Commentaire composé enterrement de Geneviève
Commentaire de texte : Commentaire composé enterrement de Geneviève. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JEFLegend • 1 Mai 2021 • Commentaire de texte • 719 Mots (3 Pages) • 1 020 Vues
Commentaire composé sur l’enterrement de Geneviève
Emile Zola est une figure emblématique du naturalisme pendant la seconde moitié du 19ème siècle.
Au bonheur des Dames est un livre qui décrit la vie de personnages appartenant à la famille Rougon-Macquart en évoquant tous les problèmes de la société. Le passage de la mort de Geneviève est pathétique et nous fait prendre conscience de l’essor des grandes surfaces qui exercent une concurrence déloyale sur les petits commerçants indépendants. Tout d’abord nous mettrons en avant le caractère triste et émouvant de ce passage puis le lien de cette mort avec le reste du livre.
Tout d’abord, le passage de la mort de Geneviève dans le roman « Au bonheur des Dames », d’Emile Zola est riche et complexe ; il possède toutes les caractéristiques d’un extrait de roman naturaliste tout en montrant une certaine originalité de construction. Le rythme est long et triste. Les longs dialogues (lignes 355, 385), la tristesse constante ressentie, tous les éléments rappelant l’implication d’Au Bonheur des Dames dans la mort de Geneviève (lignes 293, 302, 273, 295) comme la comparaison de « ce pauvre corps de jeune fille, (…) la première victime tombée sous les balles au temps de la Révolution ». Tous ces éléments entraînent une répétition qui accentue la tristesse de la scène.
Ensuite, en suivant les codes du naturalisme, son texte est construit comme la majorité de ses œuvres, basé sur l’histoire et les péripéties d’un membre de la famille Rougon-Macquart dans un certain environnement social. Ce passage montre le paradoxe entre le fait que Denise travaille pour le magasin qui a détruit la vie de son oncle, sa tante, et sa cousine ainsi que de tous les petits commerçants. Bourras tient un rôle très important dans cette scène ; il rappelle la situation misérable des personnes présentes en utilisant des métaphores (lignes 329 à 346, 352-353, « A la marche aveugle et muette de bœuf assommé, il lui semblait entendre le piétinement d’un troupeau conduit à l’abattoir », 392-398, « Tous les visages de ces boutiquiers, (…) des paupières jaunes de bile, meurtries par les chiffres, se détournèrent » et des mots forts « La terre se détraque ».
Dans ce riche passage, Zola utilise ses talents de naturaliste pour donner plus de consistance à la scène. Tout en décrivant Geneviève dont la situation fait pitié au lecteur, il évoque des problèmes de son temps. Puis l’auteur livre un long discours en faisant dialoguer des personnes sur lesquels on a des préjugés. Par exemple, Bourras représente le vieux fou obstiné qui ne veut pas céder sa maison alors que cela sera bien plus bénéfique pour lui de la vendre. Colomban et Jean représentent les deux jeunes adultes sans principe, sans pitié pour ce qu’ils laissent derrière eux.
On comprend par l’enterrement de Geneviève que la fin des petits commerces est arrivée (Comparaison ligne 352 à 354, 400) : la mort de Geneviève met fin aux espoirs des commerçants même de Bourras qui est pourtant très tenace. Cela marque une des dernières étapes du livre, la plus triste avant la réussite de Denise.
Le passage montre d’une manière pathétique de la mort de Geneviève, insistant sur sa jeunesse, sa douloureuse agonie, la peine extrême de ses proches. Mais, à travers la mort de Geneviève et son enterrement, Zola montre en même temps la mort du petit commerce qui ne peut s’opposer à une force qui le dépasse. Cependant si Zola rend compte d’une certaine réalité de son temps, il faut constater qu’il ajoute une visée romanesque à son histoire. Ce qu’a dit l’auteur au sujet de la situation des petits commerçants au 19ème siècle peut être transposé dans le monde actuel ; en effet, les grandes surfaces et le géant Internet monopolisent en grande partie le marché global et entrainent une concurrence déloyale vis-à-vis des petits commerçants.
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