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L'ETRANGER CAS

Dissertation : L'ETRANGER CAS. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2015  •  Dissertation  •  1 790 Mots (8 Pages)  •  1 316 Vues

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Apres différentes ébauches de titres comme <>, <>, <>, <>; Camus opte pour <>, roman qu'il écrit en 1932. Quelqu'un d'étranger est quelqu'un qui ne fait pas partie d'un groupe, d'un ensemble, d'un monde, ou qui est considéré comme ne pas en faire partie. Apres la lecture du roman, on remarque que le personnage principal de <>, Meursault, est non seulement étranger aux conventions sociales, mais aussi aux autres en général et pour finir, à sa vie.

De prime abord, Meursault paraît être étranger à la société... Il ne semble ni comprendre ni respecter les conventions sociales. Ceci peut être vu à travers divers passages du livre.
Premièrement, le comportement du personnage lors de l'enterrement de sa mère à Marengo déconcerte les autres personnages du livre, puisque qu'il ne pleure pas et refuse de voir son corps. Il fume d'ailleurs avec un concierge et va au cinéma le lendemain même, avec Marie, une ancienne collègue, après avoir choisi un film comique. Ceci ne fait qu'amplifier la confusion de l'entourage du héros, qui ne peut s'identifier aux réactions de Meursault à un événement traumatique comme celui de la mort d’une mère . Cela suscite l'étonnement chez Marie, choquée de constater que Meursault n'est pas en deuil: << Je lui ai dit que maman était morte. Comme elle voulait savoir depuis quand, j'ai répondu: "depuis hier." Elle a eu un petit recul, mais n'a fait aucune remarque. >> (Chapitre II partie 1). Cette réaction traduit parfaitement le décalage entre Meursault et les autres personnes de son entourage, qui auraient réagi avec moins de distance aux événements que Meursault subit. Pendant le jugement de Meursault, d'autres personnages du livre sont particulièrement choqués et outrés par la froideur du protagoniste. Meursault rapporte par exemple le témoignage du directeur de l'asile de Marengo: <> (chapitre III, partie 2). Cet argument est alors utilisé par le procureur contre Meursault:<< Messieurs les jurés, le lendemain de la mort de sa mère, cet homme prenait des bains, commençait une liaison irrégulière, et allait rire devant un film comique>> (chapitre III, partie 2) et << il a déclaré que je n’avais rien à faire avec une société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles et que je ne pouvais pas en appeler à ce cœur humain dont j’ignorais les réactions élémentaires>> (chapitre IV, partie 2). C'est à ce moment précis du roman que Meursault, qui jusqu'ici ne s'était jamais senti étranger à la société, mesure toute la différence entre lui et les autres << j’ai eu une envie soudaine de pleurer parce que j'ai senti combien j'étais détesté par tous ces gens-là>> et << J'ai senti que quelque chose soulevait toute la salle et, pour la première fois, j'ai compris que j'étais coupable>> (Chapitre III, partie 2). Dans ce chapitre, Meursault prend alors conscience qu’il est étranger aux règles imposées par la société en période de deuil.
De plus, Meursault ne semble avoir aucuns principes moraux, et se montre indifférent aux règles de la justice. Il exprime aucun regret d'avoir tué l'arabe et semble prendre son acte avec légèreté: << je ne regrettais pas beaucoup mon acte>> (chapitre IV, partie 2). Une fois encore ceci trouble le juge d'instruction: <>( Chapitre I, partie 2). Meursault refuse de se repentir, ou de se sentir coupable de son crime. Il ne respecte pas les mœurs sociales ici, comme celle de ne pas tuer. Le personnage principal s'éloigne volontairement du meurtre qu'il commet, en ne comprenant pas vraiment pourquoi il s'agit d'un péché aux yeux de la religion: << je lui ai dit que je ne savais pas ce qu'était un péché. On m'avait seulement dit que j'étais un coupable>>. (Chapitre V, partie 2) Le personnage se dit donc coupable car c'est ainsi que la société l'a désigné et non pas parce qu'il reconnaît qu'il a commis quelque chose de grave. Par conséquent, nous pouvons donc dire que Meursault ne respecte pas les meurs sociales à la fois parce qu’il se montre indiffèrent face à la mort de sa mère mais aussi parce qu’il n’exprime absolument jamais le regret ou le besoin de se repentir après son crime. Il n’a pas de codes moraux



Meursault, auteur d'un meurtre, semble donc ne pas avoir quelque sentiment d'empathie envers l'être humain. Ceci est flagrant dans les liaisons qu'il entretient avec son entourage et les autres en général.
Tout d'abord, Meursault n'a pas d'opinion sur des sujets "normalement" touchants, comme le choix de ses amis, et encore plus important: le choix d'une épouse. Raymond, un voisin de palier, lui demande d'être son ami ou de l'aider: << il m’a demandé encore si je voulais être son copain. J’ai dit que ça m’était égal>> (Chapitre III, partie 1). Ainsi, Meursault accepte ces rapports amicaux par disponibilité plutôt que par affinités. Concernant ses liaisons amoureuses, Meursault se montre aussi indifférent que pour ses liaisons amicales. Marie lui demande s'il l'aime << elle m'a demandé si je l'aimais. Je lui ai répondu que cela ne voulait rien dire, mais qu'il me semblait que non >> (Chapitre IV, partie 1). Néanmoins il accepte de l'épouser: << le soir, Marie m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que ça m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait>> (chapitre V, partie 1). Meursault n'accorde pas vraiment d'importance au mariage ou à l'amour en général. Au sens plus large, Meursault n’est pas seulement étranger à son entourage mais aux autres en général. A plusieurs reprises, il exprime la sensation d’être incompris. Tout d’abord par le juge d’instruction qui s’obstine à lui transmettre sa foi pour Dieu : <> (chapitre I, partie 2). Ce décalage par rapport aux autres est d’autant plus manifeste quand Meursault tente d’expliquer son crime, par son aveuglement dû au soleil et que la salle d’audience lui rit au nez :<< J’ai dit rapidement, en mêlant un peu les mots et en me rendant compte de mon ridicule, que c’était à cause du soleil. Il y a eu des rires dans la salle.>> (chapitre IV, partie 2) Cet écart entre lui et les autres l’empêche de communiquer ; il devient alors spectateur de son propre jugement :<< En quelque sorte, on avait l’air de traiter cette affaire en dehors de moi. Tout se déroulait sans mon intervention. Mon sort se réglait sans qu’on prenne mon avis>> (chapitre IV, partie 2). Le protagoniste apporte donc peu d’importance à l’autre ; ses relations sont fondées par disponibilité plutôt que par affinités et, pour finir, il se sent souvent à l’écart ou incompris


En outre, l’indifférence de Meursault ne s’étend pas à son entourage mais à sa vie en général. En effet, le titre <> reflète aussi le fait que Meursault semble étranger à sa propre vie. Elle semble le n'avoir aucun autre impact sur lui que l'ennuie ou l'indifférence <> (chapitre V , partie 1), <> (chapitre I, partie 2), Malgré le point de vue interne et le récit à la 1 ère personne du singulier, il est difficile d'accéder à ses sentiments. Il semble sans ambition et n'a pas le gout de l’aventure. Ceci est notamment visible lorsque son patron lui offre un emploi : << j’ai dit que oui mais que dans le fond ça m’était égal […] on ne changeait jamais de vie, qu’en tout cas, toutes se valaient, et que la mienne ici ne me déplaisait pas du tout. >> (Chapitre V, partie 1).
Ainsi , Meursault, sans goût pour l’aventure, vit au jour le jour sans se poser de questions, l’ennui le gagne souvent et il passe son temps à faire de longues descriptions des gens qui l’entourent, du haut de son balcon << Ma chambre donne sur la rue principale du Faubourg […] une petite fille avec un gros nœud rose et des souliers noirs vernis […] une mère énorme, en robe de soie marron […] la rue de nouveau déserte>> (Chapitre II, Partie 1). Ce type de descriptions assez longues et complètes tournent presque à l’absurde lors du procès de Meursault. En effet, ce dernier va être sévèrement jugé pour le crime d’un homme mais il s’égare dans des descriptions interminables des juges, des journalistes ou de la salle d’audience : <> (Chapitre III, partie 2).
Malgré de longues descriptions qui montre que la pensée du héros existe, il y a souvent un manque de logique entre elles et ses actions. Il est étranger à sa vie car sa raison n'est pas reliée à ce qu'il fait. En effet, il existe une dichotomie entre ses pensées et ses actions, quand il dit assez paradoxalement: << rester ici ou partir, cela revenait au même>> (chapitre VI, partie 1). Il est également incapable d'expliquer ou du justifier la façon dont il agit, notamment quand le juge d'instruction lui demande pourquoi il marque une pause entre les différents coups de feu pour achever l’arabe. Il est incapable de donner une réponse et, comme il le dit si bien lui-même, se justifie :<< je lui ai expliqué que j’avais une nature telle que mes besoins physiques dérangeaient souvent mes sentiments>>(chapitre I, Partie 2)
Il n'est pas vraiment impliqué, par rapport à son entourage et prend la vie comme elle vient car selon lui, elle ne vaut pas la peine d'être vécue: <> (Chapitre V, partie 2).
C’est pour cela que l’individu accepte sa peine de mort, malgré la peur car, comme il le dit à l’aumônier dans le chapitre clôturant ce roman : << Rien, rien n’avait d’importance […] Que m’importait l’amour d’une mère, que m’importaient son Dieu, les vies qu’on choisit, les destins qu’on élit, puisqu’un seul destin devait m’élire moi-même et avec moi des milliards de privilégiés […] les autres aussi, on les condamnerait>> (chapitre V, partie 2). Ainsi, Meursault explique que sa vie lui importe peu, et qu’elle ne vaut pas plus qu’une autre car elles finissent toutes par la mort. Camus utilise un discours rapporté et <> (chapitre III, Partie 1),  qui reflète le peu d'engagement et la passivité de Meursault dans sa vie.

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