Usage de la fiction dans Mr Nobody
Fiche : Usage de la fiction dans Mr Nobody. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Loljlln • 14 Janvier 2024 • Fiche • 1 976 Mots (8 Pages) • 131 Vues
Usage de la fiction dans Mr Nobody
Introduction
Mr Nobody est un film de science-fiction dramatique de 2009, écrit et réalisé par Jaco Van Dormael et dans lequel joue Jared Leto. Mr Nobody devient un film connu pour sa philosophie et sa cinématographie.
Jaco Van Dormael est un réalisateur, scénariste et dramaturge belge. Ses films complexes sont acclamés par la critique puisqu’ils sont particulièrement connus pour leur représentation respectueuse et sympathique des personnes souffrant de handicaps mentaux et physiques.
Mr Nobody peut se résumer ainsi : En 2092, Nemo, âgé de 118 ans, est le dernier mortel dans un monde où l’espèce humaine a trouvé l’immortalité. Il raconte sa vie à un journaliste en s’attardant sur trois moments clés : à l'âge de neuf ans, à l'âge de seize ans et à l'âge de trente-quatre ans. L'aspect déroutant de l'histoire est qu'il raconte des parcours de vie alternatifs, changeant souvent de cap avec la non-fiabilité de la décision à chacun de ces âges.
Ces vies sont-elles réelles ou sont-elles le fruit de l'imagination ?
C’est en ce sens que nous allons étudier les particularités de cette fiction à travers trois éléments : le multivers, l’effet personnage et la suspension consentie de l’incrédulité.
- Le multivers
Mr Nobody reprend l’idée de faire face à la séparation de ses parents et de devoir faire un choix entre les deux. Le film prend l’initiative de s’éloigner de la trame narrative allant d’un début vers une finalité. Au contraire, pour illustrer le fait de faire un choix, l’histoire se dirige vers plusieurs récits distincts les uns par rapport aux autres qui représentent les différentes vies possibles s’offrant à Nemo. Mais cela permet aussi de traiter des sujets difficiles auxquels nous pouvons être confrontés dans nos vies :
- L’amour à travers ses trois conjointes potentielles dont je reparlerai plus tard
- Le dialogue difficile avec les adultes qui se traduit dans sa relation avec sa mère depuis qu’elle a un nouveau conjoint mais aussi après sa séparation avec le père de Anna.
- Le handicap puisque lorsqu’il se retrouve à vivre avec son père, il doit l’accompagner dans son handicap
- La dépression : Nemo est le conjoint d’Elise qui est dépressive
- La perte de mémoire : Le Nemo de 118 ans se fait hypnotiser pour justement explorer sa mémoire.
En effet, à travers ces différentes vies qui n’impactent pas les autres, le réalisateur permet au personnage d’explorer des questionnements que chacun peut se poser :
- Vaut-il mieux que j’épouse telle ou telle personne ?
- Quelle est la meilleure manière de l’aborder ?
- Devrais-je vivre avec mon père ou avec ma mère ?
Cela peut se résumer comme se demander quel choix mène à la vie la plus paisible et agréable au final ?
Ainsi, le film prend le parti d’un récit éclaté où tous les chemins mènent au même résultat malgré cette peur universelle qui est de faire un choix. La multiplication des réalités parallèles (qui sont au nombre de 9 dans Mr Nobody) fait penser à une sorte de cauchemar où s’entremêlent la frustration, les difficultés et les craintes du petit Nemo.
De plus, le multivers créé par l’esprit de Nemo permet une certaine dissociation. Celle-ci est évoqué dans un article intitulé « Comment c’est raconté ? Analyse de Mr Nobody : L’héritage des contes. » publié sur le site medium. Le genre du conte y est exploité et mis en parallèle avec le film notamment pour expliquer une certaine dissociation. Dans la Psychanalyse des contes de fée, le théoricien Bruno Bettelheim explique que la dissociation entre deux entités permet de projeter ce que l’on craint chez sa mère dans l’image d’une sorcière ou au contraire, les traits positifs dans le personnage de la bonne fée. Cette dissociation se retrouve dans Mr Nobody notamment via ses trois potentielles relations :
- Anna représente le « ça » (évoqué par Freud). Cette relation est pulsionnelle. La passion amoureuse est chaotique et ils doivent faire face à des obstacles. C’est donc un lien émotionnel. Cela passe par la dimension d’interdit lorsqu’ils vivent sous le même toits avec leurs parents par exemple.
- Jeanne représente le « surmoi ». C’est une relation qui dépend des expériences, de la société et de l’éducation. Tout est prévu et décidé dans cette situation, pour qu’ils aient la « belle vie » suivant des valeurs idéales selon la société. Dans cette réalité, les scènes se passent souvent au bord d’une grande piscine.
- Elise représente le « moi ». Nemo en ressort une partie de lui-même qui est attentive au monde qui l’entoure et qui fait preuve de self control puisqu’il doit faire face à la dépression de sa femme. Il a donc une pleine conscience.
Cette dissociation retranscrite dans trois des vies possibles de Nemo le tiraille : Faut-il suivre sa raison, ses pulsions ou sa morale ?
Ainsi, la mise en place d’un multivers permet de mettre en image le flux de nos pensées. Cela a encore plus d’impact quant au montage qui laisse peu voire aucune transition entre les différentes réalités ce qui peut sembler étouffant à regarder pour le spectateur tout comme Nemo peut se sentir étouffé face au choix important qu’il doit faire.
- L’effet personnage
- Le lisant
Le choix d’exploiter le multivers dans la conception de ce film peu donner l’impression d’un certain effet de vie. On peut penser que le personnage choisit lui-même sa vie avec des retours sur des scènes qui se déroulent autrement à chaque fois.
Pour illustrer cela, j’ai pris l’exemple de sa première interaction avec Anna à la plage.
Extrait
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