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Arthur RImbaud

Commentaires Composés : Arthur RImbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Septembre 2014  •  1 673 Mots (7 Pages)  •  1 555 Vues

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l est né le 20 octobre 1854 au matin à Charleville, ville des Ardennes, de 9237 habitants, à l’écart du monde moderne, ville industrielle comptant des forges, des brasseries, des imprimeries, des tanneries, des clouteries, une verrerie, une brosserie. Il était le second garçon, Frédéric étant né en 1854, des filles allaient venir plus tard : Vitalie-Marie en 1857 et Isabelle en 1860.

Son père, Frédéric Rimbaud, était un militaire, un capitaine d’infanterie sorti du rang, qui avait fait la campagne d’Algérie, qui parlait de grands espaces, de déserts de sable, de batailles ; qui, rêvant toujours d’un ailleurs plus exotique plus flamboyant que le quotidien gris de la vie dans une garnison, avait composé quelques écrits aussi ; qui était un mari à éclipses qui ne vécut guère avec sa femme, l'engrossant épisodiquement au gré de ses permissions et se séparant d’elle définitivement en 1860, pour rejoindre sa garnison de Grenoble. Pour Arthur, ce père absent était sans substance, n’exista que dans le langage maternel (en noms de lieux, de garnisons).

Sa mère, Vitalie Cuif, était une paysanne accrochée à sa terre, car elle tenait de ses parents une ferme dans le petit village de Roche près d'Attigny où elle avait grandi et durement travaillé, avait été élevée à la dure, avec des hommes. À cinq ans, elle avait perdu sa mère, à dix, sa grand-mère ; sa jeunesse s’était passée avec son père et ses deux frères (des mécréants), sans autre horizon que le village de Roche... La ferme, qu’elle exploita seule ensuite, allait brûler en 1863, être reconstruite en 1873, la famille y habitant alors. Fière, indépendante, forte, elle refusa de suivre le capitaine Frédéric Rimbaud lorsqu’il fut nommé à Lyon peu après le mariage : qui prend mari prend pays, mais pas elle, et à une époque où ce comportement volontaire d’une épouse faisait exception. Elle vint alors habiter Charleville, dans la vieille et populaire rue Bourbon. Celle qu’Arthur appelait la « mère Rimb’ » était une femme robuste et austère (« aussi inflexible que soixante-quinze administrations à casquettes de plomb », écrivit-il à son ami, Delahaye), obligée, il est vrai, pour élever seule ses quatre enfants, d’être dure avec elle-même et avec eux ; mais Rimbaud se plaignit d’avoir trop fréquemment reçu des gifles de cette tortionnaire maternelle, sous laquelle «il suait d’obéissance» (‘’Les poètes de sept ans’’), qui le tenait serré financièrement, ne lui donnant « que dix centimes tous les dimanches» pour payer sa chaise à l'église. Car elle était aussi bornée, étriquée, rigoriste, castratrice (son mari alla vite voir ailleurs !). Cette catholique fervente dont la piété confinait à la bigoterie voyait dans le salut la plus haute raison de sa vie et faisait lire chaque jour en famille la Bible, livre fondamental, et éleva sévèrement ses enfants. Elle leur imposait, en été, des travaux des champs à Roche. Elle voulut obliger Arthur à travailler, parlant tantôt de le mettre pensionnaire, tantôt de lui imposer « une place». Aussi ne fut-elle pas aimée par la petite tribu pour laquelle elle était autoritaire et exigeante, et son heurt avec Arthur fut brutal, car leurs deux caractères étaient opposés ; la sévérité de l’une suscita la rébellion de l’autre. Pour Rémy de Gourmont, qui l’a connue, elle avait un « caractère de femme, de fille, nativement méchant et même féroce ». En fait, on peut plutôt penser que cette femme de peu de mots n’arrivait pas à dire l’amour qu’elle éprouvait pour son fils tant la possessivité menait à l’affrontement.

La petite enfance de Rimbaud s’est donc déroulée dans un milieu familial étouffant, où l’amour manquait. Et il était écartelé par ses désirs d’absolu. D’une part, il remplissait avec sérieux ses devoirs de religion : dans ses premières années au collège, il attira l’attention de l’aumônier par une piété «poussée jusqu’à la mysticité» et on a gardé le souvenir d’une querelle qu’il eut un jour avec d’autres collégiens qui profanaient l'eau bénite en s’en aspergeant au sortir de la chapelle : il se jeta contre ces sacrilèges qui le traitèrent de «sale petit cagot». D’autre part, ses premiers rêves naquirent des histoires racontées par la mère : légendes des Ardennes peuplées de démons et de saints, de monstres et de chevaliers. Puis son imagination s’enflamma à la lecture des grands romans pour la jeunesse d’alors (comme ‘’Costal l’Indien’’ de Gabriel Ferry) qui se déroulaient dans les jungles, sur les océans, faisaient découvrir des sauvages, des animaux fantasmagoriques ; l’enfant y devint mousse, chasseur, aventurier, découvreur de mondes. Il écrivit lui-même des récits de voyages et d’aventures (les « romans » évoqués dans ‘’Les poètes de sept ans’’) dont, malheureusement, rien n’a été conservé.

Il joua avec son frère et ses sœurs aux jeux de tous les enfants du monde : ils mimaient les adultes, ils baptisaient des poupées, ils faisaient de la luge en hiver, du bateau sur la Meuse en été ou de la balançoire.

Il composa vers l’âge de huit ou neuf ans, d’une écriture négligée, en faisant de nombreux pâtés d’encre :

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‘’Prologue’’

(1862)

Narration en prose

Commentaire

L’intérêt psychologique de ce texte impertinent est évident : transposition des personnages du père et de la mère, le père magnifié en « colonel des Cent-Gardes », la mère transformée en « femme douce, calme, s’effrayant de peu de chose » (tout le contraire de ce qu’était Mme Rimbaud) ; Arthur lui-même, l’enfant réputé studieux devenu ici « un autre », qui hait le travail intellectuel, les études, les examens. On voit tout ce qu’un tel texte pourrait offrir à un psychanalyste.

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Enfant précoce, intelligent, à

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