« La démocratie, c’est la croyance pathétique en la sagesse collective de l’ignorance individuelle » Mencken

« La démocratie, c’est la croyance pathétique en la sagesse collective de l’ignorance individuelle »

Mencken

On sait que la démocratie est un pari humaniste, en effet ce régime repose sur ses citoyens qui doivent concilier leurs intérêts pour le bien commun. Cependant, Mencken estime que la démocratie se fourvoie. En effet, selon lui, l’ignorance individuelle n’est, en démocratie, pas sans conséquence.

En démocratie, où tous les citoyens s’expriment à égalité, on attend du suffrage que les extrêmes et les voies d’ignorants soit compensés par la masse, et qu’un jugement de raison soit exprimée, cependant Mencken qui affirme que l’ignorance individuelle est présente en société. De plus il estime que cette dernière n’est pas contrée par la masse du collectif.

Ainsi, la démocratie permet à l’ignorance individuelle de s’exprimer librement.

On peut discuter cette vision de la démocratie car ce régime dispose de droits qui garantissent et contribue à l’éducation des individus, de plus la représentation est en démocratie accompagnée d’une limité à la centralisation des pouvoirs, ainsi voir un gouvernement ignorant parait peu probable.

On peut remarquer qu’en démocratie, l’ignorance a autant accès au pouvoir que la compétence grâce aux libertés. De plus même si chaque citoyen peut être élu, on peut considérer que si la population est plongée dans l’ignorance, alors elle a tout autant de chance d’élire un ignorant par là sa proximité avec le peuple ou car elle ne saurait le différencier d’un représentant compétent. L’ignorance individuelle trouve donc un chemin au pouvoir.

Tocqueville décrit d’ailleurs la démocratie comme réduisant « chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux […] dont le gouvernement est le berger. » Ainsi en démocratie, les hommes, tous égaux sont asservis. Non seulement ils peuvent suivre un individu qui dispose de l’ensemble du pouvoir et peut être ignorant. De plus, comme un troupeau d’animaux ils ne sont que peu au courant du monde qui les entoure.

Si l’ignorance concerne dans cet exemple l’ensemble de la population, dans Le complot contre l’Amérique, l’ignorance d’un parti de la population conjuguée à celle des sympathisants nazis a permis d’élire un président populiste. En effet les électeurs n’ont pas su anticiper les dérives risquées par la mise au pouvoir de Lindberg. Malgré les outils de la démocratie prônés par le père de Phillip Roth supposés contribuer à la sagesse collective, l’ignorance individuelle a été subie par l’ensemble des citoyens.

On remarque que dans Les Cavaliers, alors que le charcutier dit « mais je ne vois pas comment je serais capable de gouverner le peuple », les serviteurs eux estiment qu’il est le parfait candidat. Si on ne peut renier au charcutier sa proximité avec le peuple, sa transformation en politique témoigne de l’ignorance du peuple face au monde politique. Ignorance qui s’exprime librement par le manque de sagesse collective de la démocratie, qui confie le pourvoir à un tyran comme à un charcutier.

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