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VICTOR HUGO

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Par   •  30 Mars 2014  •  2 054 Mots (9 Pages)  •  1 930 Vues

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Victor Hugo

Pour l'homme politique portugais, voir Victor Hugo de Azevedo Coutinho. Pour les autres significations, voir Victor Hugo (homonymie).

Victor Hugo

Portrait de Victor Hugo par Nadar.

Données clés

Nom de naissance Victor Marie Hugo

Activités écrivain

romancier

poète

dramaturge

pamphlétaire

personnalité politique

dessinateur

Pair de France

sénateur

Naissance 26 février 1802

Maison natale de Victor Hugo Besançon, France

Décès 22 mai 1885 (à 83 ans)

Paris, 16e arrondissement, France

Langue d'écriture français

Mouvement romantisme

Genres théâtre

poésie

roman

pamphlet

Distinctions * Élu à l'Académie française

Funérailles nationales

Inhumation au Panthéon de Paris

Œuvres principales

Hernani, 1830

Notre-Dame de Paris, 1831

Les Contemplations, 1856

La Légende des siècles, 1859

Les Misérables, 1862

Les Travailleurs de la mer, 1866

Signature

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Victor Hugo

Fonctions

Sénateur de la Seine1

30 janvier 1876 – 22 mai 1885

Élection 30 janvier 1876

Réélection 8 janvier 1882

Groupe politique Extrême gauche

Député de la Seine2

8 février 1871 – 1er mars 1871

Élection 8 février 1871

Groupe politique Extrême gauche

4 juin 1848 – 2 décembre 1851

Élection 4 juin 1848

Réélection 13 mai 1849

Groupe politique Droite

Biographie

Date de naissance 26 février 1802

Lieu de naissance Besançon

Date de décès 22 mai 1885

Nationalité Française

Profession Écrivain

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Victor Hugo Écouter, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a compté dans l’Histoire du xixe siècle.

Victor Hugo occupe une place marquante dans l’histoire des lettres françaises au xixe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété3,4. Il est poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).

Il est également un romancier du peuple qui rencontre un grand succès populaire avec par exemple Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862). Au théâtre, il expose sa théorie du drame romantique dans sa préface de Cromwell en 18275 et l’illustre principalement avec Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838.

Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante.

Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre ; il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes6. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, qui le condamneront à l’exil pendant les vingt ans du Second Empire.

Ses choix, à la fois moraux et politiques7, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des funérailles nationales8, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris, le 31 mai 1885.

Sommaire [masquer]

1 Biographie

1.1 Enfance et jeunesse

1.2 Jeune écrivain

1.3 Années théâtre

1.4 Action politique

1.5 Exil

1.6 Retour en France et mort

2 Une œuvre monumentale

2.1 Romancier

2.1.1 Romancier inclassable

2.1.2 Œuvre de combat

2.2 Dramaturge

2.2.1 Projet ambitieux

2.2.2 Accueil mitigé

2.2.3 Devenir

2.3 Poète

2.3.1 Vers de jeunesse

2.3.2 Première maturité

2.3.3 Créativité et puissance littéraire

2.3.4 Place à part dans son siècle

2.4 Le témoin voyageur

2.5 Dessinateur

2.6 Victor Hugo et la photographie

3 Sa pensée politique

3.1 Politique intérieure

3.2 Commune

3.3 Combats sociaux

3.3.1 Question sociale

3.3.2 Peine de mort

3.4 Discours

3.5 États-Unis d'Europe

3.6 Colonisation et esclavage

3.7 Droit d'auteur

4 Convictions religieuses

5 Hugo et ses contemporains

5.1 Temps des rivaux

5.2 Statue du commandeur

6 Postérité

6.1 Au XXe siècle

6.2 Adaptations

6.2.1 Cinéma

6.2.2 Télévision

6.2.3 Opéra

6.2.4 Mélodies

6.2.5 Comédies musicales

6.2.6 Films d'animation

6.2.7 Chansons

7 Liste des œuvres

7.1 Théâtre

7.2 Romans

7.3 Poésies

7.4 Autres textes

7.5 Œuvres posthumes

8 Bibliographie

8.1 Œuvres complètes, éditions de référence

8.2 Sur l'homme

8.3 Sur son œuvre

8.4 Sur son action politique

8.4.1 En allemand

8.4.2 En français

9 Notes et références

9.1 Notes

9.2 Références

10 Voir aussi

10.1 Articles connexes

10.2 Liens externes

10.2.1 Liens généralistes

10.2.2 Liens thématiques

Biographie

Enfance et jeunesse

Maison natale de Victor Hugo à Besançon.

Victor, Marie Hugo9 est le fils du général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773‑1828), créé comte, selon la tradition familiale, par Joseph Bonaparte, roi d'Espagne et en garnison dans le Doubs au moment de la naissance de son fils, et de Sophie Trébuchet (1772‑1821), jeune femme issue de la bourgeoisie nantaise (voir maison natale de Victor Hugo). Benjamin d'une famille de trois enfants après Abel Joseph Hugo (1798‑1855) et Eugène Hugo (1800‑1837), il passe son enfance à Paris. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des affectations militaires de son père, marqueront ses premières années. Ainsi, en 1811, il est, avec son frère Eugène, pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le Collège des Nobles. Vers 1813, il s'installe à Paris avec sa mère qui s'est séparée de son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'Empire Victor Fanneau de la Horie, parrain et précepteur de Victor Hugo auquel il donne son prénom10. En septembre 1815, il entre avec son frère à la pension Cordier. D'après Adèle Hugo, c'est vers cet âge que Victor Hugo commence à versifier. Autodidacte, c'est par tâtonnement qu'il apprend la rime et la mesure11. Il est encouragé par sa mère à qui il lit ses œuvres, ainsi qu’à son frère Eugène. Ses écrits sont relus et corrigés par un jeune maître d’études de la pension Cordier qui s’est pris d’amitié pour les deux frères12. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Âgé de quatorze ans à peine, Victor, en juillet 1816, note sur un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien13 ».

En 1817, il participe à un concours de poésie organisé par l'Académie française sur le thème Bonheur que procure l’étude dans toutes les situations de la vie. Le jury est à deux doigts de lui adresser le prix, mais le titre de son poème (Trois lustres à peine) suggère trop son jeune âge et l’Académie croit à un canular : il reçoit seulement une mention14. Il concourt sans succès les années suivantes, mais gagne, à des concours organisés par l'Académie des jeux floraux de Toulouse, en 1819, un Lys d’or pour La statue de Henri IV et un Amaranthe d’or pour Les Vierges de Verdun15, et un prix en 1820 pour Moïse sur le Nil16.

Encouragé par ses succès, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles il a des aptitudes (il suit les cours des classes préparatoires), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde en 1819 une revue, Le Conservateur littéraire, qui attire déjà l’attention sur son talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans. Les quinze cents exemplaires s’écoulent en quatre mois. Le roi Louis XVIII, qui en possède un exemplaire, lui octroie une pension annuelle de mille francs17, ce qui lui permet d’envisager d’épouser son amie d’enfance Adèle Foucher10.

Jeune écrivain

Victor Hugo jeune homme.

La mort de sa mère le 27 juin 1821 l’affecte profondément18. En effet, les années de séparation d’avec son père l’avaient rapproché de celle-ci. Il épouse, le 12 octobre 1822, une amie d’enfance, Adèle Foucher, née en 1803, qui lui donne cinq enfants :

Léopold (16 juillet 1823 - 10 octobre 1823) ;

Léopoldine (28 août 1824 - 4 septembre 1843) ;

Charles (4 novembre 1826 - 13 mars 1871) ;

François–Victor (28 octobre 1828 - 26 décembre 1873) ;

Adèle (28 juilletnote 1 1830 - 21 avril 1915), la seule qui survivra à son illustre père, mais dont l’état mental, très tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison de santé.

Ce mariage précipite son frère Eugène dans la folie, une schizophrénie qui conduira à son enfermement jusqu’à sa mort en 183719.

Il commence la rédaction la même année de Han d'Islande (publié en 1823), qui reçoit un accueil mitigé. Une critique de Charles Nodier, bien argumentée, est l’occasion d’une rencontre entre les deux hommes et de la naissance d’une amitié20. À la bibliothèque de l'Arsenal, berceau du romantisme, il participe aux réunions du Cénacle, qui auront une grande influence sur son développement[réf. souhaitée]. Son amitié avec Nodier dure jusqu’à 1827-1830, date à laquelle celui-ci commence à être très critique envers les œuvres de Victor Hugo21. Durant cette période, Victor Hugo renoue avec son père22, qui lui inspirera les poèmes Odes à mon pèrenote 2 et Après la bataille23. Celui-ci meurt en 1828.

Sa pièce Cromwell, publiée en 1827, fait éclat. Dans la préface de ce drame, Victor Hugo s’oppose aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à l'unité de lieu, et jette les premières bases de son drame romantique.

Le couple reçoit beaucoup et se lie avec Sainte-Beuve, Lamartine, Mérimée, Musset, Delacroix24. Adèle Hugo entretient une relation amoureuse avec Sainte-Beuve, qui se développe durant l’année 183125. De 1826 à 1837, la famille séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres, propriété de Bertin l’Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours, Hugo rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer, et rédige des recueils de poésie, dont les Feuilles d'automne. Il publie en 1829, le recueil de poèmes les Orientales. Le Dernier Jour d'un condamné paraît la même année et est suivi de Claude Gueux en 1834. Dans ces deux courts romans, Victor Hugo présente son dégoût de la peine de mort. Le roman Notre Dame de Paris paraît en 1831.

La Bataille d'Hernani (Grandville, 1836).

Années théâtre

De 1830 à 1843, Victor Hugo se consacre presque exclusivement au théâtre, mais publie néanmoins des recueils de poésies : Les Feuilles d'automne (1831), Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les Ombres (1840).

Déjà en 1828, il avait monté une œuvre de jeunesse Amy Robsart. L'année 1830 est l'année de la création d’Hernani, qui est l'occasion d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes. Ces derniers, au premier rang desquels Théophile Gautier, s'enthousiasment pour cette œuvre romantique – combat qui restera dans l'histoire de la littérature sous le nom de « bataille d'Hernani ». Marion de Lorme, interdite une première fois en 1829, est montée en 1831 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, puis, en 1832, Le roi s'amuse au Théâtre-Français. La pièce sera dans un premier temps interdite, fait dont Hugo s'indignera dans la préface de l'édition originale de 183226.

En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse. Elle lui consacrera sa vie et le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'État de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble chaque anniversaire de leur rencontre et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le Livre de l'anniversairenote 3,27,28. Mais Juliette ne fut qu'une de ses nombreuses maîtresses29. Il y aura notamment Léonie d'Aunet avec qui il entretiendra une liaison de 1844 à 1851 ou l’actrice Alice Ozy en 1847.

Juliette Drouet par Champmartin.

Lucrèce Borgia et Marie Tudor sont montées au Théâtre de la porte Saint-Martin en 1833, Angelo, tyran de Padoue au Théâtre Français en 1835. Il manque de salle pour jouer les drames nouveaux. Victor Hugo décide donc, avec Alexandre Dumas, de créer une salle consacrée au drame romantique. Aténor Joly reçoit, par arrêté ministériel, le privilège autorisant la création du théâtre de la Renaissance en 183630, où sera donné, en 1838, Ruy Blas.

Hugo accède à l'Académie française en 1841, après trois tentatives infructueuses essentiellement dues à une poignée d'académiciens menés entre autres par Étienne de Jouynote 4, opposés au romantisme et le combattant férocement31.

Puis, en 1843, est montée la pièce Les Burgraves, qui ne recueille pas le succès escompté. Lors de la création de toutes ces pièces, Victor Hugo se heurte aux difficultés matérielles et humainesnote 5. Ses pièces sont régulièrement sifflées par un public peu sensible au drame romantique, même si elles reçoivent aussi de la part de ses admirateurs de vigoureux applaudissements32.

Le 4 septembre 1843, Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, dans la Seine, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo était alors dans les Pyrénées, avec sa maîtresse Juliette Drouet, et il apprend ce drame par les journaux à Rochefort33.. L'écrivain est terriblement affecté par cette mort, qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations – notamment, « Demain, dès l'aube… ». À partir de cette date et jusqu'à son exil, Victor Hugo ne produit plus rien, ni théâtre, ni roman, ni poème. Certains voient dans la mort de Léopoldine et l'échec des Burgraves une raison de sa désaffection pour la création littéraire34. D'autres y voient plutôt l'attrait pour la politique, qui lui offre une autre tribune35.

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