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Amours de Claudine : Etude linéaire

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Par   •  12 Février 2020  •  Étude de cas  •  1 206 Mots (5 Pages)  •  11 385 Vues

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Amours de Claudine : Etude linéaire

Guillaume Colletet poète du 17ème siecle qui appartient à la Pleiade. La poésie lyrique du carpe diem au motif de la belle indifférente, hérité de l’amour courtois, transformant ainsi l’espace du poème en un lieu de séduction. S’inscrivant dans cette tradition, Guillaume Colletet s’adresse à sa future épouse dans ce sonnet extrait de la section « Amours de Claudine » et publié en 1656 dans le recueil Poésies diverses. Il s’agit pour lui de la persuader de répondre à son amour présent en lui rappelant combien la vie est éphémère contrairement à la poésie. Comment le poète fonde-t-il son entreprise de séduction sur un éloge de la poésie? On distingue 3 mouvements dans cette oeuvre , 1-projection de Claudine , 2-Les conséquences , 3-La séduction du poète

1er Quatrain:

Ainsi que le signifie l’apostrophe mise en relief sous l’accent à l’entame du vers 1, le poète adresse ses vers à « Claudine » , une jeune servante qui ne répond pas encore à ses sentiments. Il construit alors son discours de séduction sur le principe d’un dialogue fictif, perceptible dans la présence des pronoms personnels « te » ; « Tu » , « Je » , « me » mais aussi des déterminants possessifs « tes grâces » , « Ton jeune teint » ou « mes vers » . L’enjeu est de contraindre ainsi son interlocutrice à entendre ses sentiments et de créer l’intimité rêvée. Le tutoiement traduit du reste l’idée d’une certaine proximité entre Claudine et Colletet, même s’il laisse aussi une once de mépris. Les termes appartenant au champ lexical des sentiments comme « amour » , « je languis » soulignent cependant l’ambiguité de la situation. Le poète souffre de cet amour, se languis., mais il est aussi donné à entendre par l’assonance en [i] du premier quatrain qui fait écho à cette douleur , Loin de se résigner toutefois, le poète utilise de ses vers comme d’une arme de séduction ,Pour ce faire, il appuie son discours sur une prolepse. Les verbes conjugués au futur comme « passeront » , « Perdra » , « languiront » lui permettent de faire de son sonnet le miroir qu’il tend à la belle pour contempler son avenir. Or ce miroir lui offre la vision d’un futur qui se présente comme l’exact reflet inversé de son présent. Guillaume Colletet orchestre en effet toute une série d’oppositions qui suggèrent un terrible retournement de situation. Si le premier quatrain rend hommage à ses «grâces, à son teint et à sa blondeur qui sont autant de canons de la beauté à l’époque, il confronte aussi cet éclat au temps et au flétrissement en recourant à des termes dépréciatifs. L’absence de coupe dans les trois premiers vers mime cette accélération des ans et souligne la marche indomptable du temps, tandis que la rencontre à la rime des mots « ivoire » et « noire » exhibe la métamorphose à venir. le poète cherche, à l’émouvoir et à l’effrayer afin qu’elle se tourne vers lui. Cette fuite du temps, mimée par l’allitération en [s], « les grâces passeront », est en effet associée à une peinture extrêmement sombre du futur. Pour mieux lui suggérer son impuissance, le poète utilise dans son sonnet des termes appartenant au lexique du temps : « avec le temps » , « un jour » , « jamais » , les « ans » .Son isolement est également traduit par l’opposition des pronoms singuliers « tu » et « te » .

2ème quatrain:

On peut alors percevoir une autre intention du poète qui semble chercher à l’affliger. il exprime aussi dans ce sonnet un certain dépit amoureux.

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