Commentaire Sur le poème Océano Nox De Victor Hugo
Rapports de Stage : Commentaire Sur le poème Océano Nox De Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar keni • 3 Février 2013 • 2 088 Mots (9 Pages) • 6 137 Vues
lundi 8 septembre 2008
La Bretagne et les gens de mer : un exemple de courage et de ténacité sans lesquels rien , dans l'adversité (*) , ne peut se construire .
(*)adversité : sort, puissance qui est supposée fixer le cours des choses , ici, autrement qu'on l'avait envisagé
Oceano Nox ~ Nuit sur l'Océan ~
Oh ! combien de marins, combien de capitaines,
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne* horizon se sont évanouis ! ( -*-, qui est d'une tristesse ennuyeuse, maussade, uniforme)
Combien ont disparu, dure et triste fortune,
Dans une mer sans fond**, par une nuit sans lune, ~5~ (-**-, insondable)
Sous l'aveugle Océan à jamais enfoui !
Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages,
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots .
Nul ne saura leur fin dans l'abîme* plongée . ~10~ (-*-, gouffre, grandeur insondable)
Chaque vague, en passant, d'un butin** s'est chargée : (-**-, de débris divers emportés au hasard)
L'une a saisi l'esquif ***, l'autre les matelots . (-***-, l'embarcation légère)
Nul ne sait votre sort* , pauvres têtes perdues ! (-*-, ce qui échoit à quelqu'un du fait du hasard)
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus . ~15~
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours, sur la grève** . (-**-, rivage)
Ceux qui ne sont pas revenus !
On s'entretient de vous parfois dans les veillées :
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées, ~20~
Mêle encor quelque temps vos noms, d'ombre couverts,
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts .
On demande : " Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ? ~25~
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? "
Puis votre souvenir même est enseveli .
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire .
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre Océan jette le sombre oubli . ~30~
Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue .
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre ~35~
De leur foyer et de leur cœur .
Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre,
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne, ~40~
Pas même la chanson naïve et monotone,
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont .
Où sont-ils, les marins sombrés* dans les nuits noires ? (-*-, s'enfoncer dans l'eau, cesser de flotter)
O flots que vous savez de lugubres** histoires, (-**-, d'une profonde tristesse, funèbres)
Flots profonds, redoutés des mères à genoux ! ~45~
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous .
Victor Hugo, ( Les Rayons et les Ombres, 1840) ; Oceano Nox . Poésie lyrique .
EXEMPLE D'EXPLICATION , COMMENTAIRES :
I -Extrait, morceau choisi :
1° Sa nature : une poésie lyrique (Se dit de la poésie qui exprime des sentiments intimes au moyen de rythmes et d'images propres à communiquer au lecteur l'émotion du poète) . Victor Hugo, poète romantique, nous donne les impressions personnelles que lui suggèrent (faire naître dans l'esprit) soit un paysage, soit un monument, soit un fait contemporain . Il se laisse aller aux rêveries de son imagination ; mais de cette imagination il reste toujours le maître, et il n'abandonne jamais, surtout à cette époque, les qualités essentiellement françaises de clarté, de logique, de précision , qui permettent de le rapprocher de nos grands classiques .
2° Victor Hugo a beaucoup aimé la mer ; dès sa jeunesse, il l'a chantée (célébrée) en homme qui la connaît par lui-même . Oceano Nox a été écrit à Saint-Valéry-sur-Somme, pendant un séjour que le poète y fit avec sa famille .
Plus tard, exilé, Hugo vécut à Jersey et à Guernesey ; la mer, qu'il a constamment sous les yeux, devient de plus en plus son inspiratrice (être la cause et le sujet d'une création artistique ou/et intellectuelle ; faire naître un sentiment, une idée, un comportement) [ voir la seconde partie des Contemplations, la Légende des siècles , le roman intitulé les travailleurs de la mer , etc...]
3°
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