La Loreley, Guillaume Apollinaire, fiche de français
Commentaire de texte : La Loreley, Guillaume Apollinaire, fiche de français. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kakudan • 14 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 579 Mots (3 Pages) • 1 260 Vues
BEAUTÉ MAUDITE
La sorcière est caractérisée par la beauté: « beauté » (v.4), « belle » (v.1), « yeux pleins de pierreries » (v.5).
L’expression « sorcière blonde » surprend. Oxymore par connotation, elle oppose l’obscurité de la sorcellerie à la luminosité de la chevelure.
Loreley est si belle que même l’évêque est séduit: « O belle Loreley aux yeux pleins de pierreries/ De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie? » (vers 5 et 6). L’évêque « flambe » (v.11), ce terme peut avoir deux sens: il flambe d’amour mais aussi en enfer car c’est un homme de Dieu et qu’il ne doit pas ressentir ce genre de sentiments.
Dans les paroles de la Loreley , l’ensorcellement laisse place à la malédiction de la beauté: « mes yeux sont maudits/ Ceux qui m’ont regarde évêque ont péri ». L’amour lié à la mort fait écho au mythe de la sirène Loreley.
D’autre part, la sorcière rappelle également Méduse, personnage de la mythologie grecque oui pétrifié quiconque pose le regard sur elle.
« Mon amant est parti dans un pays lointain » (v.15) serait un euphémisme pour dire que cette malédiction a causé la mort de son amant.
PAROLE ENVOUTANTE
Lors du face à face verbal entre la Loreley et l’évêque, les rôles sont inversés.
L’évêque demande à absoudre la sorcière tandis que cette dernière demande à mourir. L’évêque parle de sorcellerie et de séduction alors que la Loreley parle de Vierge, de Dieu et de prière (v.12).
Dans cet échange, la Loreley est celle qui détient le plus d’espace de parole. Plusieurs procédés littéraires transforment presque ses paroles en chanson, évoquant ainsi le chant ensorcelant des sirènes:
les répétitions « mon coeur me fait si mal »
les rimes internes: « flammes » et « flammes » (v.9 et 10), « pierreries » et « sorcellerie » (v.9 et 10) « flammes » et « condamne » (v.11 et 12), « Loreley » et « ensorcelé » (v.11 et 12).
les rimes externes créent un refrain: vers 5 et 6 répondent aux vers 9 et 10 (répétition «pierreries», «sorcellerie»).
Ces répétitions et cette richesse sonore donnent du rythme et du mouvement au poème.
FEMME MALHEUREUSE
La Loreley, qui ensorcelle tous les hommes par sa beauté, a été abandonnée par son amant. Paradoxalement, elle est donc une femme que l’amour rend malheureuse.
L’amour et la souffrance sont ainsi intimement liés dans ce poème.
Dès le deuxième vers, l’oxymore « mourir d’amour » souligne cette alliance. La mort est le sex échappatoire à la souffrance d’être abandonnée: « Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure » (v.17).
Plusieurs figures de style accentuent la plainte amoureuse de la Loreley:
L’anaphore « Mon coeur me fait si mal » aux vers 17, 19 et 20 souligne la douleur lancinante.
Répétitions « faites-moi mourir
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