Analyse des Lais

Dans un premier temps, il est de toute évidence que l’amour est un élément incontournable dans le lai de Lanval. Dans l’extrait en question, le narrateur illustre l’idée du genre littéraire courtois par la beauté. Le lecteur le constate, tout d’abord, lorsque le personnage principal rencontre deux demoiselles d’une « beauté ravissante » (p.207). Elles lui disent que leur « belle » (p.209) et « gracieuse » (p.209) maitresse l’attend avec impatience. Une fois rendu, le chevalier est complètement époustouflé au moment où il aperçoit l’« élégance » (p.211) de cette dernière. Le champ lexical de la beauté qui parsème le texte permet de faire ressortir la splendeur des personnes dans l’histoire. Elles sont dépeintes ainsi, afin de mettre en valeur le fait que ceux décrits proviennent de la noblesse. Une tension amoureuse entre les personnages est le résultat de l’atmosphère créée par le narrateur. À ce propos, lorsque Lanval pose ses yeux sur la fée, il ne peut s’empêcher de l’admirer et affirme qu’elle est dotée d’« une peau plus blanche que la fleur d’épine » (p.213). La comparaison présente met en parallèle la teinte de peau appartenant à la maîtresse à celle d’une « fleur d’épine ». Cette description physique donnée par le chevalier démontre qu’il est totalement ébloui par l’apparence de la femme. Le lecteur peut alors apercevoir de la beauté féminine du point de vue du jeune homme. D’autre part, outre la beauté, on découvre aussi que la soumission de l’amant est un élément présent dans ce passage du lai. Quand l’amant s’adresse à la dame féerique et qu’il lui dit : « Pour vous, j’abandonne le pays qui m’a vu naître ainsi que mes sujets » (p.213), l’hyperbole qui exagère ce que le protagoniste est prêt à sacrifier pour l’amante démontre le type de dévouement qu’il possède envers elle. Malgré le fait qu’il vient tout juste de la rencontrer, on remarque par les paroles de Lanval qu’il s’est complètement résigné auprès de la maitresse. Enfin, la demoiselle affirme qu’elle restera fidèle auprès du jeune chevalier à l’aide de la réification « lui accorde son cœur et son amour » (p.215). En transformant les termes liés à l’amour en objet que l’on donne, la femme démontre à son tour ce qu’elle est prête à faire pour être avec l’homme charmant. Ses propos viennent tout juste après que Lanval ait dit ce qu’il ferait pour être avec elle. Ce que dit la fée va à contre-courant des normes de l’époque, car de façon générale c’est l’homme qui doit se soumettre à la femme. En somme, il n’est pas un secret que le narrateur caractérise l’amour à travers la beauté et la soumission.

...