Procès verbal du couronnement de Philippe Ier

Commentaire n°3: Procès verbal du couronnement de Philippe Ier

INTRODUCTION

accroche: « Dans la personne de Hugues Capet s’opère une révolution importante : la monarchie élective devient héréditaire ; en voici la cause immédiate : le sacre usurpa le droit d’élection. » François René de CHATEAUBRIAND (1768-1848) C’est l’un des apports capitaux du règne d’Hugues Capet : il fonde une nouvelle dynastie et pour en assurer la pérennité, le jour de Noël suivant (25 décembre 987), il s’empresse de faire élire et sacrer par anticipation son fils Robert dit le Pieux, qu’il associe au trône. C'est une tradition qui a perduré, en effet le texte a étudier évoque l'élection et le sacre de Philippe Ier.

présentation du texte: Ce document est un texte est de nature religieuse et politique. Et de valeur juridique, une autorité compétente l'écrit et atteste de l'existence et du déroulement de cette cérémonie du couronnement. Cet extrait est le procès-verbal il s'agit d'un rapport rédigé par un agent public pour rapporter des faits de sa compétence (il est quelquefois signé par plusieurs personnes ayant agi ensemble). Ce document a commenté est un extrait du recueil des historiens de la France, tome XI page 32. Il est rédigé par Gervais De Belleme c'est un aristocrate qui connaît une carrière ecclésiastique réussie. Il commence en étant évêque du Mans dès 1036 puis archevêque de Reims en 1055. c'est en occupant cette fonction qu'il sacre Philippe Ier. Gervais est membre du conseil de régence apres le décès d'Henri Ier (le père de Philippe Ier). Accompagné d'Anne de Kiev, la deuxième épouse du père de Philippe Ier et de Baudoin V de Flandres qui est le tuteur et également le beau-frère de Philippe Ier. Ce texte rédigé le 23 mai 1059 est daté selon le style de l’Incarnation (l’an de l’Incarnation 1059), il s’agit d’une périodisation byzantine arrivée en 537 par l’empereur Justinien. De plus, c'est en 1876 que le recueil dont provient cet extrait est paru.

contexte: 

En 1059, phiphi n'est âge que de 7ans. C'est la fin du règne d'Henri Ier, il fait donc sacré son fils du vivant, c'est un système d'un sacre par anticipation, tout comme l'avait fait son père et son grand-père (robert II le pieux). Les carolingiens avaient déjà pour habitude d'associer leurs héritiers au trône, les capétiens s'inspirent donc de cette tradition pour faire perdurer leur dynastie. Il faut également noter que c'est dans un contexte de crise châtelaine que se sacre va se dérouler. Et également il y a un affaiblissement par la féodalité. Le royaume est morcelé, il ya une dislocation de l'autorité royale.

objet du texte: Le texte est un compte rendu de la cérémonie du couronnement de Philippe Ier sous la forme d'un procès verbal. le jeune Philippe Ier va être approuvé par les grands du royaume comme le successeur de son père, et en même temps qu'il recevra l'onction solennelle du sacre. Le but est de légitimer le pouvoir de l'archevêque mais aussi celui de la personne royale.

les précédents historiques: Le thème central de cette étude porte sur le sacre. C'est une cérémonie religieuse qui confère au roi un caractère sacré quasi religieux. Le sacre royal est introduit en France sous Pépin le Bref, il souhaite faire alliance avec l’Église pour assurer sa légitimité. Il est sacré une première fois en mars 752 par une assemblée d’évêques du royaume des Francs réunie à Soissons. Puis,  en janvier 754 il est sacré une deuxième fois à St Denis par le pape Étienne II qui donne aussi l'onction à ses deux fils, et bénit son épouse Berthe de Laon. Cependant, le premier monarque français a être couronné et sacré dans la cathédrale de Reims est Louis le Pieux en octobre 816. Et, le dernier sacre de Roi de France fut celui de Charles X le 29 Mai 1825 dans la cathédrale de Reims.

pbk: Dans quelles mesures le sacre permet-il chez les capétiens de légitimer le pouvoir?

annonce du plan: D'une part, ce texte marque le début dans la religion royale grâce au sacre  (I),  d'autre part il y a une ambivalence entre une royauté élective et héréditaire (II)

I) La religion royale avec l'institution du sacre

Ce texte fait référence au déroulement de la cérémonie du sacre (A) et également du fait que la royauté est intimement lié à la religion chrétienne (B).

A. Le déroulement de la cérémonie du sacre 

Il s'agit d'une liturgie, c'est le début de l'entrée de la monarchie dans la religion royale. C'est un terme qui a été posé par un théologien du XIVè s  qui se nomme Golein. Il évoque le principe de religion royale qui repose sur une liturgie c'est-à-dire des rites, des textes...  C'est pourquoi ici le déroulement de la cérémonie sacre est divisée avec des étapes très précises afin que le roi soit reconnu comme tel et plus tard elles seront fixées par Charles V. Les procès verbaux et les rituels liturgiques ( ordo ad consecrandum regem) donnent la description de la cérémonie du sacre.

"vingt-huitème ...." dès le début gervais insiste sur le caractère fondamental de ce jour très important. Après  il écrit"la messe commencée" l4, le fait que cette cérémonie débute par cette étape (liturgie de la messe) montre bien que cette cérémonie a un caractère religieux. Ce procès verbal expose clairement la liturgie du sacre.

"lui exosa ..." l5-6 au début de la cérémonie l'archevêque s'assure de l foi du prétendant au sacre. La cérémonie du sacre établit une alliance entre le trône et l'autel, il est donc nécessaire et obligatoire que le roi soit un fervent croyant de la religion chrétienne. en effet, son pouvoir est issu de Dieu, il est investi d'une mission divine. "sur sa réponse affirmative" l6, ici le roi confirme de sa piété et sa volonté de défendre la loi catholique.

Le futur roi, le jour de son sacre fait un discours qu'il a lui-même écrit. il y expose toutes les choses qu'il s'engage à réaliser lorsqu'il arrivera sur le trône apres la mort de son père. C'est ce qui est appelé "la professio" l6. Ensuite, il procède à la lecture ( de la ligne 9 à 14) de la professio qu'il l'a accepté au préalable. Concernant le déroulement de cette promesse, le ro est debout face à l'autel? Puis une fois terminé il le signe et le remet à l'archevêque "le roi déposa sa promesse entre le mains de l'archevêque" l.15-16

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