Olympe de Gouges

        Marie Gouze, connue sous le nom de Olympe de Gouges, est née en 1748 à Montauban. Elle est issue d’une famille bourgeoise. Elle est mariée de force à 17 ans à un homme bien plus âgé. Peu de temps après s’être mariée, elle devient veuve. Elle décide alors de changer de nom pour prendre le pseudonyme de Olympe de Gouges. Elle s’enfuit du domicile conjugal pour venir à Paris faire des études. Elle écrira : « Forcée de fuir un époux qui m'était odieux, je m'enfuis à Paris avec mon fils ».   

        Dans la capitale, elle fréquente les salons mondains. Elle y rencontre des artistes, des scientifiques, des hommes politiques et des lettrés. Elle sera alors accusée de courtisanerie. Elle mène une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire. Elle acquiert une réputation de courtisane entretenue par les hommes. A une époque où une femme qui ne se marie pas, est regardée comme une prostituée, elle assume son indépendance pour pouvoir rester libre de ses actes et de ses écrits. Elle rêve de devenir femme de lettres et s’intéresse donc aux idées nouvelles.
        La lutte contre l’esclavage sera la première cause qu’elle défend : en 1784, elle rédige une première pièce du théâtre intitulée Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs. La pièce raconte la traite des noirs et fait scandale. Celle-ci ne sera pas jouée avant la Révolution car le message d’égalité et de fraternité entre Blancs et Noirs est mal jugé. Elle prolonge son engagement trois ans plus tard, en publiant ses Réflexions sur les hommes nègres. Sous la Révolution, elle reviendra encore sur ce thème en rédigeant une nouvelle pièce en faveur de l’abolitionniste, Le Marché des Noirs.

        Ensuite elle prend la défense des pauvres et lutte contre la misère. En 1788, elle écrit sa première Lettre aux peuples dans laquelle elle veut imposer un impôt volontaire pour venir à bout de la crise. Elle prend connaissance du Cahier de doléances et assiste aux Etats généraux pour parler des problèmes politiques. Engagée pleinement dans les débats de la Révolution et pétrie des idéaux des Lumières, elle prendra le parti des Girondins et publiera des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle défend l’idée d’une monarchie constitutionnelle

        En 1789, elle se joint aux femmes du peuple pour marcher sur Versailles. La famille royale quitte le château. Elle comprend que les femmes ont le même pouvoir que les hommes. En 1791, cette femme, en réponse à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui n’appliquait les principes de liberté et d’égalité qu’aux hommes, rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. C’est un des grands textes fondateurs du féminisme moderne, dont l’article 1er proclame : « La femme naît libre et demeure égale en droits à l’homme. »

        En 1793, elle est reconnue comme anti révolutionnaire par certains révolutionnaires car elle refuse l’usage de la violence. Elle s’oppose à la peine de de mort de Louis XVI lors de son procès. Elle critique ouvertement un des chefs révolutionnaires, Robespierre et aussi la Terreur. Elle est conduite à la Conciergerie et condamnée à mort sans être jugée. Exécutée le 3 novembre 1793, elle est alors la deuxième femme guillotinée, après Marie-Antoinette à laquelle elle avait dédié sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

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