès, tandis que les documents B et C en présentent plusieurs. En effet, dans le document B, les acteurs sont, d’une part, « Un de nos amis » l.1 (« marquis » l.8) qui est contempteur (« pitié » ; « dépit » l.5) soit des réactions du parterre soit de la partie du public qui appartient au Tiers-Etat et d’autre part le parterre qui est objet de spectacle pour le marquis. Et dans le document C, comme acteurs, nous notons Claire qui joue sa maîtresse et Solange qui joue Claire, en jouant ainsi, elles se permettent, dans un retournement carnavalesque de libérer les tensions de classe et de démystifier la bourgeoisie.
L’effet de théâtre dans le théâtre présent dans les différents textes, a de nombreux buts qui peuvent être similaires ou différents.
Dans le document A, la conversation ainsi rapportée attise la jalousie d’Arnolphe et met en avant la transformation d’Agnès. Le spectateur est mis dans la confidence et a une posture de supériorité. L’effet de théâtre dans le théâtre montre l’échec de l’éducation du barbon dès le début de la pièce et sert ici à un intérêt dramatique. Différemment dans les documents B et C, l’effet sert non pas pour un intérêt dramatique mais pour la traduction d’une visée critique. La scène du document B est un argument en faveur de la thèse de Dorante : L’Ecole des femmes est une bonne pièce pour la première raison qu’elle plaît au parterre (la première règle n’est-elle pas de plaire ?) : Dorante est un honnête homme, il rejette la prévention, les a priori au profit de l’objectivité du jugement. Similairement, le document C sert à une visée critique, Jean Genet règle ses comptes avec une bourgeoisie spectatrice de son théâtre, et dont il juge les valeurs contestables.
Nous avons donc pu voir que l’effet de théâtre dans le théâtre peut être mis en place grâce à la présence dans le texte d’un ou plusieurs publics, de conventions théâtrales (maquillage, costumes, décors, accessoires…), d’une suite d’évènements (action) ou encore d’un ou plusieurs acteurs agissant et parlant. Cet effet peut servir à des intérêts dramatiques ou à l’expression d’une visée critique.
Commentaire composé sur la scène 5 de l’acte II, du début jusqu’au vers 586 (« j’aurais tout accordé ») :
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