Être et degré de communité
Discours : Être et degré de communité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gervens Dorissaint • 6 Octobre 2024 • Discours • 819 Mots (4 Pages) • 57 Vues
Être et degré de communité (pattern ontologique)
L'étude de l'ontologie, en tant qu'exploration de l'essence de l'être, a su traverser les âges, de Parménide à la pensée moderne, en évoluant à travers des conceptions philosophiques qui, bien que distinctes, se répondent les unes aux autres dans une dynamique de dialogue. La notion d’« être » et sa relation au « non-être » ont occupé une place centrale dans ces réflexions, et nous pouvons articuler ces concepts tout en insérant des perspectives classiques et modernes pour donner forme à la notion de « pattern ontologique ».
Parménide, en concevant l’être comme une sphère immobile et uniforme, exclut la possibilité du non-être, posant un dualisme irréconciliable entre l’être et le non-être. Son affirmation selon laquelle « l’être est et le non-être n’est pas » inaugure la vision monolithique de l’ontologie, où l’être est unique et indivisible, et toute altérité ou différence est rejetée. Cette vision a cependant été remise en cause par Platon, dont le parricide philosophique vis-à-vis de Parménide ouvre une nouvelle voie. Platon reconnaît l’unité de l’être, mais introduit la possibilité du non-être à travers son concept des formes et des Idées. Dans Le Sophiste, il postule que le non-être n'est pas une absence totale, mais une altérité, une différence relative à l’être. Ainsi, pour Platon, le non-être existe en tant que ce qui est « autre » par rapport à l’être, ouvrant une dimension de diversité.
Aristote, quant à lui, introduit une rupture encore plus radicale en affirmant la plurivocité de l’être, une conception selon laquelle « l’être se dit en plusieurs sens ». L’être, chez Aristote, n’est pas univoque mais multiple, se manifestant dans différentes catégories : la substance, la quantité, la qualité, etc. Cela ouvre la voie à une compréhension plus nuancée de l'ontologie, où l'être n'est pas une unité simple mais une diversité complexe d'expressions.
Cette diversité, dans notre réflexion actuelle, se manifeste par la notion de « pattern ontologique », ou schème de substances qui constituent l’être. Nous posons que l’être n’est pas monolithique, mais une somme de substances organisées autour de deux sous-ensembles principaux : l’altérité et la communité. Ces deux concepts permettent de comprendre l’être non plus comme une opposition binaire au non-être, mais comme un continuum où l’altérité est la différenciation interne à l’être et la communité la part d’unité ou de ressemblance avec d’autres êtres.
La métaphore du peintre illustre cette idée de manière accessible. Lorsque le peintre mélange des couleurs, il produit des teintes nouvelles, comme le gris, qui n’est ni tout à fait noir ni tout à fait blanc. Ce gris est un être, une substance ayant ses propres caractéristiques, mais il porte en lui des éléments de noir et de blanc. La « communité » ici serait la part de noir qui persiste dans le gris, alors que l’« altérité » serait la part de blanc qui, sans être noir, est néanmoins constitutive du gris. Ce schème peut s’appliquer aux êtres en général : chaque être est à la fois fait d’éléments qui partagent une communité avec d’autres êtres (par exemple, la matière, la forme) et d’éléments d’altérité (comme la nature spécifique ou la fonction).
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