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Comment caractériser un régime politique et comprendre ses évolutions ?

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Par   •  6 Mai 2024  •  Dissertation  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  86 Vues

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Comment caractériser un régime politique et comprendre ses évolutions ?

Introduction : présentation du sommaire

I)Comprendre la démocratie

A) Définition et modèle

La démocratie peut être définie comme un régime issu du peuple, par le peuple, pour le peuple. (Souvent définit comme une organisation politique fondée sur le gouvernement direct des citoyens et liée à la notion de souveraineté).

Elle s’oppose à la monarchie et l’oligarchie (pouvoirs réservés à une seule personne ou un groupe d’individus) et peut se manifester de différentes formes (représentative, participative, directe) qui peuvent se combiner.

La démocratie suppose que les citoyens jouissent d’un ensemble de droits et de devoirs, qui cohabitent avec de grands principes tels que le multipartisme, l’alternance politique, la séparation des pouvoirs ou encore les libertés comme la liberté de la presse (qui sont souvent supprimées dans les autres régimes). Les débats publics pour les citoyens se font généralement dans des assemblées délibérantes, mais ces débats se font aussi dans les associations, au sein du syndicat, de la mutuelle ou du comité de quartier.

La démocratie naît à Athènes au Vème siècle avant J-C. Bien que les femmes, les étrangers et les esclaves sont exclus de la citoyenneté (seule 10% de la population exerce le droit de vote). La démocratie directe des Athéniens est une forme d’organisation politique composée d’hommes libres qui exercent leur souveraineté en participant aux institutions et en occupant des magistratures. En effet celle-ci réunissait les citoyens sur la place publique pour discuter des affaires de la Cité et voter les principales propositions de loi. Toutefois ce modèle grec est difficile à transposer et a dû être adapté.

B) Les difficultés de son application

En effet la France a un régime politique républicain : la Vème République. Celle-ci est une démocratie représentative mise en place seulement en 1958 après deux expériences monarchiques, une république, deux empires, et deux autres républiques, elle est établie le 4 octobre 1958. Elle a été mise en place grâce aux différents évènements passés comme les révolutions ou les évènements mondiaux.

Au cours du temps la démocratie grecque a été transformée et reprise dans le projet de société de la Révolution française. En effet comme la guerre d’indépendance américaine, la Révolution française a favorisé la diffusion lente mais progressive de l’idée de démocratie. Louis-Napoléon Bonaparte, après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, conserve le suffrage universel du dix-huitième siècle, ce qui crée une situation paradoxale : un instrument permettant l’expression de la souveraineté du peuple est utilisé dans un cadre autoritaire, participant de façon inattendue à la démocratisation de la France.

Plusieurs libéraux tels que Benjamin Constant, défendent le système représentatif, reposant sur les libertés individuelles. Ils sont attachés au principe de souveraineté mais pour eux, seule une élite de l’argent ou des talents est capable de prendre les bonnes décisions, ce qui les conduit à soutenir le suffrage censitaire. En effet étant politiste libéral, témoin de la Révolution française, en refuse les excès, comme la Terreur et l’affirmation d’un pouvoir fort, Benjamin Constant pense que l’État doit avant tout respecter les libertés individuelles garanties par une constitution. Mais d’autres libéraux s’interrogent sur les difficultés de l’application pratique de la démocratie et sur l’idée d’une instabilité de ce type de régime.

  1. L’inquiétude de Tocqueville : de la démocratie à la tyrannie ?

Alexis de Tocqueville est issu d’une famille aristocratique française. Il part en mission aux États-Unis entre 1830 et 1832 pour étudier le système pénitentiaire américain. A son retour, il rédige et publie en 1835 « De la démocratie en Amérique », ouvrage dans lequel il décrit la société américaine et le fonctionnement des institutions des États-Unis. Tocqueville se montre globalement admiratif du modèle américain observé, même s’il relève un certain nombre de dangers dans le système américain. Dans la démocratie en Amérique, il montre que l’État de droit et les libertés individuelles vont de pair avec le progrès économique et social. Il met en avant l’importance du multipartisme et de l’engagement à l’échelle locale.  Mais il craint que ce système ne finisse par aboutir à une destruction de la société, chaque individu suivant ses propres intérêts, et la mainmise du pouvoir par un despote.

En effet les risques de la démocratie sont présents, à commencer par celui de la tyrannie de la majorité qui, de fait, néglige les avis minoritaires. L’autre risque majeur est le despotisme démocratique : les citoyens seraient prêts à abandonner le pouvoir à leurs représentants qui gouverneront seuls à condition que leur bien-être et l’égalité soient respectés. Le désintérêt des citoyens pour la vie politique en serait alors une des conséquences. Toutefois à cette époque, très peu d’États ont adopté ce système de démocratie libérale, la majorité des pays étant des monarchies ou des empires de type autoritaire.

Pour Tocqueville, la démocratie a pour objectif la recherche de l’égalité et du bien-être qui pousse les hommes à rechercher des améliorations individuelles au détriment de progrès dans les libertés collectives et la citoyenneté. Ils sont prêts à s'abandonner à un pouvoir qui leur garantirait de satisfaire l'un et l'autre même au prix de l'abandon de la liberté. L’autre grande idée développée par Tocqueville est celle de la tyrannie de la majorité : comme elle obtient le plus de voix, la majorité l’emporte et impose sa volonté à la minorité qui peut subir des changements contraires à son intérêt, voire à être exclue de l’égalité. Il justifie ainsi le refus du suffrage universel, pour privilégier la méritocratie, donnant plus de pouvoir à ceux qui sont capables (suffrage censitaire). Pour lui la démocratie n’est pas une fin, il faut veiller aux atteintes qui peuvent lui être portées et se montrer vigilant sur le fait que dans le fonctionnement routinier de la démocratie, un basculement autoritaire puisse intervenir.

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