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Le mythe de Prométhée

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Par   •  13 Novembre 2024  •  Discours  •  3 662 Mots (15 Pages)  •  46 Vues

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Que nous apprend Prométhée ?

Le mythe de Prométhée : un éventail de symboles (polysémique et multisymbolique)

Mythes et symbolisme : les mythes sont une combinaison structurée de symboles.

Que sont les mythes ?

Lointains souvenirs d’une histoire passée et sublimée, ou archétypes d’une conscience collective ? Ils présentent une dramaturgie des passions humaines donnant une interprétation et permettant de percevoir et de comprendre la réalité humaine. Ils répondent à une fonction symbolisante de l’imagination. Ils ne traduisent pas une réalité, mais expriment la vérité de certaines perceptions. Il faut retrouver leur valeur symbolique pour en comprendre le sens profond, leur enseignement.

En tant que symboles, les mythes sont sujets à interprétation et souvent polysémiques, appelant à diverses interprétations qui révèlent – au fil du temps – l’évolution des mentalités et des préoccupations.

Le mythe est donc d'abord une histoire qui se présente sous la forme d'un récit. Il suffit pour conforter cette définition de rappeler le sens étymologique du mot mythe, qui vient du grec mûthos parole, discours, fable, récit imaginaire (à opposer au logos discours rationnel).

M. Eliade : « Le mythe raconte une histoire sacrée ; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux des commencements. [...] C'est toujours le récit d'une création : on rapporte comment quelque chose a été produit, a commencé à être ».

Interrogations : intérêt, importance et signification du mythe de Prométhée. Pourquoi a-t-il connu une telle postérité ? Quels sont ses enseignements ? Qu’en reste-t-il et que révèle-t-il sur notre culture gréco-latine, et pas seulement biblique et judéo-chrétienne ? Que nous enseigne-t-il à nous FM ?

Deux mythes fondamentaux : Prométhée et Œdipe.  Le mythe de Prométhée, comme celui d’Œdipe a connu une longue postérité depuis sa première mention/apparition dans les textes attribués à un aède du VIII° siècle av. JC – Hésiode- jusqu’à nos jours. Comme Œdipe, on lui a attribué un qualificatif (prométhéen) qui traduit son sens profond avec son acception moderne.

Le mythe prométhéen est très riche : c’est un récit à la fois théogonique, philosophique, sociologique, métaphysique voire épistémologie, d’une portée quasi universelle ce qui explique et justifie son succès à travers les âges. Mythe fondamental qui nous interroge sur les limites de l’humain.

Dans la mythologie grecque, Prométhée (celui qui pense en avant, le Prévoyant) est un Titan, fils de Japet, frère d’Atlas et d’Épiméthée (celui qui pense après) et père de Deucalion. Selon le mythe rapporté par Hésiode (dans la Théogonie et Les travaux et les jours), il est le double bienfaiteur des hommes et l’initiateur de la 1° civilisation humaine. C’est lui qui façonne les hommes avec de la terre glaise ; ensuite arbitre entre les hommes et les Dieux pour la part des animaux sacrifiés à attribuer, il dupe Zeus et permet aux hommes de conserver la meilleure part. Enfin, partie la plus fameuse, il dérobe le feu divin dans la forge d’Héphaïstos et le rapporte aux hommes auxquels il apprend les techniques de la métallurgie (âge des métaux).

Zeus se venge de deux manières :

1° Il condamne Prométhée à être enchaîné sur un mont du Caucase où un aigle/vautour vient chaque jour lui dévorer le foie (considéré comme l’organe des émotions et surtout de la vengeance chez les Grecs), un foie qui repousse sans cesse pour son éternel tourment. Héraclès le délivrera au cours de ses douze travaux.

2° Il crée Pandore (Pandora : dotée de tous les dons), qui épouse le frère de Prométhée, Épiméthée, pour le malheur des hommes ; malgré ses dons elle incarne la curiosité féminine qui perd les Hommes en libérant de la fameuse boite (une jarre chez Hésiode) tous les maux de l’humanité (vieillesse, maladie, guerre, orgueil, famine, etc.) contenus dans la fameuse boite interdite, sauf l’espérance. Responsable des misères de la condition humaine.

On retrouve dans ce mythe théogonique (écrit au VIII° siècle av. n. è.) beaucoup de thèmes contenus dans la Bible (qui ne sera rédigée qu’à partir du VII° siècle) :

  • Création des hommes à partir de terre glaise ;
  • sacrifice/martyr de celui qui a apporté la révélation (la connaissance) aux hommes ;
  • création d’un être féminin qui apporte le malheur (Ève) ;
  • et aussi la mention du déluge et de la sauvegarde d’un seul couple qui porte le devenir de l’humanité.

C’est le mythe conjoint de Deucalion (les Métamorphoses d’Ovide). Fils de Prométhée, il épousa Pyrrha fille d'Epiméthée et de Pandore. Zeus, face à la méchanceté des hommes décida de les détruire en leur envoyant le déluge. Prévenu par Prométhée du désastre imminent, Deucalion sur ses conseils construisit une embarcation pour s'y réfugier. La Terre entière fut submergée, et tous ses habitants moururent ; quand les eaux baissèrent, le flot déposa au sommet du mont Parnasse le couple qui avait échappé à la colère de Zeus. Ils se rendirent au sanctuaire de Thémis où ils firent des offrandes à Zeus; Ce dernier leur envoya son messager, Hermès, qui leur demanda de formuler un vœu. Ils répondirent que, dans leur solitude, ils souhaitaient la renaissance de la race humaine. Hermès leur ordonna de se voiler la face et de jeter les os de leur Mère par-dessus leurs épaules pour repeupler la terre. Après avoir longtemps cherché le sens de ces paroles, ils comprirent que les os n'étaient rien d'autre que les pierres qui couvraient leur Mère à tous, la Terre. Les pierres jetées par Deucalion se changèrent en hommes, celles jetées par Pyrrha en femmes. Ainsi, la Terre se repeupla d'une nouvelle race d'êtres humains, plus rustres, mais aussi plus courageux que les précédents.

Ces mythes incarnent le destin de l’homme dans ses espoirs et ses combats ; il représente aussi la foi en l’action humaine, par delà les décrets divins. Est-ce le libre arbitre dressé face à la passivité et la soumission au destin, aux dieux (Claudel « Tête d’Or ») ?

En volant le feu pour le donner aux hommes, Prométhée leur apporte la lumière, celle de la connaissance contre l’obscurantisme de leur condition première. C’est en l’occurrence la connaissance des arts, des sciences et des techniques qui permettent de modeler et de transformer la Nature (agriculture, artisanat, industrie, architecture…) ; c’est autant le travail manuel que la conception et la créativité. Cette connaissance est liée à la conscience : elle dépasse le simple savoir, elle est dynamique, animée comme une flamme.

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