Jean Genet, poète, romancier, dramaturge et écrivain politique
Cours : Jean Genet, poète, romancier, dramaturge et écrivain politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Romanaa00 • 6 Mai 2023 • Cours • 1 502 Mots (7 Pages) • 308 Vues
Jean Genet (1910/1986), poète,
romancier, dramaturge et écrivain politique.
Dans le paysage littéraire français, le nom de Genet est enveloppé d’une renommée à la fois élogieuse et scandaleuse. Longtemps considéré comme le mauvais garçon de la littérature française, Jean Genet se situe en marge dans son théâtre comme dans sa vie. Contre la société, contre le bien, contre tout ce qui est, il entend édifié un univers inverse. Homme de scandale, voleur, délinquant, Genet s’est forgé à contre-courant une renommée prodigieuse à laquelle sa canonisation par Sartre et Cocteau n’est pas étrangère. Genet excelle dans de nombreux registres, notamment lyrique et romanesque dont son théâtre se trouve enrichi. Atypique et inégalé, le théâtre de Genet explore les potentialités de la scène et culmine dans ses aspects baroques, grandioses, épiques et subversif.
I- Les « invisibles blessures » constitutive de l’écriture de Genet.
Dans son important analyse intitulé « Saint Genet, comédien et martyr ». Sartre situe le début de la compréhension de l’œuvre de Genet dans l’habit de son auteur. Dans « Le journal du voleur », œuvre semi-autobiographique, Genet revient sur la blessure originelle que constitua son abandon.
Né à Paris, le 19 décembre 1910, Genet est confié à l’assistance publique à l’âge de 7 mois. Durant toute son enfance et son adolescence, il ne peut obtenir aucun élément sur ses origines. À l’âge de 21 ans, il obtient un acte de naissance mentionnant le nom de sa mère « Genet ». Cette souffrance est portée toute entière par son écriture qui la révèle en même temps qu’elle la masque. Dans « L’Atelier d’Alberto Giacometti », œuvre dédiée à son ami sculpteur. Genet met au jour le rapport entre la beauté de l’œuvre et la blessure cachée ou visible que tout homme porte en lui. Ces écrits romanesques puis son théâtre en deviennent l’écrin. Au théâtre la blessure transparaît sur scène à la fois dissimulée et exhibée par les artifices scéniques. Genet va jusqu’à insister pour qu’elle soit perceptible par une défaillance du comédien. Genet se révèle être un élève brillant pourtant dès l’adolescence, il s’installe dans la transgression. De 15 à 18 ans, il est incarcéré pour fugue et vols avant d’être envoyé dans une maison de correction pour mineurs délinquants parce qu’il a selon « Miracle de la rose », crevé un œil. N’ayant pas d’image fixe de lui-même, il épouse l’image que le regard des autres lui renvoient. L’ensemble de son œuvre se nourrie de cette tension paradoxale entre l’être et le regard de l’autre.
II- Les 3 grandes périodes de création structurant l’œuvre de Genet.
1) 1942-1952 : Le cycle des œuvres carcérales.
Genet à une trentaine d’année lorsqu’il écrit d’un seul jet une prose d’une densité et d’une sensibilité extrême. Après avoir écrit quelques poèmes dont ‘Le Condamné à mort’, Genet publie coup sur coup 4 romans à la première personne : ‘Notre-Dame-des-Fleurs’, ‘Pompes funèbres’, ‘Miracle de la rose’, ‘Querelles de Brest’ suivi d’une œuvre semi-autobiographique, ‘Le journal du voleur’ en 1947. En 1947 paraissent ses premières pièces, ‘Haute surveillance’ et ‘Les Bonnes’.
Ces pièces marquent l’entrée de Jean Genet dans la forme dramatique et reste lié aux œuvres romanesques qui les précèdent dont elle prolonge l’univers. Néanmoins, 1947 fait date pour Genet qui obtient le prix de la Pléiade pour ‘Les Bonnes’ et ‘Haute surveillance’.
2) 1952-1962 : Le ‘Saint Genet’ ouvre une décennie
théâtrale.
Sartre qui avait fait la connaissance de Genet en mai 1944, publie en 1952 sa monumentale analyse ‘Saint Genet, comédien et martyr’ en guise d’introduction aux œuvres complètes de Genet. Cette prestigieuse introduction marque la consécration de Genet. Cette épisode de rupture avec Sartre a coupé court pour 3 ans à tout élan créateur. Entre 1955 et 1962, Genet connaît un retour vers la créativité. Il écrit : ‘Le Balcon’, ‘Les Paravents’ et ‘Le Funambule’ abandonnant la peau de dramaturge de ses débuts, n’écrivant que sur commande et dans l’ennui, Genet devient un véritable théoricien du théâtre. Il connaît un nouvel épisode dépressif après la mort de certains amis.
3) 1962-1986 : Le dernier Genet, politique et amoureux.
Genet cesse à nouveau d’écrire pour renaître écrivain politique dans la dernière période de sa vie. Genet s’engage dans la lutte sur terrain. Mai 1968,est une période d’intense activité politique pour Genet qui exulte de voir la Sorbonne et le théâtre de l’Odéon envahis et profanés. Ils commencent également à voyager. Dans ‘Quatre heures à Chatila’ daté de 1983, il prend la posture de témoins des exactions commises à l’encontre des Palestiniens pour rompre avec les visions des médias français et occidentaux. Déjà en 1970, Genet militait aux États-Unis aux côtés des ‘Black Panthers’.
Œuvre ultime, ‘Un captif amoureux’
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