Victor Hugo Les Misérables

Le XIXème est un siècle riche en mutations, avec la révolution industrielle qui transforme notre société rurale et artisanale en société industrielle, amenant la France à entrer dans le monde contemporain. Né sous le règne de Napoléon I, poète, romancier, homme politique et polémiste, chef de file du romantisme et grand humaniste, Victor Hugo fait partie des hommes importants de ce siècle. Il a passé sa vie entière à défendre le droit des opprimés, des enfants, des femmes, des hommes injustement condamnés. Elu député en 1848, il se bat pour des opinions mais le coup d’état de Napoléon III en 1852 révolte Hugo et ses accusations contre Napoléon le petit le contraignent à l’exil. C’est pendant cet exil de 20ans qu’il écrit notamment Les Misérables, en 1862, poursuivant sa lutte à distance. Ce roman a une mission sociale, politique et morale. Hugo est convaincu que l’instruction, l’accompagnement et le respect de l’individu sont les seules armes de la société qui peuvent empêcher l’infortuné de devenir infâme. C’est ainsi qu’il retrace le parcours de Jean Valjean, prouvant la capacité qu’a tout homme de s’améliorer et de devenir bon. L’extrait qui nous est proposé est tiré du tome II, consacré à Cosette, fille de Fantine, laissée aux mains des Thénardier qui en font leur esclave. Cosette, 8ans, est ici envoyée chercher de l’eau dans la forêt. Pour cela elle doit traverser les rues du village, de plus en plus sombres pour finalement se confronter à l’obscurité. Et Cosette marche, s’arrête, repart, recule et court. En quoi la marche de ce personnage, par la compassion qu’elle suscite chez le lecteur, fait-elle de Cosette un personnage emblématique des idées d’Hugo ? Nous étudierons tout d’abord le trajet de Cosette du lieu réel de son village au lieu fantasmé de son imagination. Puis nous verrons en quoi cette marche ne fait pas seulement de Cosette une victime.

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