A L'obéissance Passive - Victor Hugo.
Recherche de Documents : A L'obéissance Passive - Victor Hugo.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Mars 2014 • 1 161 Mots (5 Pages) • 3 901 Vues
Introduction :
Ce poème de Victor Hugo est intitulé A l’obéissance passive car il était destiné à Saint Arnaud qui demandait à l’armée une soumission sans faille à la consigne. Le titre est une citation détournée. Le poème va se trouver être un mot d’ordre à cette citation. Victor Hugo ne peut supporter ce mot d’ordre « soumission ». Ce poème est une réponse indignée. L’ensemble du poème repose sur une antithèse entre les valeurs de l’armée de la Révolution et l’armée du Coup d’état. Comparaison bâtie entre le passé et le présent, l’héroïsme et l’ignominie. Dans cette partie, Victor Hugo fait un constat sombre de l’abjection de la société française puis prononce un jugement sans appel et enfin il annonce un châtiment qu’il infligera personnellement au tyran.
Lecture du texte
VII - A l’obéissance passive
Ô Dieu, puisque voilà ce qu'a fait cette armée,
Puisque, comme une porte est barrée et fermée,
Elle est sourde à l'honneur,
Puisque tous ces soldats rampent sans espérance,
Et puisque dans le sang ils ont éteint la France,
Votre flambeau, Seigneur !
Puisque la conscience en deuil est sans refuge
Puisque le prêtre assis dans la chaire, et le juge
D'hermine revêtu,
Adorent le succès, seul vrai, seul légitime,
Et disent qu'il vaut mieux réussir par le crime,
Que choir par la vertu ;
Puisque les âmes sont pareilles à des filles ;
Puisque ceux-là sont morts qui brisaient les bastilles,
Ou bien sont dégradés ;
Puisque l'abjection, aux conseils misérables,
Sortant de tous les cœurs, fait les bouches semblables
Aux égouts débordés ;
Puisque l'honneur décroît pendant que César monte ;
Puisque dans ce Paris on n'entend plus, ô honte,
Que des femmes gémir ;
Puisqu'on n'a plus de cœur devant les grandes tâches,
Puisque les vieux faubourgs, tremblant comme des lâches
Font semblant de dormir,
Ô Dieu vivant, mon Dieu ! prêtez-moi votre force,
Et, moi qui ne suis rien, j'entrerai chez ce corse
Et chez cet inhumain ;
Secouant mon vers sombre et plein de votre flamme,
J'entrerai là, Seigneur, la justice dans l'âme
Et le fouet à la main,
Et, retroussant ma manche ainsi qu'un belluaire,
Seul, terrible, des morts agitant le suaire
Dans ma sainte fureur,
Pareil aux noirs vengeurs devant qui l'on se sauve,
J'écraserai du pied l'antre et la bête fauve,
L'empire et l'empereur !
Victor Hugo
Les Châtiments - Livre deuxième – L'ordre est rétabli
Commentaire littéraire
I- Le constat sombre
Le constat l’emporte sur l’annonce du jugement et de la vengeance. Ce constat constitue les quatre premières strophes. C’est un état des lieux qui commence à s’en prendre à l’armée qualifiée par « cette » et ces « soldats » qui forment un écho avec « voilà » qui rappelle le passé d’autant plus qu’il est accompagné d’un imparfait. Ce crime constitue une faute inexpiable et a des conséquences (avec le présent). Métaphore de l’animal
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