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L’appropriation et le propriétaire chez Locke : entre libertarisme Nozickien et marxisme

Dissertation : L’appropriation et le propriétaire chez Locke : entre libertarisme Nozickien et marxisme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Septembre 2024  •  Dissertation  •  3 035 Mots (13 Pages)  •  22 Vues

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Travail d’essai philosophique

Sujet : L’appropriation et le propriétaire chez Locke : entre libertarisme Nozickien et marxisme

« Si quelqu'un enclot un terrain et retire de dix acres de terre une abondance de biens utile à la vie plus grande que celle qu'il pourrait tirer de cent acres laissés à l'état de nature, on peut dire qu'il donne quatre-vingt dix acres au genre humain. ». Nous allons aujourd’hui être amenés à penser la philosophie de Locke quant à l’appropriation en la travaillant par analogie et différends à ce qu’ont pu en dire Nozick et Marx. Le choix de ce sujet parait interessant en ce que la propriété, le production et l’appropriation demeure encore aujourd’hui au centre de beaucoup d’enjeux philosophiques, politiques ou géopolitiques. Nous allons nous attarder sur la pensée lockéenne du fait de son ambiguïté et son unicité qui peut sembler contradictoire dans l’esprit commun. En effet, Locke, philosophe anglais du XVIIe siècle, est l’un des premiers à étudier les permisse d’un mouvement philosophique, qui sera plus tard nommé libéralisme. Il s’intéresse particulièrement aux théories naissantes en son temps comme celle du contrat social, du droit naturel et de l’état de nature, sur lesquels il va baser sa réflexion. La question de la propriété est au centre de toute sa philosophe celui ci abordant la plupart de ses thèses par un lien étroit à cette notion de propriété. Pour Locke, tout est régis par le rapport propriétaire, du spectre de la vie, à celui du travail. Ces questionnements, nous les retrouvons encore aujourd’hui dans beaucoup de sphères de la politique, lorsqu’on pense par exemple la justice distributive, l’héritage, la colonisation, la surconsommation… Ce qui va nous intéresser ici, en outre d’un simple énoncé des idées de Locke, est de les analyser dans leurs ambiguïté en montrant le lien étroit de celles-ci à des philosophies radicalement opposées sur cette même question : le socialisme de Marx et le libertarisme de Nozick.

Si nous portons un discours très simpliste voire vulgaire de la pensée de ces trois auteur quant à la propriété, nous pouvons en venir à trouver une ligne directrice proche : la garantie d’une propriété sur l’objet de notre travail. Néanmoins, en pratique ce postulat ne peut tout résoudre quant aux enjeux économiques et sociaux de notre société et c’est sur cette précision et cet approfondissement de leur réflexion sur la propriété que les trois auteurs diffèrent largement.

La pensée lockéenne étant la plus vielle des trois, nous pouvons considérer que celui-ci a réussi à thématiser un concept fondateur et précurseur dans la philosophie économique et politique , de laquelle a découlé la pensée marxiste à la fin du XIXe et nozickienne au XXe.

Dans le contexte du XVIIe siècle, durant lequel Locke nous a proposé sa philosophie, il a réussi à se distinguer en abordant avec unicité plusieurs questions philosophiques anciennes comme nouvelles. Alors que s’entame le siècle des lumière, Locke va construire sa réflexion sur un postulat que nous retrouvons chez d’autres de ses contemporains, comme Rousseau par exemple : l’état de nature. Afin d’expliquer les mécanismes de la société humaine dans laquelle il réside en son temps, Locke va étudier en profondeur la naissance de l’espèce humaine et de son environnement en instituant une loi première qui définira l’évolution de celle-ci.

Locke considère alors une dite « loi de nature » qui aurait régis notre espèce, laquelle devrait être respectée par chaque être humain pour s’accomplir en sa vie. Cette loi repose sur la naissance de notre Terre comme un don de Dieu, lequel, étant le Créateur, a alors la possession de chaque être y résidant. Nous comprenons de là que nous ne sommes que création de Dieu, nous lui appartenons et devons alors vivre en adéquation avec ce pourquoi il nous a créés. La Terre serait alors le fruit de cette même création, que Dieu nous a mis à disposition, dont nous nous devons de faire bonne usage par une méthode stricte et logique d’appropriation.

Nous pourrions interpréter cette loi de nature comme un vague récit originel et abstrait, cependant celle-ci s’avère être une réponse à une multitude de plans.

Certes, elle nous explique en premier lieu l’existence du monde et sa création, mais elle va également nous enseigner une manière de concevoir plusieurs rapports comme celui que nous entretenons avec nous même, notre vie, notre corps, les autres, la terre ou encore avec le travail.

Pour Locke, chaque humain est dans un rapport d’appropriation de sa propre personne, et c’est par ce mécanisme que celui ci pourra s’accomplir et évoluer vers la raison et la moralité. Pour ce faire, l’homme doit alors prendre conscience que sa vie et son corps n’appartiennent qu’à lui même et qu’il en est alors de même pour la vie et le corps des autres. Il semble alors plus évident de donner raison aux principes interdisant le meurtre ou le viol, car ces actes seraient l’appropriation de la vie ou du corps d’autrui, sur lesquels nous ne sommes censés avoir un quelconque pouvoir, une quelconque influence. Ce devoir de ne pas déroger à cette loi de nature vient du fait que, produit du Créateur que nous sommes, nous sommes de ce fait dans une obligation légitime d’en respecter sa volonté, et donc de réaliser ce pourquoi il nous a créé : l’appropriation de soi et de la Terre.

Pour ce qui en est de l’appropriation du monde extérieur, Locke estimes que la terre ayant été offerte par Dieu nous est disponible, et que nous tous, humain en tant que création, avons droit sur celle ci. Il y a une conception chez Locke de hiérarchie des êtres de laquelle découle la supériorité de l’hommes sur les animaux ou encore les plantes. De ce fait nous pouvons, à notre guise, et de manière raisonnable et limitée, en faire usage. Découle alors de ce que Locke nomme « action productive », la mise en place de ce mécanisme.

Bien que Locke aborde l’appropriation de soi, de sa conscience, sa raison et sa réflexion, de manière détaillée, nous allons ici nous concentrer sur la deuxième branche de sa philosophie quant à l’appropriation du monde, pour en venir à concevoir une comparaison avec ces deux autres philosophies citées plus haut : marxisme et libertarisme.

De la propriété de l’homme sur sa personne, Locke considère alors tout produit émanant du travail de son corps également comme sa propriété. « Le travail de son corps et l’ouvrage de ses mains » est un concept essentiel chez le philosophe car par

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