Analyse linéaire de l’aveu de Phèdre à Oenone
Commentaire de texte : Analyse linéaire de l’aveu de Phèdre à Oenone. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Agathe Theillaumas • 18 Mai 2022 • Commentaire de texte • 967 Mots (4 Pages) • 617 Vues
1er mouvement : le récit que P fait du coup de foudre et de ses conséquences sur sur sa raison et son corps
La tirade débute par métaphore de l’amour qui insiste sur l’idée que l’amour est une passion qui fait souffrir. On relève une coupe forte à l’hémistiche, comme une introduction. Elle va expliquer la cause, l’origine de ce drame (apparition des temps du passé ) : c’est le début du récit. Celui-ci se caractérise par la proéminence de termes appartenant au champ lexical du mariage, associé à la stabilité : -sous les lois de l’hymnen- renforcé par la préposition - sous - qui leurs donnent de la puissance + antéposition. A ce stade du récit Phèdre semble avoir établi une stabilité inébranlable : anaphore en -mon qui donne un rythme ordonné au vers. Cependant l’allocution adverbiale - à peine - met le lecteur sous tension : accélération accentuée par l’enjambement entre les vers 1 et 2. La périphrase - fils d’Egée - ( sentiment de distance ), désignant Thésée, montre que Phèdre n’ose pas nommer son mari par son prénom car elle se sent couplable. Elle introduit son coup de foudre pour Hyppolyte par un oxymore le désignant : - superbe ennemi - qui associe un adjectif mélioratif à un adjectif péjoratif ( P ne peut s’empêcher d’aimer H ). La réplique particulièrement célèbre - je le vis, je rougis, je palis à sa vue -, par un rythme ternaire qui renforce la gradation, résume en un bref vers l’enchaînement des actions ( + -je symbolise le lyrisme). Le choc et tellement grand que P ne contrôle plus son corps : champ lexical du corps amoureux ( yeux/ voir/ sentis/ corps/transir/brûler ) + antithèses ( « rougis / pâlis » « transir/ brûler ») montre le trouble incontrôlable et irrationnel qui saisit P. Elle demeure un personnage tragique qui inspire horreur et pitié ( catharsis : purgation des passions).
2ème mouvement : le premier remède de P ( honorer Vénus )
Phèdre accuse Vénus qui lui aurait jetée un sort ( en raison de son lien de parenté avec le dieu du soleil ). - feux redoutables - : dangerosité de l’amour associé métaphoriquement au feu. Le thème capital pour Jean Racine de la fatalité est évoqué : - tourments inévitables - adjectif épithète. Le premier remède que Phèdre trouve pour résister à sa passion interdite est d’honorer Vénus : on relève le champ lexical du rituel religieux ( - temple - ; - autels - ; - encens - ; - voeux - ; - victimes - ). P résiste avec détermination aux assauts de Vénus : - assidus - ; - à toute heure - + -JE qui montre qu’elle tente de prendre en main son destin ( UBRIS : orgueil des hommes s’opposant aux dieux ) + pléonasme - moi-même -. Cependant P, avant même de narrer son combats, annonce sa défaite : verbe modalisateurs qui exprime l’incertitude ( - je crus - ). Le désespoir et de Phèdre apparaît par ses phrases exclamatives aux vers 15 et 22 : l’amour est associé à la maladie ( - incurable - ; - remèdes impuissants - ) + hyperbole - comble de misère - renforcée par la césure à l’émistiche. Ainsi, malgré sa tentative, la passion de P reprend le dessus sur sa raison : on le voit avec le retour du champ lexical du corps ( - ma main - ; - ma bouche - ; - mes yeux - ) qui montre sa perte de contrôle. Cette passion évolue même en folie au vers 21 car P confond Vénus et
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