Fiche libertinage français
Fiche : Fiche libertinage français. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Cacasupreme • 10 Avril 2023 • Fiche • 1 614 Mots (7 Pages) • 451 Vues
Le mouvement des Lumières se fait l’écho de l’esprit philosophique en développant une littérature d’idées : l’homme de lettres met sa plume au service de la liberté e s’appuyant sur le savoir et la raison et revendique le droit au bonheur pour chaque individu. Les libertins veulent s’affranchir du joug de la religion et de conventions sociales. En marge des Lumières, être libertin sous le règne de Louis XIV, c’est tout d’abord affirmer une liberté de penser affranchie des lois de l’église. Libres penseurs, ils reprennent les théories du philosophe grec Epicure (IIIe-IIe siècles avant JC) et adhèrent au matérialisme : ils considèrent que tout dans l’univers est matière. Ainsi, le fonctionnement du monde obéit aux lois de la matière. [pic 1]
Origines du mouvement
Aux origines du libertinage
Issu du latin libertinus, le mot « libertin » signifie « esclave affranchi ». Au XVIIe siècle, il désigne une pensée libérée du carcan de la religion et de la morale. Molière dans Dom Juan (1665) met déjà en scène cette opposition aux valeurs religieuses revendiquées par son héros qui finira par le payer cher. Cette forme de libertinage religieux se double d’une liberté à l’égard des règles sociales, en particulier pendant la Régence du Duc d’Orléans (1715-1723). La quête du salut dans la foi n’étant plus une priorité, il s’agit pour les libertins de rechercher la volupté dans ce que le monde terrestre peut offrir. Ils rejettent alors l’idée même de fidélité en amour et envisagent leur vie sentimentale comme une suite de conquêtes. L’Encyclopédie des Lumières définit aussi le libertinage comme une « habitude de céder à l’instinct qui nous porte aux plaisirs des sens ».
Une Europe marquée par les affrontements religieux
Depuis le XVIe siècle, l’intolérance, les condamnations les déportations et persécutions religieuses déchirent l’Europe. De nombreux conflits opposent les religions (protestants et catholiques) et les courants d’une même croyance. Ainsi les catholiques se déchirent entre les jésuites et jansénistes en opposant leurs convictions : les premiers croient en la liberté de chacun et pensent que la grâce divine dépend des actions individuelles de chacun. Pour les jansénistes, tout est écrit par avance ; nul ne peut obtenir le pardon par ses actes et le paradis ne concerne n’est accessible que pour une poignée d’élus.
L’influence des Lumières
Les femmes acquièrent une influence intellectuelle qui se développe dans les salons, comme celui de Ninon de Lenclos (1620-1705) ou celui de Marion Delorme (1613-1650) dans le Marais. On y parle de sensibilité et de désir mais aussi d’autorité politique et religieuse. Les écrits des philosophes et les avancées scientifiques favorisent l’esprit critique et le matérialisme.
Idées et thèmes
Le libertinage religieux
Il consiste en une remise en question des dogmes religieux établis auxquels les libertins opposent la raison. Pour comprendre l’univers, l’homme grâce à sa raison, saisit ces lois sans qu’il soit besoin de les expliquer, de faire appel à un Dieu, à un créateur tout-puissant : les libertins sont souvent athées.
Le libertinage philosophique[pic 2]
Il privilégie l’observation, l’expérimentation et le libre-arbitre au détriment des croyances et des préjugés. Il lutte contre l’ignorance et la monarchie absolue. Les libertins expriment le désir d’une société fondée sur le respect du mérite, ils rêvent d’une entente sociale, ils expriment un idéal de liberté et de justice.
Le libertinage des mœurs
Cultivant le goût de la provocation, il revendique la recherche du plaisir et la liberté sexuelle : la jeune génération s’affranchit de l’autorité paternelle et de l’éducation morale. Le rejet de la morale traditionnelle fondée sur la vertu, souvent reproché aux libertins, n’est que la conséquence de leur philosophie : comme Dieu n’existe pas, il faut profiter de la seule existence dont dispose l’homme, l’existence terrestre. L’être humain doit s’efforcer de trouver son épanouissement sur terre. Dans ces conditions, son but, son devoir d’homme est de rechercher les plaisirs. Il doit néanmoins adopter une certaine modération dictée par la raison et respecter les autres. Le libertin est constamment ouvert aux satisfactions de l’esprit et du corps ; il ne recherche donc pas la fidélité mais collectionne les conquêtes amoureuses. Il apprécie les beautés de la nature et de l’art. Il aime boire, manger, dormir et est sensible à l’amour.
Caractéristiques
Le personnage libertin
Le personnage type est un homme ou une femme plus ou moins expérimenté(e) qui multiplie les aventures et les conquêtes amoureuses. Manipulateur et cynique, il va jusqu’au bout de ses convictions au péril de sa vie et de celle des autres. Casanova qui raconte avec beaucoup d’humour sa vie de séducteur notoire dans ses Mémoires écrites entre 1789 et 1798 incarne dans l’Histoire, la figure la plus connue du libertin. Les héros du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos, le comte de Valmont et la marquise de Merteuil en sont les figures romanesques les plus célèbres et provoqueront par leur plan machiavélique la chute, voire la mort des figures vertueuses et innocentes qu’incarnent la toute jeune et naïve Cécile de Volanges et la pieuse Madame de Tourvel.
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