Arthur Rimbaud
Dissertation : Arthur Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Mai 2014 • 1 893 Mots (8 Pages) • 5 045 Vues
Arthur Rimbaud
Présentations littéraires 2M
Stéphane Morin
➢ Biographie
Arthur Rimbaud est né à Charleville (Ardennes) le 20 octobre 1854. Sa mère était une paysanne et son père était militaire, il a trois sœurs et un frère. La famille n’était réunie que lors des permissions accordées à son père.
En 1865 il entre au collège de Charleville et se lie d’amitié avec Georges Izambard, un professeur qui lui fera découvrir Victor Hugo et Rabelais entre autres, en 1870. La mère d’Arthur n’apprécie que peu cette amitié, car cela ne correspond pas à l’éducation stricte qu’elle souhaite instaurer à ses enfants. C’est au mois d’août 1870 qu’il fugue pour la première fois pour Paris, alors que la France et la Prusse viennent d’entrer en guerre. Arthur se fera incarcérer à Paris, son professeur parviendra à le faire libérer. Une fois rentré au près de sa mère il repartira pour Bruxelles et en février 1871 il regagnera Paris.
Cette même année il rencontrera Paul Verlaine, ensemble ils iront à Bruxelles et Londres, mais connaitront de nombreuses querelles et ruptures et en Belgique Verlaine tirera même deux coups de feux sur son ami. Il sera condamné à deux ans de prison. C’est en 1873 que Rimbaud rédigera Une Saison en Enfer. Il retournera à Londres en compagnie de Germain Nouveau pour la mise au net des manuscrits des Illuminations. C’est là qu’il abandonnera la poésie.
Ayant étudié l’allemand il séjournera à Stuttgart, puis il traversera la Suisse pour rejoindre Milan et apprendre l’italien. Ses voyages le mèneront en Italie, en Hollande, en Afrique, en Suède, au Danemark, à Chypre. Mais Rimbaud reviendra régulièrement passer l’hiver à Charleville au près de sa famille.
Il passe la dernière partie de sa vie en Ethiopie, où il se livre à des activités d’exploration et de commerce. Mais en 1891, il est rapatrié en France, étant atteint d’une tumeur au genou droit qui causera sa mort le 10 novembre 1891, à 37 ans.
Arthur Rimbaud était un adolescent rebelle, mais surtout un poète précoce et génial (il a abandonné la poésie à vingt-et-un ans). C’est aujourd’hui un phénomène de la littérature de part le personnage qu’il s’est crée.
Rimbaud se considérait comme un « voyant » et il exprimait dans ses textes l’hallucination dans un langage pur et audacieux.
Il apparaissait entre le romantisme qui se caractérise par “une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme”1, et le surréalisme qui “cherche à exprimer le fonctionnement réel de la pensée, sans contrôle de la raison et sans aucune préoccupation morale ou esthétique”2.
➢ Une saison en enfer
Une saison en enfer est le seul recueil qu’Arthur Rimbaud ait publié lui-même, les autres projets n’ayant pas abouti. C’est un recueil de neuf poèmes en prose (vers inégaux, pas de rime, pas de strophe), qui voit le jour à une période troublée de la vie de Rimbaud.
C’est sa mère qui a accepté de faire les frais de l’impression en août 1873.
Cependant Rimbaud a négligé le fait de payer la note d’impression, c’est pourquoi les 500 exemplaires demandés sont restés à la cave jusqu’à ce qu’un amateur les découvre en 1901 et les dévoilent en 1914. Rimbaud n’avait distribué que quelques exemplaires à ses ces amis, dont Verlaine.
Rimbaud a composé Une saison en enfer entre avril et août 1873. Cette période couvre la longue errance d’Arthur avec Verlaine (en Belgique et en Angleterre), et s’achève à sa sortie de l’hôpital après le « drame de Bruxelles ».
Une saison en enfer est comme nous le dit le titre, le livre d’une crise, tout en affirmant qu’on ne peut passer qu’une saison en enfer, enfer qui normalement est un lieu de séjour éternel.
C’est en quelque sorte le récit d’une descente aux enfers, une expérience personnelle et un voyage au terme du quel Rimbaud fait ses adieux à la littérature, bien qu’une partie des Illuminations soit postérieure.
1 et 2 tirés de Wikipédia L’encyclopédie libre
➢ Le poème
Une saison en enfer commence par un poème sans titre, c’est l’incipit, le prologue. Ce premier poème annonce la suite du recueil.
Cet incipit est en quelque sorte, un rappel de ce qui a conduit l’écrivain à sa situation actuelle (au moment de la rédaction du recueil).
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"Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. − Et je l'ai trouvée amère. − Et je l'ai injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié!
Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot.
Or, tout dernièrement
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