Caractéristiques de l'existence dans la poésie française du 16ème siècle
Analyse sectorielle : Caractéristiques de l'existence dans la poésie française du 16ème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dreydrey60 • 5 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 376 Mots (2 Pages) • 910 Vues
Littéralement, cette phrase signifie « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». Elle est tirée de vers latins du poète Horace, intéressé par l'épicurisme et le stoïcisme (dans ses Odes, I, 11, 8 « À Leuconoé », 23 ou 22 av. J.-C.). Elle résume le poème qui le précède et dans lequel Horace cherche à persuader Leuconoé de profiter du moment présent et d'en tirer toutes les joies, sans s'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort.
Carpe est une forme impérative venant du verbe latin carpo, carpis, carpere, carpsi, carptum. Ce verbe a pour signification primitive « brouter » (de l'herbe), « cueillir » (une fleur) ; puis « déchirer, censurer, trier, choisir, goûter, profiter ».
Rendu célèbre auprès du grand public depuis l'Antiquité, l'extrait Carpe diem fait l'objet d'une mauvaise interprétation : traduit par « Profite du jour présent » (alors que les deux mots signifient « cueille le jour ») et compris comme une incitation à l'hédonisme le plus fort, peut-être le plus aveugle, il perd tout rapport avec le texte original qui, au contraire, incite à bien savourer le présent (sans toutefois récuser toute discipline de vie) dans l'idée que le futur est incertain et que tout est appelé à disparaître.
C'est donc un hédonisme d'ascèse, une recherche de plaisir ordonnée, raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir. C'est un hédonisme a minima : c'est un épicurisme (Horace faisait partie des épicuriens de l'ère romaine).
Symbolique[modifier le code]
On peut rapprocher ce vers, devenu une maxime, de ces mots tirés du même poème : Spatio brevi / Spem longam reseces, soit « Ôte le long espoir à tes jours comptés » (littéralement « Retranche l'espoir durable au bref laps de temps »).
La rose, fleur rapidement fanée et qu'il faut cueillir dès sa floraison, est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l'existence humaine dans la poésie française du XVIe siècle, en particulier avec les poètes de la Pléiade. Ronsard écrit ainsi : « Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène. Le même thème sera repris au XVIIe siècle par les poètes anglais Robert Herrick et Andrew Marvell ainsi qu'au XXe siècle par Raymond Queneau dans son poème Si tu t'imagines.
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