Nos désirs sont-ils désordre?

Mesdames, Messieurs les membres du jury, Monsieur le Président,

Face à la quête de sens à notre existence, seul le désir, nous pousse à survivre, à vivre l’instant présent, et espérer, désirer, vivre des lendemains.

Le désir installe en nous une envie, une aspiration, un souhait vers le futur, vers la continuité de la vie.

Alors non, les désirs ne sont pas désordre, car en eux, ils portent la volonté de trouver en nous un chemin, une quête à mener.

La réalité, c’est que le désir crée l’ordre.

C’est bien lorsque l’on ne sait point ce que l’on veut faire dans la vie, que le désordre s’y installe.

Le désordre lui est qualifié comme un trouble dans le fonctionnement et comme l’état d’un lieu où les choses ne sont pas à leur place.

Mais alors, qui définit la place des choses et des désirs ?

Qui pour juger que nos désirs seraient désordre ?

Et puis de l’ordre face à quoi, à qui ?

Au diable, la personne qui chercherai à s’immiscer dans notre vie, pour qualifier nos désirs de désordre face à son propre point de vue de ce qu’il en est.  

C’est notre société, qui nous pousse à rester dans les codes, à se dénaturer, pour rentrer dans la masse. Volonté de conformité par peur d’être qui l’on est.

Condamner les désirs à être désordre, revient à les dénaturer et leur faire perdre le sens d’exister.  

Si je ne désir plus, je n’ai plus d’envie, plus d’espoir et plus de raison d’être. C’est là qu’apparait le désordre, le chaos, l’éternelle agonie.

Conduisant à la dépression, l’absence de sens, de désir, le dépérissement de l’âme., caractérisé par sa perte du goût de la vie.

Alors, je vous en supplie ne condamner pas nos désirs. Laissez-moi désirer au plus profond de moi-même , que notre époque puisse permettre aux autres générations futurs de vivre, elles aussi ce si bon goût de la vie, de ne pas détruire notre Terre sur laquelle on vit.

Si je chercherai à mettre de l’ordre dans ce désir, alors il est d’une évidence, que

c’est la fatalité qui s’abattrai sur moi. Et que je finirai par l’abandonner.

« Ce n’est pas le désir qui est désordre et déraisonnable, c’est le jugement que l’on porte sur lui. »

Alors laissez-moi désirer, laisses moi donner un sens à ma vie. Mesdames, messieurs les membres du jury, sachez que si aujourd’hui, vous faites le choix de condamner nos désirs de désordre, alors c’est nous tout entièrement que vous condamnerez.

Dans son œuvre « Éthique », Spinoza nous dit que le Désir est l'essence même de l'homme, celui qui nous  incite à continuer d'exister et à se développer. Ainsi, selon Spinoza, le désir n'est pas intrinsèquement chaotique ou désordonné mais fait partie intégrante de la nature humaine et peut être compris comme une force constructive.

Tous nos désirs ne sont que la manifestation de l’ordre social. Ils ne sont pas désordres, ils ne sont pas « en ordre » : ils sont l’ordre. On nous a appris à désirer seulement ce que la réalité sociale nous impose. Et si, par malheur, on  ose rêver à des désirs qualifiés de désordonnés, ce n’est pas le nombre qui manquera pour venir nous envenimer de discours cassants et décourageant. Pourquoi croyez-vous que l’homosexualité a été réprimé si longtemps ?

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